L’Honorable Assarid Ag Imbarcawane : «Je n’ai jamais cru à une solution politique»

L’Honorable Assarid Ag Imbarcawane, 2^ème Vice-Président de l’Assemblée nationale a accordé jeudi dernier une interview à nos confrères de la chaîne de télévision allemande ZDF. Interrogé sur le mode de résolution de la crise au Nord, à un moment où c’est la confrontation militaire qui est à l’ordre du jour, le député élu à Gao a été formel: il n’a jamais cru à une solution politique, vu la non crédibilité manifeste des agresseurs du Mali. [caption id="attachment_87753" align="alignleft" width="310"] Assarid-Ag-Imbarcawane[/caption]

Rappelant le triste anniversaire que constitue le 17 janvier, date de la prise de Ménaka par les islamistes en 2012, l’Honorable Assarid affirmera qu’il y a encore des éléments du MUJAO à Gao et d’autres, d’Ansardine, dans toutes les circonscriptions de la région de Tombouctou et à Kidal.

Seul point positif, depuis les frappes aériennes sur Gao, «les populations vaquent tranquillement à leurs affaires actuellement». Mais il y a des risques pour leur approvisionnement en denrées de première nécessité et autres consommables, car les routes vers Mopti et vers le Niger, sans compter l’Algérie, sont coupées.

Les habitants ont énormément souffert de l’occupation ajoutera l’Honorable. «Cela fait un an que les populations souffrent. Tout le monde, femmes, enfants, jeunes et vieux, a énormément souffert de la présence de ces islamistes radicaux dans les trois régions du Nord. Dès qu’il s’y sont installés, ils ont imposé leur Charia».

«J’ai personnellement tiré la sonnette d’alarme dès mars 2011, y compris devant l’Assemblée paritaire ACP – UE. Pour la simple raison que, dans l’armée libyenne, il n’y avait que des Touaregs du Mali comme soldats étrangers. Le député allemand Galler peut en témoigner», ajoutera Assarid Ag Imbarcawane.

Il enfoncera le clou en martelant «je ne crois pas qu’il y ait une solution politique à cette crise. Je n’ai jamais cru à une solution politique, pour la simple raison qu’il s’agit de gens liés à Al Qaïda. Au Pakistan, en Afghanistan, en Irak, ils savent ce qu’est Al Qaïda. Ce sont des gens avec lesquels on ne peut pas négocier. Ce sont des islamistes radicaux. Ils veulent instaurer la Charia sur l’ensemble du territoire national, dans un premier temps. Ensuite, cela sera au niveau de toute l’Afrique et, pourquoi pas, du reste du monde».

Parlant, pour terminer, de l’appui de l’Allemagne aux troupes africaines de la CEDEAO, le 2^ème Vice-président de l’AN s’est montré on ne peut plus confiant. «Ce premier appui sera suivi de beaucoup d’autres, j’en ai la ferme conviction. L’Allemagne est le premier pays à avoir reconnu le Mali indépendant. L’Allemagne nous a parrainés au niveau des Nations Unies. Je suis certain que, si cela s’avère nécessaire, l’Allemagne nous aidera encore plus, y compris avec des troupes au sol».

Ramata Diaouré