Le drame survenu à Kidal a, au moins, ceci de méditatif qu’il permet aujourd’hui aux maliens de se rendre compte de la stupidité à vouloir juger leur ancien président Amadou Toumani Touré.
C’est suite aux tristes événements d’Aguelhok que les détracteurs de l’ancien président Amadou Toumani Touré ont remis en cause son patriotisme et à vouloir le juger pour haute trahison. En ce mois de janvier 2012, des militaires maliens, à court de munition, ont tout simplement été abattus de sang froid. Des illuminés trouvèrent alors que le chef de l’Etat était le véritable coupable au regard des affinités qu’il entretiendrait avec les insurgés. Ses amitiés, et même ses liens familiaux furent passés au peigne fin. Question de justifier davantage le bien fondé de ses accointances d’avec les séparatistes doublés de narcotrafiquants, des témoignages douteux établiront même qu’il était en communication permanente avec ses «parents et amis» parmi les ennemis de la patrie.
Qu’il ait, auparavant accepté des combattants venus de Libye accéder au territoire avec armes et bagages a, en outre constitué un crime impardonnable. La signature des accords d’Alger et de Tripoli seront eux aussi considérés comme des pièces à conviction.
Bien entendu, l’on s’abstient délibérément d’évoquer la cruauté, la fourberie et la traitrise légendaire de l’ennemi, les ambigüités de la communauté internationale et surtout de la France de Sarkozy, à l’origine véritable du mal. Toutes ces pièces du grand puzzle se mettront en place à Kidal, ce samedi 17 mai fatidique.
C’est en toute confiance que le premier Ministre Moussa Mara, sur instruction du président de la République décida de se rendre à Kidal. On connait la suite.
Comme à Aguelhok, l’ennemi fit preuve d’une perfidie et d’une cruauté sans égales face à une communauté internationale indolente voire complice. Des officiels et des civils non combattants furent égorgés…. Doit-on, un seul instant attribuer ces barbaries au président de la République ou au visiteur de premier Ministre ? Assurément non ?
Le fait de limiter le contingent malien à une poignée de militaires, conformément aux accords, et pendant que l’ennemi se renforçait met-il en cause la bonne foi des hautes autorités de Bamako ? Nullement !
L’accord de Ouaga constitue-t-il un acte de trahison de la part des autorités de la transition ? Loin s’en faut.
Les affinités du Président IBK avec le patriarche Inthallah de Kidal, qu’il appelle affectueusement «mon père» est-elle une preuve d’accointance d’avec le MNLA-ANCARDINE ? Ridicule !
Il est bien temps que les maliens se rendent compte que le véritable ennemi n’est ni leurs présidents ou premiers Ministres ou quelques autres chefs d’institution, certes, susceptibles de commettre des erreurs de gouvernance, mais bel et bien les séparatistes et narcotrafiquants dont la stratégie constitue à diviser pour mieux régner.
Manipulation, traitrise, mensonge, lâcheté, cruauté…, c’est bien sur ces symboles de la cadence humaine que repose la stratégie du MNLA – ANCARDINE.
Vouloir juger un ex-haut responsable ou celui en activité, dans ces conditions, c’est tout simplement faire le jeu de l’ennemi, une véritable aberration. Aussi, l’on saurait tout reprocher aux chefs d’Etat maliens, de 1960 à nos jours, hormis leur sens de la patrie.
B.S. Diarra