Les assises nationales organisées par la coalition pour le Mali ont été une belle occasion de donner la parole aux populations du nord, surtout à celles venues des régions occupées. Elles ont libéré la parole et dit tout haut ce que les autres murmurent. Bonne occasion pour les cadres aussi de dénoncer les erreurs commises dans le temps et de faire des propositions.
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Mohamed Ag Erlaf[/caption]
C'est dans ce cadre que Mohamed Ag Erlaf a pris la parole pour parler au nom du cercle de Tin Essako, l'un des cercles de la région de Kidal, dans un ton électrique avec une assistance qui ne lui donnait pas le temps de commenter son discours. Il fera savoir que 80% des Maliens ne peuvent pas situer le cercle de Tin Essako, parce que '
'ça n’a aucun intérêt, c'est un cercle qui n'a que deux communes. Il n'y a pas d'administration, pas de gendarmes. Il n'y a pas de militaires, pas de justice. Si l'Etat recrute des fonctionnaires pour servir dans ce cercle, ils ne vont jamais, ils perçoivent leurs salaires ailleurs''. Voilà la situation du cercle de Tin Essako de l'indépendance à nos jours, il n y a jamais eu de justice à Tin Essako. La situation à Tin Essako est la même avant la rébellion, a-t-il martelé. Le directeur général de l'ANICT et non moins ancien ministre, a fait savoir que rien n'a changé dans son cercle d'origine.
Comme pour dire que tous les régimes qui se sont succédés au Mali n'ont rien fait. Qu'en est -il de lui-même qui fut ministre et qui a occupé des postes de responsabilité dans l'administration. Cela dépasse tout entendement. Comme si cela ne suffisait pas, Ag Erlaf est descendu sur le terrain de la culture et de la communication pour demander.
''combien d'émissions du terroir avez -vous vu sur les régions du nord. Depuis 52 ans, aucune émission n'a fait de grandes pages sur nos vécus. Chaque mardi, on nous présente un terroir du sud, aucun du nord n'est présenté. Je regarde très bien et je sais de quoi, je parle. Lors du 22 septembre dernier, il y avait dans les journaux l'histoire de toutes les communautés du Mali, quel paragraphe avez-vous vu dans la presse relatif à l'histoire des touarègues, des arabo berbères au Mali, aucun. Est - ce à dire qu'ils n'ont pas d'histoire ? Ça c'est la justification de beaucoup de choses qui se passent au nord, moi j'ai eu la chance d'aller à l'école, je sais qu'ils étaient à Aoudaghost avant que les soninkés ne les délogent. Je sais que c'est d'Aoudaghost qu'ils sont partis à Essouk au 9ème siècle. On nous parle d'empire qu'ils ont créé au 16ème siècle, on cite des historiens qui sont venus au Mali au 19ème siècle en oubliant que tout ce monde était là aux 6ème et 7ème siècles. Maintenant, qu'on reconnait que ce sont des Maliens, parlons des problèmes des Maliens …''.
En tout cas tout au long de son intervention même s'il a été contredit, personne n'est pas parvenu à le perturber, il est resté égal à lui-même jusqu'à la fin de son intervention.
Kassim TRAORE