Samedi a Ouaga : Pour quoi faire ?

Décidément  le gofernement malien et sa source de légitimité la CEDEAO n'entendent  pas raison. Ils persistent tous les deux dans la politique de l'autruche, c'est-à-dire la fuite en avant. Que de rencontres, d'accords et de réunions stériles lorsque eux-mêmes ne les remettent  en cause pour  rebeloter. Tout ça sans se soucier des populations du septentrion malien qui n'ont pas cessé de souffrir des exactions et autres crimes sans nom de terroristes et autres narcotrafiquants sans foi ni loi. Et  comme si tout  cela  ne suffisait pas, au moment  où tous les  maliens et les amis sincères du Mali soutiennent et jugent que la solution de toute cette crise est essentiellement malienne, voilà qu'après Ouaga I (en avril 2012), la CEDEAO décide de déplacer tout le gratin politique et civil du Mali au Burkina Faso, sous la férule du médiateur Blaise, en vue de la constitution d'un gofernement inclusif. Que nenni ! La Maison de la Presse du Mali, avec l'appui de l'Union Européenne, n'a-t-elle pas montré, démontré et confirmé que les  maliens peuvent bien  se parler et échanger sur la terre (malgré tout) bénie du Mali.  Que si ! Du vendredi au dimanche derniers toutes  les sensibilités politiques et civiles (partis politiques, élus nationaux et locaux, société civile, militaires, experts même les diplomates) se sont rencontrées, ont discuté et  échangé et adopté des résolutions et des actes en vue d'une  solution rapide et définitive à cette crise sans précédent que traverse notre pays. Pourquoi diantre, dépenser  des millions pour se retrouver loin des terres maliennes en vue de discuter  de  la mise  en place d'un gofernement  d'union nationale ou  d'un élargissement du gofernement pour  le rendre inclusif ? Pour rien. Sinon le bon vouloir du  médiateur ou les desiderata du syndicat des chefs d'Etat de la CEDEAO qui ne cesse de narguer le peuple malien et ses forces vives. Tenir cette réunion au Mali ne conforterait-elle pas la souveraineté  du pays mise à mal sur les 2/3 du territoire ? Ne conforterait-elle pas le forum pour la paix dans une transition apaisée dont on sort, il ya moins d'une semaine ? Aujourd'hui,  il ne sert à rien de remettre en cause le gofernement actuel, fruit de la volonté de la CEDEAO. Il serait plus sage et plus  constructif de constater avec lui ses insuffisances sinon ses lacunes et de décider  et choisir avec lui les bases de son élargissement  en vue d'une plus grande représentativité.  Cela lui assurerait à moindre coût  une légitimité qui souderait les partis politiques  et la société civile à son œuvre et ses actions en vue d'une transition démocratique apaisée. Enfin, au constat des différents atermoiements et soubresauts constatés vis-à-vis des résultats obtenus par le Médiateur de la CEDEAO, n'est-il pas temps que les Maliens se décident à s'occuper de leur sort au Mali ? N'est-il pas temps pour les Maliens de se rendre compte que leur pays est plutôt un enjeu inavoué de la CEDEAO à se construire une légitimité plutôt que de contribuer à la résolution de la crise malienne ? Mahamane Hamèye Cissé