Soutenant de rester et de demeurer des Maliens patriotes, certains rebelles qui affirment avoir fui les combats comme plusieurs autres soldats pour se réfugier en Algérie et en Mauritanie, tentent de réintégrer les unités de l'Armée. Arrivés sur la pointe des pieds dans certaines garnisons, ils furent soumis à des interrogatoires musclés par la Gendarmerie. Et puis, ils furent dirigés dans les corps qu'ils ont indiqués. Sans autre forme de procès, ils furent rejetés. Est-ce une tentative d'infiltration du MNLA, d'AQMI ou d'ANEÇARDINE ? Qui peut prendre une telle décision unilatérale ? Notre Armée serait-elle mal structurée jusqu'à y parachuter des éléments n'importe comment ?
Après les événements du 22 mars, le Mali est à la croisée des chemins. Divisé en deux dont 2/3 occupés par les islamistes, salafistes et autres, notre pays cherche un nouveau souffle. Dans cette dynamique, le plus important est de récupérer la partie occupée. Pour ce faire, des dispositions sont en train d'être prises pour réformer l'ARMEE.
C'est pourquoi, après les débâcles et les fuites tout azimut face aux ennemis, les forces armées et de sécurité (FAS) cherchent un nouveau repère. Après la crise des bérets et les arrestations qui s'en ont suivies, l'heure serait à la restructuration et au redéploiement. A cet effet, de nombreux militaires seraient en train d'être redéployés dans diverses garnisons notamment les bérets rouges. A ce niveau, il nous a été signifié qu'ils sont toujours accompagnés d'un chef hiérarchique avec un ordre de mission. Mais, il nous est revenu de sources dignes de foi que certains rebelles sont arrivés dans ces derniers jours pour intégrer les unités de l'intérieur. Parmi eux, il y en a qui possèderaient des cartes d'identité à date échue et d'autres avec de nouvelles cartes d'identité.
Arrivés dans ces unités, ils auraient été soumis à des interrogatoires musclés de la Gendarmerie pendant des heures. Sans fléchir mais sans arguments convaincants souvent, ils furent orientés dans les corps qu'ils s'estiment sortant. Dans ces unités, ne possédant pas de papier et que les chefs n'ayant reçu aucun courrier l'indiquant, ils ont tout simplement été répudiés.
En voulant en savoir plus avec certaines autorités, la réponse a été : "Nous ne sommes pas au courant et ne mettez ni notre nom ni notre service ou département….". Alors, nous nous sommes posé un certain nombre de questions à savoir : Est-ce une tentative d'infiltration du MNLA, d'AQMI ou d'ANEÇARDINE ? Qui peut prendre une telle décision unilatérale ? Notre Armée serait-elle mal structurée jusqu'à parachuter des éléments n'importe comment ?
Si, nous pouvons essayer de répondre à la question d'infiltration, il nous est difficile de répondre aux autres. Pour la thèse de l'infiltration, nous pouvons dire que cela est fort possible car avec l'évolution actuelle de la situation, les rebelles peuvent le tenter. Ou peut-être que sentant le vent tourné à la faveur de la patrie, certains peuvent tourner leur veste.
Quoi qu'il en soit, la vigilance doit être de mise. Et puis qu'il ne faut jamais faire d'amalgame. Parce qu'il faut tout mettre en œuvre pour sortir définitivement de cette psychose qui si on n'y met pas fin pour de bon, notre pays demeurera une passoire.
Boubacar DABO