Pharmacie populaire du Mali : La tête du jeune directeur Dr. Moussa Sanogo mise à prix

11 Octobre 2018 - 08:39
11 Octobre 2018 - 12:26
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Pharmacie populaire du Mali : La tête du jeune directeur Dr. Moussa Sanogo mise à prix
Moussa Sanogo
Dépenses faramineuses, clientélisme ou favoritisme, corruption, la gestion du jeune directeur Dr. Moussa Sanogo plombe aujourd’hui la Pharmacie populaire du Mali. Les agents de la structure, premières victimes, sont sur le pied de guerre. À la plus grande structure d’approvisionnement en médicaments, la Pharmacie populaire du Mali, rien ne va plus. Les agents protestent contre la décision du PDG de relever plusieurs agents. Ils dénoncent aussi des cas d’achat de produits périmés pour plus d’un milliard, de surfacturation et manque de considération du personnel. En somme, le PDG est accusé de mauvaise gestion. Ils (les travailleurs) menacent de maintenir le cap jusqu’à ce que le PDG, Dr. Moussa Sanogo, soit relevé de ses fonctions. «Injustice, mauvaise gestion ; trop c’est trop». Tels sont entre autres propos des travailleurs en sit-in dans la cour de la pharmacie populaire du Mali. Selon le secrétaire général du comité syndical, Amadou Sangaré, les travailleurs sont désormais sur le pied de guerre jusqu’à ce que le PDG Sanogo soit relevé ou qu’il revienne sur ses décisions. C’est pourquoi des sit-in sont quotidiennement tenus dans les locaux de la PPM. «Nous allons venir chaque jour et à l’heure, mais nous n’allons pas travailler. Nous exigeons à ce que le PDG revienne sur ses décisions ou qu’il soit relevé de ses fonctions», a-t-il martelé. Il soutient que la gestion du PDG n’est pas basée sur l’intérêt de la PPM. Et M. Amadou Sangaré d’ajouter que la survie de la Pharmacie populaire du Mali est menacée depuis l’arrivée du PDG, Dr. Moussa Sanogo, en juillet 2016. À l’écouter, la spécialité du Dr. Sanogo, ce sont les dépenses inutiles, la dilapidation des fonds. Le syndicaliste confie qu’après avoir constaté la mauvaise gestion du patron de la PPM, ils lui ont demandé de réduire les dépenses pour l’intérêt de l’entreprise, mais il ne l’a pas fait. Selon le secrétaire général Amadou Sangaré, en 2017, le bilan de la PPM a été plus que négatif avec plus de 700 millions Fcfa de déficit. «Le PDG a acheté des films AGFA au mois de juin 2017 en voie de péremption d’une valeur de cent quarante-neuf millions neuf cent trente-trois mille sept cent cinquante (149 933750) francs», explique le secrétaire général du comité syndical. À ce jour, poursuit-il, tous ces produits sont périmés. Au-delà de cela, à cause de la mauvaise gestion du PDG, la PPM n’a même pas pu livrer des kits césariens au complet. Aux dires des leaders syndicaux, il y a beaucoup de surfacturations surtout au niveau des frais de réparation des véhicules. «Les frais de réparation des véhicules de 2017 seulement sont plus élevés que ceux des trois années précédentes», s’étonne M. Amadou Sangaré. À tout cela s’ajoute le prix exorbitant de la rénovation de la maison du PDG. «Dans une maison où quelqu’un habitait avant son arrivée, le PDG l’a rénovée à hauteur de 12 millions de Fcfa», a laissé entendre le porte-parole des travailleurs. Pis, Dr. Moussa Sanogo a recruté un garde du corps dont les frais de carburant et le salaire s’élèvent à 250 000 Fcfa, révèlent des syndicalistes. «C’est notre première fois de voir un PDG de la PPM avec un garde du corps», martèlent-ils. Et de poursuivre : «Comme si ces frasques ne suffisaient pas, le PPG a décidé de relever plusieurs personnes de leur poste dont le directeur du département finance et comptabilité, Dr. Guédiouma Daou ; le chef du département d’approvisionnement, M. Nfaly Sangaré….». Selon les syndicalistes, le PDG a violé les textes de la structure puisque dans le département finance et comptabilité, il a fait remplacer Dr. Guédiouma par un agent de catégorie B, alors que les textes exigent un cadre de catégorie A. «Il a amené quelqu’un de catégorie B qui ne connaît rien de la finance, alors qu’il y a quatre cadres de catégorie A dans le département», a révélé un syndicaliste. C’est donc contre toutes ces défaillances que les travailleurs ont arrêté de travailler et exigent le départ du patron. Ce n’est pas une première qu’une fronde est menée contre le directeur. En 2017, les travailleurs de la PPM lui reprochaient un détournement de fonds de plusieurs millions. Selon eux, à cause de la mauvaise gouvernance des services, la Pharmacie populaire du Mali n’arrive plus à accomplir ses misions. Dr. Souleymane Sangaré avait fait savoir à l’époque que la Pharmacie populaire du Mali traversait une crise sans précédent depuis l’arrivée de Dr. Moussa Sanogo à sa tête. Les travailleurs réclamaient la nomination d’un nouveau directeur des finances et de la comptabilité. «Cette nomination est intervenue dans une période cruciale où le département en question devait finaliser le bilan de l’année 2017 au plus tard le 30 avril 2018. À cause de cette mauvaise gestion, la PPM manque de beaucoup de produit et la réception des produits d’une valeur de 149 millions de Fcfa qui étaient en passe d’être périmés. Aussi, faudra-t-il ajouter, la nomination d’un garde du corps pour le PDG qui est payé à 250 000 FCFA tous frais confondus. Ce qui fait aujourd’hui que nous constatons le non-paiement des fournisseurs…» martelait Dr. Sangaré. Visiblement, entre le Président directeur général Dr. Moussa Sanogo et l’argent, c’est une longue histoire. De son passage au Centre universitaire Gabriel Touré en passant par l’hôpital du Point G, le jeune directeur a toujours manqué d’égard pour ses subalternes. À l’hôpital Gabriel Touré où l’actuel directeur de la PPM était directeur général adjoint, 2e personnalité du CHU, Dr. Moussa Sanogo n’a pu apporter son expertise au directeur pour une solution définitive aux problèmes récurrents. Comme solution, il avait proposé un système d’informatisation du centre. L’innovation a été un succès au début. Puisque des ressources volatilisées ont été récupérées selon la direction à la faveur d’une rencontre avec la presse. Mais le comble a été que les ressources récupérées n’ont pas été réinvesties dans le bon fonctionnement du centre. Ce qui a poussé les agents de ce centre hospitalier dans des mouvements de grève pour dénoncer l’absence, l’insuffisance et la dégradation croissante des outils de production et de prestation pour une meilleure prise en charge des patients ; le retard dans le paiement des ristournes et des primes de garde. À l’hôpital du Point G, avant d’être à la tête de la PPM, Dr. Moussa Sanogo était le DGA. Son histoire de double salaire continue de défrayer la chronique. Malgré ses avantages à la PPM, Dr. Sanogo émargeait encore à l’hôpital du Point G. Comme on le dit, l’habitude est une seconde nature. Le PDG n’arrive pas à se débarrasser de ses vieux démons. André Traoré

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