Même face à la perte d’un proche, l’éducation et la foi religieuse recommandent une grandeur d’âme, une grande tolérance, un esprit de pardon et un recueillement dans la dignité.
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Les berets-rouges[/caption]
L’image que les épouses des bérets rouges nous exposent chaque semaine n’honore ni la mémoire des disparus qu’elles pleurent, ni la grandeur d’un pays comme le Mali. Leur dernière sortie a fini par transformer leur situation humanitaire en un activisme qui ne dit pas son nom. S’il est vrai que des hommes du régiment Para sont donnés pour mort, mais sans information, que ceux qui ont survécu ou qui n’étaient pas impliqués dans le contrecoup continuent de subir les exactions d’autres parties de l’armée, cela doit se faire connaître et se dénoncer autrement que par la manière qui est relayée par une certaine presse chaque semaine. La semaine dernière, il a été dit que les femmes sont sorties pour empêcher l’arrestation d’un élément du RCP que deux autres militaires seraient venus arrêter au camp de Djicoroni Para.
Selon plusieurs sources proches de l’Etat-major général, il n’en est rien. Il s’agissait plutôt de deux émissaires de l’Etat-major général partis remettre un ordre de mission et un titre de transport pour les éléments du régiment Para affectés à Koulikoro. C’est en cherchant le responsable béret rouge destinataire desdits documents que la femme de ce dernier aurait ameuté toutes les autres femmes du camp, au motif que son mari était sur le coup d’une arrestation. La suite, on la connaît.
Avons-nous vraiment besoin de ces actions qui ne font que ternir l’image de l’Armée malienne et de notre pays ? Il est temps que le Ministre de la Défense sonne la fin de la récréation et qu’on ne permette plus certaines choses dans ce pays. Si ATT a failli sous la pression en février dernier en accueillant les femmes des militaires de Kati jusqu’au Palais et en se laissant malmener par elles au risque de perdre son pouvoir (heureusement que c’étaient des femmes ce jour-là), le commandement militaire actuel ne doit plus tolérer de tels actes. Le rétablissement de l’autorité militaire dans nos camps passe par là ! Et celui de l’autorité de l’Etat également !
Les femmes des militaires ont le droit de s’organiser en association pour mieux rendre la vie plus sociale et plus heureuse dans les camps, garantir leur propre épanouissement, mais pas à agir comme une structure politique qui fait les choux gras de la presse nationale et internationale. Les bérets rouges, tout comme les militaires de tous genres, sont faits pour faire la guerre et le 30 avril 2012, ce sont les bérets rouges qui ont enclenché une guerre sans merci avec tous les dérapages que nous avons connus : morts à l’ORTM, à l’aéroport, à Kati et partout à Bamako. De nombreux bérets verts, gardes et policiers sont tombés dans cette intervention, encore une, fois stupide Et surtout d’innocents civils qui travaillaient dans la rue de l’ORTM (vendeurs de café, de jus, de fruits). Et si les parents de toutes ces victimes militaires et civiles se mettaient à marcher ? Ceux qui ont vaincu ont imposé leur loi jusqu’à ce que la tension baisse et pour que les prisonniers soient remis aux structures spécialisées.
Dans l’armée, on travaille aujourd’hui à panser les plaies et les organisations humanitaires et judiciaires font le point avec les autorités judiciaires et sécuritaires du pays. Le pays connaît un défi énorme au Nord du pays et il urge que l’armée soit unie. Au regard de tout cela, il est temps qu’on recadre les femmes des militaires et qu’elles restent à leur place. Qu’on arrête ces manifestations qui perdent en crédit chaque jour et qui suscitent beaucoup d’interrogations quant à leur spontanéité et leur légitimité. De plus en plus, des voix s’élèvent pour crier à la manipulation de ces femmes.
C’est pourquoi, les autorités militaires et civiles doivent trouver le bon tempo pour préserver l’unité de notre armée, seul gage de l’unité du pays.
Aziz DICKO