Prostitution au Mali : Au rythme du temps
Le phénomène gagne du terrain dans notre société et ses pratiquants ne manquent pas d’astuces pour séduire la clientèle. Et désormais, il faut compter avec la prostitution, car elle est devenue une véritable activité génératrice de revenus.
Si dans un passé récent la prostitution était un sujet tabou, de nos jours, elle fait partie du vécu quotidien de notre pays. Dans la plupart des cas, c’est la pauvreté qui est prise comme argument pour justifier la pratique. Nous avons pu rencontrer dans différents endroits de la capitale, des biches de nuit qui expliquent leur monde.
Il était 20h 45 munîtes quand nous débarquions dans le quartier résidentiel de Bacojicoroni Golf. A peine nous descendons du taxi, une jeune dame nous signale, en de termes très particuliers : «Monsieur, il y a travail ». Nous avons fait comme si de rien n’était, mais cela ne l’a pas empêché de continuer à nous démarcher. «Mon frère, tu attends quelqu’un », insiste-t-elle. Au regard de son attitude, nous étions obligés de l’inviter à prendre un verre avec nous. Sitôt, la belle demoiselle nous raconte sa vie : «Je suis ivoirienne, je constate que l’homme malien respecte beaucoup la femme». Et pour gagner sa confiance, nous avons accepté de poursuivre la discussion, en lui demandant si le Mali est un pays hospitalier. Sans hésitation, elle nous répond : «Bon ça dépend, si tu tombes sur de bons mecs, ils te gâtent… En tous cas, moi je ne me plains pas. Sauf que souvent la police nous embête». Avant de poursuivre : «Je suis à ma dernière semaine dans votre pays, il me faut désormais une vie de famille. Il m’arrive souvent d’être inquiète de mon futur».
Nous avons obtenu en partie ce qu’on cherchait, mais la vraie information qui nous intéresse, c’est la prostitution de jeunes filles maliennes.
Ainsi, à 21h 25, nous prenons la direction de Sogoninko en Commune VI du District de Bamako. Ici, tout le monde a en mémoire l’Auto-gare, avec son corolaire de banditisme et de prostitution à ciel ouvert. Ce qui fait que l’endroit prend tristement le nom de «Bribougou». Là, nous sommes débordées par l’affluence. A notre descente du taxi, un groupe de jeunes filles nous accueille. « Ambé ta so wa (Est-ce qu’on va chez toi) ?». Une autre plus audacieuse nous dit : «Ambé ké yan (On va faire çà ici) !».
Par la suite, nous nous sommes rendus compte que l’endroit est très prisé et peut contenir un grand nombre de clients, l’obscurité aidant. Aux alentours de l’Auto-gare de Sogoninko, la descente policière ne changera en rien la volonté des professionnelles du sexe de mener leur activité. Car, avec un billet de 1000 FCfa, le marché est vite conclu. C’est dans ces lieux particuliers que nous avons compris l’étendue du phénomène. «Je suis là, du lundi au dimanche, excepté le vendredi. J’ai de sérieux problèmes à la maison. Je suis l’aînée de la famille. Donc, il me faut de l’argent pour subvenir aux multiples et incessantes dépenses de la famille», a expliqué Aminta Traoré, la quarantaine révolue. Comme elle, des nombreuses jeunes filles maliennes cherchent désespérément à survivre par le biais de la prostitution.
La situation économique difficile dans nos villes et campagnes est loin de permettre d’avoir un emploi sécurisé. C’est pourquoi, la prostitution est devenue l’issue simple de gagner de leur vie. Ce qui explique le fait que la prostitution est dans l’air du temps.
Alpha Mahamane CISSE
Humeur :
Vous dites bien insécurité !
Les habitants de la capitale ne dorment que d’un œil et pour cause, l’insécurité grandissante. La situation est telle qu’il est même difficile de circuler dans certains endroits de la plus grande ville du pays, Bamako. A titre d’exemple, dans des quartiers comme Kalaban Coro, Sangarébougou, il est difficile de conduire sa moto, sans que les bandits ne vous attaquent.
De nos jours, il n’est pas rare de voir la police ou la gendarmerie annoncer la découverte d’un cadavre. Ce qui prouve à suffisance que le phénomène a pris de l’ampleur et inquiète les paisibles populations qui payent leurs impôts pour rien. Car, à chaque fois qu’elles font appel à la police ou à la gendarmerie, la réponse est toujours un problème de moyen.
De ce fait, sommes-nous dans quel Etat ? Car chaque fois, faute de promptitude de forces de sécurité, des citoyens perdent au quotidien la vie. Pire, les bandits et autres criminels mis en cause, bénéficient d’une totale impunité. Récemment, dans un quartier résidentiel de la rive droite, des bandits n’ont pas hésité à tirer à bout portant sur un vieux qui s’opposait au vol de sa moto.
Selon des sources policières, il existe dans le District de Bamako une multitude de bandes organisées qui n’hésitent pas à tuer pour avoir gain de cause. D’où la question de savoir si l’Etat a le souci de protéger les personnes et leurs biens. A titre de rappel, un Commissariat de police avait de la peine à avoir du carburant pour mener les patrouilles. Il a fallu l’aide d’un citoyen pour lui acheter du carburant.
En tous cas, les populations sont sur le qui-vive et attendent un signal fort de nos plus hautes autorités pour en finir avec ce regain d’insécurité.
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