A peine sorti de prison, l’édile de la commune II, Cheick Abba Niaré, y retourne à nouveau. De sources proches de la justice et de la mairie de la commune II rapportent qu’il a été placé à nouveau sous mandat de dépôt à la maison centrale d'arrêt de Bamako avec cinq de ses conseillers.
maliweb.net - L’élection de sieur Cheikh Abba Niaré à la Mairie de la commune II du district de Bamako en 2016 sous les couleurs de l'ex-parti présidentiel Rassemblement pour le Mali l'aurait apporté plus de mal que de bien. A moins d'un an de la fin de son mandat, l'histoire ne retiendra que cet élu communal issu de la famille fondatrice de Bamako a séjourné deux fois en prison pour diverses affaires. Bénéficiant d’une liberté provisoire depuis janvier 2020, l’édile Niaré vient d’être rattrapé à nouveau par sa gestion dans une autre affaire « de contrat fictif ou qui ne respecte pas les normes ».
En effet, la mairie de la commune II aurait monté projet d’achat et de distribution de poubelles dans les différents quartiers qui a bénéficié d’un financement à la chancellerie chinoise au Mali. Il nous revient que la Chine communiste a débloqué la modeste somme de 25 millions de francs CFA au profit de ce projet. Pressée de voir les poubelles dans les rues des quartiers de la commune II qui abrite l’ambassade de la Chine, cette dernière aurait fait pression sur le maire. C’est ainsi que affaire explose comme une trainée de poudre jusqu’à une saisine du Pôle Économique du dossier, qui après vérification, s’est rendu compte les 25 millions F CFA ont été versés dans le compte de la Mairie, puis retirés par les soins de l’édile Abba Nairé. Aussitôt, instruction a été donné par le pôle anti-corruption de Bamako de placer sous mandat de dépôt le Maire et ses complices du mardi 6 Octobre 2020.
Il faut rappeler que, suite à une plainte d'un particulier dans une affaire de litige foncier, précisément la vente d'une parcelle en commune II dont le montant s'élève à plusieurs dizaines de millions, le maire et ses deux collaborateurs ont été placés sous mandat de dépôt à la Maison d'arrêt de Bamako en novembre 2019.
Trois mois après, ils ont bénéficié d'une liberté provisoire qui a tendance à devenir au Mali à une liberté définitive. Cette remise en liberté provisoire a été interprétée à l’époque par plusieurs personnes qu’en réalité, cette décision de la justice fait suite à une menace des familles fondatrices (Niaré) de voter contre la liste du fils du président de la République, Karim Keïta, aux législatives de mars 2020.
Il faut rappeler que depuis l’élection du sieur Cheich Abba Niaré dans la Mairie de la commune II, cette municipalité a brillé par les grèves du personnel qui réclame des arriérés de salaires ou par des irrégularités financières décelées dans le rapport du vérificateur général. De quoi maintenir le Maire dans le collimateur de la justice.
Il faut toujours rappeler qu’un rapport publié en fin octobre dernier par le bureau du vérificateur général sur la gestion de la mairie de la commune II de la période de l’exercice 2017 au 1er semestre de 2019 relève plus de 153 millions FCFA d’irrégularités financières. Elles avaient déjà fait l’objet de dénonciation auprès du Procureur de la République près du Tribunal de grande instance de la commune III du district de Bamako, chargé du pôle économique et financier.
Malgré que le maire Cheikh Abba Niaré est parvenu à se faire libérer grâce à l'influence de l'ancien député de la commune II Karim Keïta, il y retourne aujourd’hui avec cette fois-ci plusieurs de collaborateurs sans pouvoir bénéficier du soutien de ceux qui l’on fait sortir en prison il y a 7 mois.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net