Dioncounda Traoré, président par intérim, a été sauvagement agressé dans son bureau de Koulouba par des manifestants surexcités, le lundi dernier, pendant que son mandat de président intérimaire n'était même pas expiré. On le sait, le capitaine Sanogo et ses alliés qui affirmaient tout de go que Dioncounda Traoré ne ferait pas un jour de plus sur les 40 jours prévus par la constitution. D'où de graves indices de responsabilité sur les agissements de ces deniers qui n'ont fait que chauffer à blanc l'atmosphère autour de M. Traoré.
[caption id="attachment_68784" align="alignleft" width="310" caption="Amadou Haya Sanogo, président CNRDRE"]

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Où était le capitaine Sanogo au moment où la horde d'individus mal intentionnés faisaient irruption dans le bureau du président par intérim pour l'agresser ? Cette question, la plus importante, aux yeux de l'opinion publique, dans l'acte odieux survenu le lundi 21 mai 2012 à Koulouba, ne sera jamais occultée si l'on veut faire la lumière sur ce drame national et international. Et pourquoi ? Le capitaine Sanogo, on le sait, ayant pris ses quartiers généraux dans le camp forteresse de Kati, est celui-là même qui, ces derniers temps, se faisait passer comme le maître absolu de l'armée.
On l'a vu, il n'y a pas longtemps, après la sinistre guerre des bérets rouges qu'il a enclenchée, dire publiquement, sur les ondes de la télévision nationale, que ce corps d'élite de l'armée est à jamais éradiqué au Mali (sic).
Pour ce qui concerne l'agression du président Dioncounda Traoré, le capitaine savait bien qu'il a été le premier à créer la polémique inutile sur la présidence de cet homme au-delà des 40 jours prévus par la constitution, sachant bien que l'accord-cadre qu'il a lui-même signé avec le médiateur de la Cedeao reconnaît en substance l'impossibilité de la mission de Dioncounda Traoré dans ce laps de temps constitutionnel.
Rien ne l'a arrêté dans son anti-Dioncounda primaire, sur cette question, ni même les mises en garde de la Cedeao qui, elle, n'a jamais transigé sur cette question.
C'est donc lui, le capitaine Sanogo, qui a contribué, par ses prises de position insensées sur ce sujet, à cristalliser les rancœurs de ses partisans contre le président Dioncounda Traoré.
De plus, la convention nationale, mort-née, qu'il s'est précipité d'annoncer, en arguant la solution malienne, a fait des émules dans son rang, car il n'a jamais officiellement déclaré annulée cette kermesse à laquelle il tenait tant. Pourtant, le président Dioncounda, lui, n'avait pas hésité de la déclarer irrecevable en l'espèce, car n'apportant aucune solution à la crise malienne.
Le capitaine Sanogo ne pouvait pas ignorer le risque de son silence sur cette nouvelle convention nationale qu'il a proclamée, du fait qu'il a annulé lui-même une première convention nationale qu'il avait annoncée en grande pompe.
Plus grave, l'agression sur le président par intérim, comme indiqué plus haut, est intervenu alors que son mandat était bel et bien en cours, sans aucune polémique. Pour cela, le capitaine Sanogo, qui n'ignorait aucune tension sur cette question, n'a pratiquement rien fait pour " protéger " le président par intérim, d'autant que tout le monde le sait, sans être spécialiste des questions de sécurité, que ce qui est arrivé à Koulouba, ce jour sinistre dans les annales du pays, est, en grande partie, lié aux nombreux dysfonctionnements de l'appareil sécuritaire autour du président de la république.
D'ailleurs, apprend-on de sources sécuritaires, le bruit courait, depuis fort longtemps, que les derniers jours de la présidence intérimaire était ceux de tous les dangers. Entendez par là que des troubles étaient prémédités pour mouvementer les derniers 40 jours de la présidence intérimaire de Dioncounda Traoré, lequel avait déjà prévenu qu'il ne serait jamais le problème pour le Mali.
A qui pouvait profiter cette agitation artificiellement entretenue sur la personne du président par intérim ?
F.M