PDES : le clash évité de justesse

21 Déc 2011 - 00:00
21 Déc 2011 - 00:00
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Maintes fois annoncée, mais maintes fois reportée, la convention nationale du parti pour  le Développement Economique et la Solidarité  (PDES) a été finalement tenue, sa première convention nationale. C’étaient les 17 et 18 décembre derniers au Stade du 26 mars.

 

Elle a enregistré la présence de tous les cadres du parti, des délégués venus de toutes les capitales régionales  du Mali et des quatre coins du monde. Les délégués de l’extérieur  étaient venus nombreux pour participer à cette rencontre. Une dizaine de leaders d’autres partis politiques avaient répondu à l’invitation du PDES. Il s’agit, des représentants de l’ADEMA, de l’URD du PSP, du MPR, de la CODEM,  du CNID, etc. Un parti politique  mauritanien, l’Union pour la République (UPR), était représenté par le ministre mauritanien chargé de l’Education.

 

Au cours de ces assises, les délégués se sont penchés sur les textes fondamentaux du parti. Un nouveau bureau exécutif national, a  été mis en place. Cette première convention nationale qui s’est tenue sur fond de tension, a permis de faire l’état des lieux du parti, d’explorer les voies et moyens pour aborder les élections générales de 2012.

 

Le pire a été évité

Cette convention nationale était pressentie comme étant celle de tous les dangers pour le parti. Puisqu’il fallait la tenir, elle a été tenue. Mais dans l’incertitude totale. Car nul responsable ne pouvait prédire ce qui allait en résulter.  La tension était montée d’un cran. Entre certains leaders du parti. Mais aussi, entre le parti et certains mouvements et associations de la place. D’où les incidents qui ont émaillé la cérémonie d’ouverture, malgré l’impressionnant dispositif sécuritaire qui était sur les lieux. Puisqu’il n’est un secret pour personne que le PDES était  presque divisé en deux clans : le clan Bittar et clan Sémega. Une scission palpable à travers les slogans scandés par les jeunes du parti. Mais aussi, sur les banderoles et des tee-shirts. Les pro-Semega et les pro-Bittar voulaient, chacun, faire valoir la légitimité de leur mentor. Pour parer à toute cette éventualité, les banderoles et pancartes ont été saisies à l’entrée de la salle par les forces de sécurité. Aussi, certains jeunes suspects ont été soumis à des fouilles. Mais ce qui devrait arriver arriva. Des disputes entre pro-Bittar et pro-Semega, ont failli embraser la salle. Ce qui fera dire à nombre d’observateurs que le parti PDES a du chemin à faire pour rétablir une véritable unité en son sein. «Dans la salle quand on demande aux militants d’applaudir le parti, on n’entend pas de bruit. Mais quand on prononce le nom de Semega, une partie de la salle gronde. Au même moment l’autre partie de la salle se lève pour crier Bittar», nous a confié un cadre du parti.

 

A l’origine de toutes les convoitises, le poste de président du parti. Mais tout a été fait pour éviter l’implosion du parti.  L’ancien bureau a été reconduit. Ou presque. Aussi, aucun candidat n’a été désigné pour porter les couleurs du parti à l’élection présidentielle. Cette question a été renvoyée sine die. Aux dernières nouvelles, le Chef de l’Etat serait intervenu pour amener les tendances à se mettre d’accord sur ce bureau. 

 

Le PDES, un géant au pied d’argile ?

Les petites querelles de clochers intervenues entre pro-Sémega et pro-Bittar donnent au moulin de ceux qui estimaient que le PDES est un grand parti, mais un parti fragile.

Créé il y a seulement 17 mois, le PDES est la troisièmes force politique du Mali, derrière l’ADEMA et l’URD. A ce jour, il compte 15 députés à l’Assemblée nationale contre 55 pour l’ADEMA et 27 pour l’URD. A peine né, le PDES compte, déjà, plus de 1500 conseillers municipaux. Sans compter ses cinq ministres dans le gouvernement.. Ce qui fait dire à Oumar Hamadoun Dicko, président du PSP, que le «PDES est né avec les dents et en marchant, voire en courant». Mais le PDES semble être l’un des partis les plus fragiles. Car depuis sa création, le PDES est secoué par des crises internes. Des crises qui risquent de le diviser, si ce n’est pas déjà fait, en deux clans : le clan Ahmed Diane Sémega, président du PDES et le clan du premier- Vice-président, Jamille Bittar. Même si au cours de cette, les deux clans ont essayé de taire leurs divergences . mais pour combien de temps ? difficile de le dire. Une certitude : le feu couve toujours sous la cendre du PDES.

 

Sémega plaide pour l’unité et la cohésion au sein du parti

 Conscient de la menace qui plane sur le PDES, Ahmed Diane Sémega  dira qu’il  y a beaucoup de défis à relever. Il s’agit, selon lui, pour les membres du parti de transcender les questions personnelles ; de participer aux élections de 2012, de voter oui au referendum constitutionnel et de pérenniser les acquis et la vision du Président de la  République, Amadou Toumani Touré. Mais aussi et surtout, de mettre en place des organes capables de mobiliser et  de défendre le projet de société du parti.

 

«La victoire du parti aux prochaines élections et la pérennisation de la vision du président de la république, seraient autant d’objectifs compromis si la discipline et l’unité ne restaient pas pour nous des impératifs absolus» a-t-il déclaré. Avant d’ajouter qu’ «unité, discipline et consensus», sont les clés du succès.

 

Pour relever ces défis, poursuivait-il, il faut, consolider l’unité au sein du parti ;  mais aussi  d’ouvrir ses «portes et ses fenêtres» à tous les Maliens  et aller vers des alliances politiques. Déjà, le PDES, à en croire son président, est en train de nouer le dialogue avec l’ensemble des forces politiques dans le cadre des alliances électorales.

Autre questions évoquées par Diane Sémega au cours de ces assises : l’épineuse crise du nord. De la résolution de ce problème dépendra, selon lui, la tenue de bonnes élections en 2012. Mais il a passé sous silence, la crise de l’école. Mais aussi la crise alimentaire qui s’annonce, pour le moins, imminente.

Les représentants des partis amis ont profité de cette convention pour évoquer les rapports qui leur lient au PDES. Des rapports jugés excellents. Du moins si on s’en tient aux déclarations. Si pour Ibrahim N’Diaye, l’Adema-PASJ et le PDES travaillent  main dans la main depuis l’arrivée d’ATT en 2002, pour Choguel Kokala Maiga, les grands évènements du PDES  ne laissent guère le MPR indifférents. Inzan Coulibaly de la CODEM dira que son parti et le PDES constituent deux poumons d’un même corps. Ils ont tous invité les responsables du PDES à la cohésion, avant de leur souhaiter bon vent.

 

Un bureau de consensus

A l’issue des travaux, un bureau d’une centaine de membres a été mis en place.  Il est dirigé par Ahmed Diane Semega.  Jamille Bittar a été  reconduit comme 1er vice-président. Tout comme Bakari Togola  qui reste  4ème vice presidents. Ahmed Sow, a été retenu, premier président d’honneur et Mme Touré Lobo Traoré comme marraine.  Le ministre de la justice garde des sceaux devient le Secrétaire général. La femme de poigne, Mme Simpara Saran Traoré est désignée comme secrétaire chargée au commerce. Aussi cette convention a permis au parti  de mettre en place  une quinzaine de commissions de travail. Il ressort des résolutions, que les membres de ces commissions de travail sont membres  de droit du bureau exécutif national avec voie délibérative.

 

Abou Berthé

 

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