Mali : La classe politique dit « non à la dérive autoritaire »

« Non à la dérive autoritaire ! Oui à la démocratie, à la République et à l'État de droit ! ».Tels sont les phrases scandées ce samedi devant le Palais de la Culture Amadou Hambaté Bâ Bamako, largement quadrillé par les forces l’ordre, par des centaines de manifestants « pro-démocratie ».

4 Mai 2025 - 11:31
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Mali : La classe politique  dit « non à la dérive autoritaire »

Plusieurs centaines  des partisans des partis politiques  ont  défié ce  samedi  l’interdiction des autorités du district de Bamako  de se rassembler.  Ils étaient  nombreux  ces manifestants  à se rendre  au Palais de la Culture Amadou Hambaté Bâ Bamako à l’appel  des  partis  politiques qui  protestent contre  la décision des autorités  de la transition  de «  suspendre  l’activité politique ». « Nous sommes venus malgré  les menaces  pour défendre  la démocratie et dénoncer la violation de la constitution et des lois de de la République », a  déclaré le président de la jeunesse du parti l’Union pour la République et la démocratie, Abdrahamane Diarra.   Avant  l’arrivée des partisans de la démocratie, ce sont  quelques jeunes  proches des autorités militaires qui avaient  pris d’assaut le  Palais de la culture pour s’opposer à la tenue du meeting.  Ceux –ci ont finalement déserté les lieux  à cause de la mobilisation massive des  partisans des démocraties déterminés à en découdre avec leurs adversaires.  

 Après avoir investi de  force la devanture du Palais,  les centaines de  militants «  pro-démocratie »  ont chanté  l’hymne national du Mali avant de scander  des  propos hostiles à la pérennisation de la transition  et  à l’instauration d’un pouvoir autoritaire.  «La transition politique actuelle, initialement acceptée pour remettre le pays sur les rails de l'ordre constitutionnel, s'éternise sans horizon clair, ouvrant la voie à une dérive autoritaire », peut-on lire dans une déclaration commune  publiée par l’écrasante majorité des partis politiques du Mali,  qui  ont été empêché par  un dispositif sécuritaire très important de tenir un meeting  pour  condamner les  conclusions issues  des récentes consultations des forces vives.  «  Nous rejetons avec force les conclusions issues des assises récentes, tenues sans représentativité réelle, et les considérons comme nulles et non avenues », a  poursuivi les signataires de cette déclaration  qui  exigent dans  la foulée «  la fin effective de la transition politico-militaire au plus tard le 31 décembre 2025 », et appellent  à la mise en place d'un calendrier de retour rapide à l'ordre constitutionnel ».  

Le  Mali  est  dans  une longue transition  qui a  commencé depuis  le 18 août 2020 après le renversement du  pouvoir démocratiquement élu.  Près de cinq ans après,  les autorités de la transition ne veulent entendre parler des élections  et  voudraient s’accorder un nouveau bail de  5 ans renouvelables  et  en absence de toutes les voix discordantes.  Les récentes consultations  organisées à la relecture de la charte des  partis politiques ont exclue toutes formes d’organisation des élections  jusqu’à la pacification du pays par l’armée. La classe politique a boycotté ces consultations.  Aujourd’hui,   elle appelle à la mobilisation générale pour exiger la libération immédiate de tous les détenus politiques et le retour sans condition des exilés politiques, conformément aux principes de justice et de réconciliation nationale.

 « Nous appelons à une mobilisation nationale et républicaine : des partis politiques, des syndicats, des organisations de la société civile, des légitimités traditionnelles et religieuses, des magistrats et de toutes les forces républicaines, pour défendre ensemble les libertés, l'État de droit, et empêcher le retour à un régime de parti unique ou de dictature de fait »,  a insisté la déclaration des partis politiques.  Aussi, les  partis politiques   annoncent le rejet  catégorique  de toute tentative d'instaurer une caution financière pour la création des partis politiques. « Cette logique de suffrage censitaire viole l'égalité des citoyens devant la loi et menace directement la démocratie malienne. La citoyenneté ne se paie pas », a  conclu cette déclaration qui a sanctionné cette manifestation empêchée par les forces de l’ordre.

 Siaka DIAMOUTENE/Maliweb .net

 

 

 

 

 

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