Drôle de Coopération : Des Maliens chassés d’Algérie

13 Déc 2016 - 23:59
14 Déc 2016 - 08:08
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Drôle de Coopération :  Des Maliens chassés d’Algérie
Immigration : Plus de 800 Maliens expulsés entre Janvier et Mars 2016
La chasse à l’homme noir, orchestrée et menée dans les rues d’Alger, ne semble épargner personne. Nigériennes, Sénégalais, Maliens,… Ont été tour à tour arrêtés, embastillés et parqués dans des sites ou camps de transition. Certains furent conduits au Niger tandis que d’autres prirent directement le chemin de Tamanrasset. Dépossédés de tous leurs biens, parfois torturés et frappés, nombre de nos compatriotes ont commencé la mère – patrie, le Mali. Dimanche dernier, ils étaient 264 réfugiés à raconter leur calvaire.  La semaine dernière, l’Afrique entière a été surprise d’apprendre que les autorités algériennes s’apprêtaient à refouler des travailleurs migrants. Surprise mais pas étonnée car ce n’est point une première. L’Algérie procède ainsi pour masquer ses difficultés intérieures. Le pouvoir en place, faute d’alternatives et de solutions aux problèmes des Algériens, n’hésite pas à vouer aux gémonies les étrangers. Près de 1500 travailleurs migrants furent ainsi arrêtés à Alger, la capitale. Des « arrestations musclées », selon les observateurs sur place. Mêmes ceux qui se trouvaient en situation régulière ne furent pas épargnés. Ils étaient Nigériens, Guinéens, Maliens, Sénégalais, etc. A la sortie des chantiers, leurs lieux de travail, ou dans leurs calvaires, ils ont été raflés. Quelques centaines seront expulsés vers le Niger non sans avoir séjourné dans des camps de rétention. Levée de bouclier à Alger et sur le continent. Des associations et ONG algériennes dénoncèrent ces « arrestations massives de migrants ». Les cas des femmes, des enfants et des malades ont suscité leur courroux. Au Mali, les associations de défenses des droits de l’Homme (AMDH), Jeunesse Citoyenne, Amnesty International Mali,…) et surtout l’Association Malienne des Expulsés (AME) se montrèrent « sidérées » et « affligées » par cette attitude inamicale d’Alger. Curieusement, à Alger, un avocat, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme, Me Farouk Ksentini, a eu le culot de dire ceci « : La présence des migrants et des réfugiés africains dans plusieurs localités du pays peut causer des problèmes aux Algériens, elle les expose, notamment au risque de la propagation du Sida ainsi que d’autres maladies sexuellement transmissibles ». Dès lors, le doute n’était plus permis sur la responsabilité du pouvoir algérien dans l’expulsion des « frères Africains ». Car, Me Ksentini est une « voix » qui compte à Alger. Dimanche dernier, un premier groupe de 264 Maliens sont rentrés au pays. Fatigués, émoussés, certains avaient de la peine à parler. Les rares témoignages font cas de « pertes de biens », de « travail » de « tout. » D’autres s’interrogent sur le sens des liens de coopération entre le Mali et l’Algérie tant prônés par les plus hautes autorités des deux pays. Ils expriment leur colère et leur indignation tout en vomissant ladite coopération. B. KONE

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