Industrialisation accélérée du Mali: les recettes du Professeur Carlos Lopes

17 Mar 2018 - 20:19
18 Mar 2018 - 09:58
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Industrialisation accélérée du Mali: les recettes du Professeur Carlos Lopes
Industrialisation accélérée du Mali: les recettes du Professeur Carlos Lopes
Au moment où le Sénégal et la Côte d’Ivoire revendiquent respectivement 3000 et 6000 unités industrielles, le Mali n’a qu’une centaine d’industries. A la rentrée solennelle du Réseau de l’Entreprise en Afrique de l’Ouest (REAO-Mali),Carlos Lopes, professeur d'économie à l'université du Cap, en Afrique du Sud et conférencier à l'université d'Oxford, a donné les solutions d’une industrialisation accélérée du Mali. C’était, ce vendredi soir à l’hôtel Salam, en présence du Premier ministre,SoumeylouBoubèyeMaïga. -Maliweb.net-«Aucun pays ne peut se développer avec une pression fiscale au faible qu’au Mali», indique le Professeur Lopes qui exposait sur le thème: «Quelle politique industrielle pour un développement accéléré  du Mali».Pour espérer se développer, assure Carlos Lopes, un pays doit atteindre une pression fiscale minimale de 30%. Au Mali, regrette l’expert, la pression fiscale est seulement autour de 15%. Autre facteur de blocage à l’industrialisation, c’est la non maîtrise de la démographie. En Afrique, estime Carlos Lopes, 60% de la population n’a ni carte d’identité ni acte de naissance. Quand un Etat ne maîtrise pas son territoire et qu’il ne maîtrise pas sa population, il ne fait que des projections qui sont différentes de la réalité. Pour connaître le nombre de sa population, explique le spécialiste, le Rwanda a rendu gratuit certains soins de santé, à condition d’avoir une carte d’assuré. Pour réussir leur industrialisation, les pays africains doivent créer au moins 10% de valeur ajoutée sur leurs matières premières. On ne peut pas tout faire, affirme le Prof Lopes, il faut étudier la chaîne de valeur et voir ce qui peut se transformer sur place. Il faut aussi créer de « vraie» zone de libre-échange. Pas seulement sur le papier comme on le voit aujourd’hui. C’est dommage, s’indigne le conférencier, que 60% du yaourt consommé en Afrique soit importé. L’Afrique dit-il, dépense chaque année 53 milliards de dollars pour importer de la nourriture, un problème qui peut être résolu avec des vraies zones de libre-échange. En plus de la question énergétique, Carlos Lopes a mis l’accent sur la question de la formation. Le problème, indique-t-il, n’est pas un problème de formation mais plutôt un problème d’adéquation entre formation et emploi. Une fois, ces conditions remplies, le Prof Carlos Lopes affirme que le reste est une affaire d’ambition. C’est aux décideurs publics d’avoir une politique industrielle agressive. Dans son discours d’ouverture de la rentrée solennelle, le président du REAO-Mali, Ould Baby a appelé l’Etat du Mali à s’assumer. La faible industrialisation de notre pays, assure-t-il, est un «manque d’audace dans les réformes à mener». Mamadou TOGOLA

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