ATT caché, comme le MADHI l'imam caché.

Du statut de Président qui aimait s'entendre parler, se voir parler et qui faisait un brin de causette dans des boubous à la Moussa Traore,  lorsque l'occasion se présente, ATT est passé à celui de Président dans la clandestinité, caché tel le Mahdi, et  ne parlant qu'en chuchotant, de peur que l'éclat de sa voix n'ameute les bérets verts du capitaine Aya Sanogo.   La chute de l'icône, fut-elle brutale,  n'aura surpris que par la facilite déconcertante  avec laquelle un jeune capitaine, de 40 printemps à peine,  coiffé d'un béret vert et portant une tenue vert olive, aura en quelques heures, terrassé un vieux général cinq étoiles, grabataire, qui a soufflé ces 65 bougies le 11 novembre dernier. Et pourtant,  Le  Général est familier des coups de force, lui qui porta l'estocade à un autre général 21 ans plutôt, au cours des folles journées de mars 1991.  Les généraux du Mali qui ont embrassé la carrière des armes, une fois au pouvoir, tombent comme un fruit mur,  par ivresse du pouvoir et dans l'indifférence la plus totale. Ils oublient que les applaudissements qui les accompagnent sont loin  d'être sincères et sont orchestrés par des courtisans et des affidés - jouisseurs.  ATT, rusé a l'extrême, n'a pas vu ce coup d'Etat venir. Ce qui peut être enseigné dans les écoles d'état-major comme un cas d'école. Le vieux général fut  usé par le pouvoir et ses nombreuses inaugurations de chrysanthèmes ne faisait plus rire personne.  Le temps qu'il y passait pouvait être utilement consacré aux dossiers de l'Etat. Sa perte est venue de l'exaspération de jeunes militaires qui ont pris le pouvoir par défaut, sans stratégie préconçue, alors qu'ATT croyait avoir verrouillé une telle occurrence par des changements fréquents à la tête des services de sécurité. Bréhima FALL