Négociation : Ce que pensent les Maliens

6 Déc 2012 - 02:40
6 Déc 2012 - 02:40
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Cheick Oumar Mara, Enseignant chercheur à l’INA (Institut national des arts) «Pourquoi continuer à négocier avec ces rebelles» Je pense que c’est simple. Toutes les organisations  et institutions nationales nous ont demandé beaucoup de choses que nous avons acceptées. Malheureusement, depuis plus de vingt ans, nos frères ont négocié avec ces bandits armés du nord. Malgré tout, ils ont occupé une partie du territoire. Donc, je ne vois pas pourquoi continuer à négocier avec ces rebelles. Si négociation il y a, nous ne devons aucunement négocier l’intégrité du territoire. Egalement, ils doivent répondre aux actes qu’ils ont commis. La Cour pénale internationale doit tenir compte des exactions.  Aussi, la laïcité n’est pas à négocier dans la mesure où il y a des musulmans au Mali depuis le XIIIème  siècle, sinon je dirais bien avant. Il ne faut pas dire qu’il n’y a pas de musulman. Personnellement, qu’est ce qu’ils veulent ces bandits armés et quel Islam veulent-ils nous montrer ? Concrètement, nous n’avons plus rien à dire. Et s’il y a un complot contre le Mali aussi, que la communauté internationale nous fasse le point. Boubacar Cissé, Juriste «L’intervention militaire est la seule solution» La solution serait de laisser les pourparlers et de traquer tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à cette occupation des régions du nord. L’intervention militaire est la seule solution pour des gens qui ne comprennent que le langage de la violence. C’est après la récupération des trois régions occupées que nous devons commencer à négocier le sort des survivants. Il faut dire que les médiateurs de cette crise ont été partiaux, sinon je dirais sans souci d’équité ou de justice en sauvant le chef du Mnla même s’ils disent que c’est sous l’aspect humanitaire. Ces médiateurs ne prenant pas position par rapport aux populations du Nord qui ont souffert, et qui souffrent toujours, des crimes et exactions  que le Mnla ou autres bandits ont commis. La communauté internationale ne peut aucunement nous aider et leur position n’est autre chose que la division. Actuellement, il y a ouaga III. Si nous restons dans cette dynamique, nous allons voir Ouaga 1O et sans suite favorable pour le Mali. Le justificatif en est le cas de la Côte d’Ivoire. Notre armée doit agir.   Aminata Yattara, Inspecteur des Impôts La négociation est toujours nécessaire Sachez que tous les fils du Mali attendent du Mali qu’il leur donne de l’espoir pour une vie commune sans problèmes. La médiation et la négociation sont toujours nécessaires car les frères et sœurs maliens, sans accepter l’impunité et le terrorisme, doivent trouver un terrain d’entente pour vivre mieux ensemble, dans l’unité, une vraie vie de famille unie, solidaire, avec des projets d’avenir. Les frères et sœurs Maliens doivent se réconcilier tout en refusant l’impunité et le terrorisme et en garantissant à tous, la quiétude, la paix, l’intégrité territoriale, la laïcité et la sécurité durable. Après une guerre entre Maliens, entre frères et sœurs, la réconciliation nationale sera difficile, voire impossible. Sachant que la guerre contre le terrorisme, qui doit de toute façon être engagée, exige un front uni (national et international) et une cohésion nationale pour la remporter, ce serait dommage de la démarrer en ordre dispersé. Je ne dirais pas non plus que les crimes d’Aguelhok et autres doivent rester impunis. Et nous avons confiance en notre armée, mais passons toujours en premier lieu par le dialogue qui est l’arme la plus forte. Je suis sûr que nous trouverons une porte de sortie.   Ali Konaté, journaliste (26 mars) «Nous devons être réalistes» Nous devons être réalistes. Il faut comprendre que le Mali n’a tellement pas le choix que de négocier parce qu’il n’y aura point de guerre, point d’intervention militaire. C’est bien une triste réalité, même si c’est difficile à gober. Nous devons nous préparer à cette éventualité de partage et de division du territoire, tout en  acceptant de souffrir et accepter de négocier, et encore négocier. Le train est en marche depuis fort longtemps  pour arriver à une partition officielle du Mali. Cela prendra le temps qu’il faut, mais, c’est cela le scénario. Comme l’a été le Soudan, divisé  en deux avec la création de l’Etat du Sud Soudan. Ainsi, le problème touareg sera définitivement résolu. C’est de cette façon réaliste qu’il faut voir les choses, sans rancune. Mohamed Adiaviakoye, Promoteur du centre informatique ‘’Groupe Adia’’  «Plus question de négociation»  Oui pour la négociation, mais en ayant d’abord reconquis nos trois grandes villes du nord (Tombouctou, Gao et Kidal) c'est à dire négocier en position de force. On a vu, il y a à peine 2 semaines, que les combattants d'Ansar-sheitane ou terroristes ont pris la ville de Léré, à la frontière mauritanienne. Donc plus question de négociation. Et en ce qui concerne la déclaration du secrétaire général des Nations unies, pardon des nations vénales, je ne pourrais que le critiquer car n'ayant pas pris au sérieux la sommation faite par la France, les rapports faits par la Cedeao et l'Union africaine pour se prononcer de la sorte. Ainsi, par ma voix, le peuple malien l'invite à venir voir la réalité sur le terrain et essayer de rectifier certaines erreurs. Propos recueillis par Ibrahim M.GUEYE

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