Démission du président de la République du Mali : ATT est sorti par la petite porte
A défaut de la guerre, les braves se déclarent, ce fut le cas de la démission du président Amadou Toumani TOURE quant-il rendait sa démission à Djibril BASSOLE, représentant du médiateur de la CEDEAO Blaise COMPAORE " je rends cette démission sous aucune pression … "a-t-il dit. C'était le dimanche 8 avril 2012, dans sa résidence à l'ACI 2000 de Bamako, en présence des médias nationaux et internationaux.
Cette démission est une partie de l'Accord Cadre signé par le représentant de la CEDEAO et le président du CNRDRE pour une sortie de crise du Mali. Elle a été la partie la plus durement discutée, ainsi que l'application de l'article 36 de la constitution du 25 février 1992, dans la négociation entre les deux structures. L'âpreté des discussions s'explique par le fait que le CNRDRE avait déclaré que le général ATT sera traduit en justice pour haute trahison, mauvaise gestion des ressources publiques et erreurs graves dans la gouvernance du pays. La dite déclaration était exactement le souhait de 90% des maliens qui ont suivi son parcours pendant les dix ans qu'il a duré au pouvoir.
En réalité, compte tenu de la situation actuelle du pays, nous avons forcement besoin de la CEDEAO et de la communauté internationale pour nous ressaisir, pour notre développement dans la paix, en sauvegardant l'intégrité territoriale et l'unité du peuple malien. Si dans la recherche de cette solution, l'accent est mis sur la réhabilitation de ATT, et de sa sécurité entant qu'ancien président de la République, il va de soi que le CNRDRE ne l'accepte que contre son gré
. C'est one victoire du général ATT, ce qui lui a permis de prononcer officiellement sa démission sans aucune pression en disant que c'est à cause de l'amour qu'il a pour ce pays qui le pousse à faire cet acte.
Où était ATT avant la signature de l'accord cadre ?
Depuis l'événement du 22 mars, aucun malien, sauf ses gardes rapprochés ne connaissait la résidence du général Amadou Toumani TOURE. Comme d'habitude, les calculs approximatifs allaient bon train pour identifier la cache du général d'armée et chef d'Etat de la république du Mali en fuite. 48 heures après les événements du 22 mars, l'ambassadeur de la France résident au Mali a pu joindre ATT par téléphone. Au cours des échanges, le président a fait savoir qu'il est au Mali et qu'il se porte bien. Lorsqu'il a été question de sa résidence, ATT a tenu cette information secrète pour sa sécurité physique.
Trahison et vengeance d'ATT
Lors du dernier discours du président de la république Amadou Toumani TOURE, à l'occasion de la journée internationale de femme le 8 mars dernier, il avait fait croire aux maliens que les mouvements des épouses des militaires de Kati n'avait pas seulement pour but de se renseigner sur les conditions des militaires au front du Nord Mali, auprès de lui. Mais plutôt l'annonce d'un coup d'Etat militaire organisé par des personnes de mauvaise volonté. Le président s'était évertué à se blanchir d'une collusion avec les chefs rebelles. Il voulait tout simplement, en traitant avec eux, préserver son titre de médiateur international, sauvegarder l'intégrité territoriale du peuple malien et remettre enfin le pouvoir à son successeur dans la paix. Il avait ajouté par la suite qu'il n'était pas en guerre et que c'était le début du commencement.
Cette volonté de se venger l'a conduit à des comportements qui lui ont coûté très cher par les événements du 22 mars. Par conséquent, son titre de médiateur international n'est plus que souvenir, en tout cas au Mali, où ATT est qualifié de traitre. Il est vraiment sorti par la petite porte du pouvoir et de l'Histoire.
Oumar Korkosse
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