PR Dioncounda Traoré, hier à l’Hémicycle à l’Ouverture de la session d’octobre 2011 : «Tous les Maliens s’accordent sur la nécessité de garantir la crédibilité des prochaines élections»

«Un fichier électoral fiable, une organisation matérielle irréprochable, ne laissant aucune place à la fraude, un taux de participation élevé, un traitement équitable des contentieux électoraux et l’acceptation par tous les candidats des résultats officiellement proclamé». Ce sont là les exigences du président de la l’Assemblée nationale, Pr Dioncounda Traoré non moins candidat investi par l’ADEMA, exposées hier dans son discours d’ouverture de la session d’octobre de l’institution législative. C’était en présence du Premier ministre Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé et du président de l’Assemblée nationale du Niger, des membres du Gouvernement et de plusieurs personnalités dont des présidents d’institutions, des chefs et représentants des partis politiques et des membres du Corps diplomatique.

Après les vacances parlementaires qui ont permis aux honorables députés d’aller à la rencontre de leurs bases électorales surtout dans la perspective des prochaines élections générales de l’an prochain, l’Hémicycle a rouvert ses portes hier lundi 3 octobre pour le compte de la session d’octobre dite session budgétaire.

Le président de l’Assemblée nationale, le Pr Dioncounda Traoré candidat investi par son parti, l’ADEMA, à la présidentielle de l’an prochain, avait, dans son discours, très attendu (dernière session budgétaire de cette législature) brossé la situation au plan intérieur qu’au niveau international.

Au niveau national, le président de l’Assemblée nationale a indiqué que l’année 2012 sera marquée par l’organisation des élections présidentielles, législatives et plus tard les communales. Ces échéances, a-t-il ajouté, «revêtent une importance capitale pour la stabilité et pour l’image de notre pays, souvent cité en exemple pour son expérience démocratique».

Selon Pr Dioncounda Traoré, ces élections devront confirmer l’appréciation qui est faite de la démocratie malienne. «Les acteurs politiques en compétition sauront se hisser à la hauteur de leur responsabilité, en amont comme en aval des élections. Tous les Maliens s’accordent sur la nécessité de garantir la crédibilité de ces élections, par un fichier fiable, une organisation matérielle irréprochable, ne laissant aucune place à la fraude, un taux de participation élevé, un traitement équitable des contentieux électoraux et l’acceptation par tous les candidats, des résultats officiellement proclamés», a-t-il martéle.  Il a alors appelé toutes les structures impliquées dans la gestion des élections à se considérer comme interpellées. Elles ne doivent pas alors avoir d’autres motivations que celle de bien remplir leur mission et de mériter la confiance placées en elles.

Parlant d’autres sujets de l’actualité nationale, le président de l’Assemblée nationale a mis un accent particulier sur la crise de l’école, la sécurité, l’approvisionnement des populations en denrées de première nécessité et la protection de l’environnement.

A propos de l’école, Pr Dioncounda Traoré dira qu’elle constitue toujouirs une menace réelle pour l’avenir du pays. «La crise dans laquelle s’est englué notre système éducatif, singulièrement  l’enseignement supérieur, tend à devenir un casse-tête, et il est à craindre que ce que nous vivons ne soit que la partie visible de l’iceberg, tant le corps paraît gangrené», a souligné le titulaire du Perchoir malien.

Par ailleurs, l’insécurité routière et la criminalité des villes et campagnes constituent aussi, selon Pr Dioncounda Traoré, des menaces sérieuses. Les axes routiers semblent, a-t-il relevé, se transformer en véritables tombeaux à ciel ouvert.

Les causes d’accidents tiennent souvent à des facteurs humains; alors que le banditisme et  la criminalité dans la bande sahélo-saharienne (avec la menace d’AQMI, les trafiquants de tous genre dont certains issus de la crise libyenne) avec son cortège apparaissent aussi comme des épines dans les pieds du Gouvernement.

Pour le président de l’Assemblée nationale, le phénomène de la corruption demeure préoccupant. Des mesures ont été prises pour l’éradiquer mais les résultats sont loin d’assurer la protection et la bonne gestion des deniers publics.

Il n’a pas manqué de saluer les efforts du Gouvernement dans le contrôle des prix surtout au moment du mois du Ramadan.

Pr Dioncounda Traoré  a invité le Gouvernement à être vigilant et à envisager d’ores et déjà des mécanismes pour assurer un approvisionnement correct des populations en denrées alimentaires et prévenir toute pénurie dans ce domaine. Nous y reviendrons.

Bruno D SEGBEDJI