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Oumar Mariko, Mamadou Blaise Sangare, et Ibrahim B Keita[/caption]
Des leaders politiques comme Ibrahim Boubacar Kéita du RPM, Oumar Mariko de Sadi, Mamadou Blaise Sangaré (dans une moindre mesure) de la CDS-Mogotigiya, en bons démocrates, n’ont pas pu cracher sur la soupe des putschistes. Ils ont même mangé dans ce râtelier et se sont donc compromis.
On les prenait pour des démocrates convaincus. Ils, ce sont les Ibrahim Boubacar Kéita, président du Rassemblement pour le Mali (RPM) ; Mamadou Sangaré dit Blaise, président de la Convention sociale démocrate (CDS-Mogotigiya) ; Oumar Mariko, secrétaire général du parti de la Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi), tous candidats à la présidentielle avortée du 29 avril 2012.
Purs produits du Mouvement démocratique des années 1990, ces candidats devraient se montrer à la dimension de la respectabilité qu’on doit à une démocratie en tournant dos aux auteurs d’un crime imprescriptible contre elle. Mais que non !
Certes, IBK a été parmi les premiers à condamner le coup d’Etat, mais la tournure des évènements permet de s’en rendre compte que cette condamnation n’était que du bout des lèvres. Pas simplement par le fait d’être parmi les courtisans de l’ex-junte au moment où il devrait prendre ses distances avec elle, mais surtout en acceptant d’envoyer ses lieutenants dans les rues de Bamako pour déstabiliser le régime du président intérimaire, Pr. Dioncounda Traoré, sous le charmant prétexte d’une manifestation en vue de l’organisation des concertations nationales.
L’homme avait par la suite voulu redresser le tir, mais le coup du démocrate devenu putschiste était déjà parti. En tout cas depuis lors, IBK a perdu le terrain dans les cœurs des Maliens.
Pourtant, l’homme avait toutes les chances de profiter de ce putsch pour asseoir une certaine popularité. Il suffisait simplement pour lui de se comporter en sage en se mettant au-dessus de la mêlée.
Ensuite, il y a le président de la CDS-Mogotigiya, Mamadou Sangaré dit Blaise. Il ne s’est pas autant affiché comme les autres, mais c’est un secret de polichinelle que l’homme a beaucoup flirté avec la junte. Et c’est fort de cet adossement qu’il croyait pouvoir éjecter l’emblématique maître de bord du Haut conseil des collectivités locales, Oumarou Ag Mohamed Ibrahim Haïdara, à travers une motion de défiance. Mal lui en a pris car, à la place d’une motion de défiance contre celui qu’il appelait déserteur, les conseillers nationaux ont plutôt voté une motion de soutien à ce touareg, fidèle à la République.
Ne parlons pas d’Oumar Mariko, secrétaire général de Sadi. Il a fini d’abîmer le peu de crédit qui lui restait dans le paysage politique. Et dire que c’est cet homme qui appelait les élèves et étudiants à mourir en martyrs pour la démocratie en 1990 ! La même démocratie qu’il veut enterrer aujourd’hui au profit d’un putschiste !
Dans tous les cas, comme l’a dit Dioncounda Traoré dans une interview, ces leaders politiques qui ont pactisé avec le diable ne se sont pas disqualifiés pour les élections, mais se sont disqualifiés pour toute victoire.
Abdoulaye Diakité