Mali : Le PARENA publie un rapport confidentiel prévoyant une nouvelle transition de 12 à 16 mois
Révélations de Tiebilé Dramé
Le Parti pour la Renaissance Nationale a publié, hier mercredi, le contenu d’un rapport confidentiel, conclu entre l’équipe technique de la CEDEAO, l’UA, les Nations-Unies et du gouvernement malien sur la nouvelle durée de la transition. Selon les révélations de ce Parti, la thèse de deux scénarios d’une transition de 12 à 16 mois est soutenue par les partenaires de Bamako.
Le rapport confidentiel d’une mission technique internationale d’évaluation, révélé par le PARENA, date du 22 février passé. Selon les révélations du parti du Bélier blanc, la commission technique internationale, composée de la MINUSMA, la CEDEAO et la partie malienne composée du Ministre de défense et ses homologues de l’Administration du territoire, des Affaires étrangères et de la Refondation de l’Etat se sont rencontrées à plusieurs reprises et ont convenu des actions prioritaires, indispensables au retour à l’ordre constitutionnel. D’après le document du PARENA, ces actions vont de la rédaction d’une nouvelle Constitution à la réorganisation territoriale en passant par l’audit du fichier électoral et la mise en place d’une Autorité indépendante de gestion des élections.
A en croire à ces révélations, le gouvernement aurait proposé une transition de quatre années supplémentaires, mais la mission technique internationale a extrait de cette proposition deux scénarios possibles. Le premier prévoit une transition de 12 mois, consacrée à l’opérationnalisation de l’AIGE, le référendum constitutionnel, les élections communales, régionales, sénatoriales, législatives et l’élection présidentielle avant mars –avril 2023. Quant au second, il propose une transition de 16 mois, marquée par toutes les premières propositions ci-dessus énumérées et les élections sénatoriales, législatives et présidentielle organisées avant juillet-Août 2023.
Le PARENA soutient que le rapport de la commission technique internationale tient compte des conditions du gouvernement, relatives ‘’ à l’amélioration de la situation sécuritaire, la révision de la constitution, l’application de l’accord d’Alger, la réorganisation territoriale, le redéploiement de l’Etat et ses services ainsi que les réformes politiques, institutionnelles et électorales’’
‘’ Nouveau calendrier électoral consensuel ’’.
En réfutant les deux scénarios, le Parti du Bélier blanc, également opposé à la prolongation de la transition, estime que les conditions sine qua non, posées par les autorités de la transition, «prouvent à suffisance qu’il n’y a aucune volonté politique d’avancer vers la restauration de la légalité constitutionnelle dans un délai raisonnable ». Le PARENA dénonce l’exclusion des forces vives, les partis politiques et les organisations non gouvernementales dans les discussions pour l’adoption d’une nouvelle durée de la transition. « Il n’incombe pas à une transition de conduire les réformes politiques et constitutionnelles comme la révision de la Constitution », rejette le PARENA, qui insiste sur un retour rapide à l’ordre constitutionnel en suspendant les réformes.
Le parti réitère qu’à partir du 25 mars prochain, la transition prendra fin. Ce qui soulève, selon le PARENA, la question d’une transition neutre, dotée d’une volonté politique véritable et mesurable. « La restauration de la légalité constitutionnelle ne saurait être la responsabilité de ceux qui ont passé 16 mois à ne rien faire en matière des préparatifs des élections et dont l’immobilisme et le manque de volonté politique ont conduit le pays dans l’impasse et aux sanctions de notre communauté », a prévenu le Parti du Bélier Blanc, qui soutient qu’une nouvelle architecture de la transition s’impose pour aller aux élections et à une sortie de crise. « Elle doit faire l’objet de consensus comme le nouveau calendrier électoral », conclut le PARENA.
Ce jeudi, le médiateur de la CEDEAO, l’ex-président Goodluck Jonathan, est attendu à Bamako pour relancer les discussions avec le Président de la transition, le Colonel Assimi Goïta, sur l’adoption d’un nouveau chronogramme électoral. En début de semaine, le Conseil national de transition a adopté une nouvelle charte de la transition en restant flou sur sa durée. Cet organe législatif a donné la latitude au gouvernement de fixer le nouveau délai de la phase II de la transition, conformément aux assises nationales de la Refondation. Des sources concordantes estiment que ce délai sera fixé par décret présidentiel, lorsque les autorités auront trouvé un accord avec la CEDEAO.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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