Dans «Le Débat africain» sur RFI dimanche dernier, quatre animateurs de notre vie socio-politique étaient aux prises, mais au téléphone de l’animateur du jour. Un débat riche où Ibrahima N’Diaye de l’ADEMA, Issa N’Diaye ; professeur de philosophie à l’Université de Bamako ; Oumar Mariko du parti SADI et Tiébilé Dramé du PARENA sont allés de tous les coups pour défendre leur positions dans la crise que notre pays traverse. A la lumière du débat, deux camps se sont vite dégagés : Iba N’Diaye et Tiébilé étant du FDR partageaient les mêmes idées face à Oumar Mariko du COPAM et Issa N’Diaye, un universitaire jaloux de son esprit d’indépendance.
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Ibrahima N'Diaye dit Iba, 1er vice président de l'Adema[/caption]
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Oumar Mariko, Sadi[/caption]
Les représentants du FDR restent sur leur ligne : gouvernance constitutionnelle, libération du Nord sous ordre de la CEDEAO et de la Communauté internationale, Gouvernement d’Union nationale. Oumar Mariko lui, pourfend la classe dirigeante d’avant 22 mars 2012 qui est incarnée par le FDR ; fait confiance à l’armée malienne et veut des Institutions de la transition qui sortent d’une Concertation nationale. Issa N’Diaye est presque dans le même sens que lui. Ce dernier est allé jusqu'à accuser la Mauritanie et le Burkina Faso de complicité avec les groupes rebelles, ce qui compromet tout appui honnête de la part de ces voisins du Mali.
En somme, ce débat pouvait rester sur les ondes des médias maliens dont l’ORTM et ces acteurs auraient eu la latitude d’expliquer à leurs compatriotes leurs positions sur la profonde crise que traverse notre pays.
Voilà une autre faiblesse de notre gouvernance : l’absence de débat national. Cela a été une tare lors de la présidence ATT, au point que tous les maux de ce pays ont été passés sous silence. Et la vérité de cette mauvaise gouvernance a éclaté à la faveur des événements du Nord rendus aigus par ceux du 22 mars 2012.
Aujourd’hui, tous nos responsables politiques doivent montrer l’exemple dans un devoir de vérité. Il suffit à Oumar Mariko et tous ceux qui adoptent sa ligne de réflexion de mettre un peu d’eau dans leur vin pour éviter de continuer à être taxés d’extrémistes. Il suffit aussi aux animateurs du FDR de reconnaître les erreurs du passé, notamment leur participation à la dégradation de la gouvernance qui nous a valu la situation du moment, pour être compris par les populations. Tant que les FDRistes ne prononceront pas cette phrase : «Oui, nous avons accompagné ATT dans cette déliquescence de l’Etat, nous demandons pardon aux Maliens et qu’on se donne la main pour faire face à la libération du nord», nous continuerons à patauger.
La présence du Capitaine Sanogo à l’accueil de Dioncounda Traoré était un message de paix. C’est une leçon que les politiques doivent adopter pour l’intérêt du pays.
La batterie de mesures institutionnelles annoncées par le président de la République par intérim paraît bien belle sur le papier, mais si les hommes ne les adoptent pas, ces mesures risquent d’avoir valeur de poudre aux yeux.
A.M