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Visite d'Etat du Président IBK en France : Le Mali à l'honneur[/caption]
En visite d’Etat depuis mardi dernier à Paris, le Président Ibrahim Boubacar Keïta a, au cours d’une conférence de presse conjointe le jeudi avec le Président français François Hollande, profité de la question que lui a posée un confrère à savoir la nature des relations qu’il entretient avec Tomi Michel, le « parrain des parrains », pour répondre à ses détracteurs.
Pour le Président IBK qui semblait bien à l’aise aux côtés de François Hollande ce jeudi, face à la presse nationale et internationale, aucune des manoeuvres orchestrées et par la presse et par le politique ne le fera dévier de son chemin. Se croyant mordicus, sur le bon chemin, IBK, l’air d’une victime innocente, s’explique, s’exprime de manière tranchée et met surtout en garde.
Sur ses relations avec le « parrain des parrains », IBK rassure d’abord qu’il reste droit dans ses bottes, avant d’expliquer les circonstances qui ont fait croiser son destin à celui de Tomi qui, un an plutôt, il disait n’avoir jamais connu avant de revenir sur ses propos.
« Ce Monsieur dont vous avez parlez, explique le Président, m’a été présenté par un homme que je respecte, le Président feu El Hadj Oumar Bongo. De ce jour à aujourd’hui, il s’est tissé des relations d’amitié et de fraternité. Au-delà desquelles relations, il n’y a jamais eu de relations d’affaires. »
«Monsieur Tomi a un casino à Bamako qui a été ouvert dans des conditions absolument claires, transparentes et vérifiables », a-t-il défendu.
Le Président d’ajouter, que Tomi Michel a beaucoup d’affaires en Afrique. Et tranche, qu’ « au-delà du casino, il (Tomi) n’en a aucune au Mali, et aucune sous IBK… bien évidemment… ». Sur ce chapitre, il n’en dit pas plus.
S’agissant certainement de ses détracteurs, IBK se veut là aussi imperturbable.
« Quelqu’un a dit que certaines choses doivent mourir de leur propre venin. Ces choses-là, sont connues, celles que vous évoquez, et de celles-là », réplique-t-il au confrère qui complimentait « d’imperturbable un homme d’Etat soutenu dans sa démarche par son peuple ».
Le concernant lui qui est « connu par son peuple », selon sa propre expression, « pensez-vous qu’au sortir d’une crise de trois ans, s’il (IBK) a été celui-là que l’on essaie de noyer sous la souillure, aura été plébiscité par le peuple malien qui est un peuple qui sait les vertus de l’honneur et la dignité, qui tient à l’intégrité de ses hommes d’Etat », renvoie-t-il en interrogeant.
Si depuis son élection, les travaux de réhabilitation qui se tiennent dans sa concession privée ont aussi défrayé la chronique au pays, le Président Keïta n’est pas pour cautionner certains jugements là-dessus. Mécontent de ce fait, il s’exprime à suffisance, tout en prenant le peuple malien en témoin que « depuis deux ans, IBK Président du Mali, vit dans la maison de son père, et les Maliens le savent. Et là aussi il a été dit des choses monstrueuses. Cette maison a été construite (…) par moi et mon épouse et par prêts bancaires traçables ! » A dire le contraire, il met quiconque à défi.
Musulman de croyance, celui qui est surnommé Ladji Bourama pour avoir effectué le pèlerinage à la Mecque, prêche que « même le prophète n’a pas été à l’abri de la calomnie la plus odieuse. » « Qui suis-je, moi ? », s’interroge-t-il « Simple mortel ! » s’exclame-t-il.
N’en déplaise à ceux qui croient lui montrer le chemin et ceux qui lui ont même étalé avec preuves à l’appui qu’il a des liens avec une mafia corse, Ladji affirme qu’il suit son chemin, après tout.
« J’ai mon cap, personne ne me fera dévier ! Et j’ai le bonheur de compter sur l’estime de mes amis, dont certains (que je ne citerai pour ne pas gêner) dès le lendemain ce à quoi vous faites allusion me l’ont dit avec la plus vive amitié, et j’en ai été vivement soulagé. Voilà pourquoi je suis à l’aise. Je continue mon vol. »
Il faut noter dès mercredi, jour où il est reçu en grande pompe à l’Elysée, le site français Médiapart qui avait publié des conversations qu’IBK a eues avec Tomi, écrivait « que même intouchable par le fait de jouir d’une immunité internationale, IBK, le Président malien est cerné par des juges anti-corruption et que son nom s’est retrouvé dans plusieurs rapports d’enquêtes de la Police de Paris. A cela, IBK fulmine, « ça continue d’ailleurs ! ». « On a même essayé de saboter cette visite à Paris, mais, se réjouit-t-il, Peine perdue ! »
Et spécifiquement, comblé sur la chaleur de cet accueil et les honneurs rendus à lui et son pays, le Président Keïta interroge : « Qui au Mali, digne de la qualité de malien, n’est pas fier de ce qui a été réservé au Mali ? » A François Hollande, « je vous le dis, cher ami François, j’en suis le récipiendaire, mais c’est bien mon pays que vous avez fait l’honneur, qui est rare ici en France dans la hiérarchie du protocole d’Etat. C’est au Mali que vous avez fait cet honneur. Votre ami IBK de manière incidente… » Et conclue - t -il : « Je souffre qu’on n’aime pas IBK, je ne souffre pas qu’on n’aime pas le Mali… »
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Issiaka M. Tamboura (maliweb.net)