Entretien avec la Commissaire principale du 14ème arrondissement, Assétou Coulibaly : "Malgré les difficultés les femmes Maliennes sont des battantes "

9 Mar 2013 - 07:55
9 Mar 2013 - 07:55
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Dans le cadre de la célébration du 8 mars,  journée internationale des femmes, la Commissaire principale chargée de la police du 14ème arrondissement de Bamako, Assétou Coulibaly non moins seule femme au Mali chef d'unité  d'un commissariat de sécurité publique nous parle des conditions de vie des femmes maliennes, l'application de l'état d'urgence, la contribution de la femme malienne à la résolution de la crise et la célébration du 8 mars… Notre interlocutrice précisera que malgré les difficultés auxquelles les femmes sont confrontées, elles sont des battantes. [caption id="attachment_132834" align="alignleft" width="350"]commissaire A Coulibaly commissaire A Coulibaly[/caption] Bamako Hebdo: Comment êtes-vous arrivée à la police ? Assétou Coulibaly : Je suis arrivée à la police par voie de concours et j'ai été recrutée comme gardienne de la paix. De cette date à nos jours, si je suis arrivée à ce stade c'est à la suite d'un long parcours. J'ai gravi tous les échelons de la police nationale, de gardienne de la paix, au  sergent de police en passant par le grade d'inspecteur jusqu'à celui de commissaire.  Je suis commissaire principal présentement du 14ème arrondissement. Parmi les trente femmes de ma promotion recrutées comme gardiennes de la paix, je suis la seule  aujourd'hui au Mali à être chef d'unité chargée d'un commissariat de sécurité publique. Femme et chef d'équipe parmi les hommes, comment arrivez-vous à gérer la situation ? La gestion des ressources humaines n'est pas une chose aisée. Gérer les  hommes et les femmes est un problème, chacun à sa manière de voir les choses, mais, je parviens quand même à gérer en tant que mère de famille, femme mais aussi policière. Quel est votre plus grande satisfaction dans ce métier ? C'est un métier que j'ai aimé et pour lequel je me suis donnée corps et âme pour graver tous les échelons. Etes-vous féministe ? Oui, je suis féministe ?  Que pensez-vous des conditions de vie des femmes maliennes ? Les femmes maliennes avec l'évolution du monde s'émancipent de jour en jour. Elles veulent aller de l'avant. Malgré tous les problèmes de la vie quotidienne, malgré leurs difficultés dans notre société on parvient quand même à nous gérer. Les femmes maliennes, je peux le dire sans risque de me tromper, sont des battantes.  Quelle est votre plus grande déception actuellement? Je suis déçue du comportement de la nouvelle génération, surtout des enfants à l'école et à la maison qui ne savent pas que faire de leur vie.  Femme de vie êtes-vous aussi femme au foyer ? Je suis femme au foyer, mère de deux enfants, j'ai une famille que je gère bien et tout se passe normalement comme dans tous les foyers maliens entre les membres de ma famille et moi. Je gère bien le service ainsi que ma famille. Quel est votre vision du 8 mars ? A l'instar des autres femmes du monde, les maliennes fêtent le 8 mars. Aujourd'hui, le 8 mars nous donne à réfléchir sur notre sort, sur le sort de l'état actuel du pays, sur l'avenir qui devient de plus en plus compromettant si je peux m'exprimer ainsi. La situation actuelle du pays nous interpelle tous. De ce fait, le 8 mars doit aussi nous donner l'occasion de faire une rétrospective des années passées à aujourd'hui. Ce qu’on nous demande encore c'est de redoubler d'ardeur et de vigilance pour que le grand bateau qui est le cher Mali tangue mais ne chavire pas. Quel rôle les femmes doivent jouer dans la gestion de la crise actuelle ? Je crois que les femmes jouent bien leur rôle. Elles ont une attention particulière sur la gestion de la crise surtout par rapport à l'application de l'état d'urgence. Comme d'habitude, au Mali le social nous le célébrons avec faste. Mais avec la situation de crise, on a réduit au strict minimum la célébration de nos activités sociales parce que nous avons une pensée pour ce que nous vivons aujourd'hui, et aussi une pensée pour l'avenir et une pensée pour ce que l'on doit faire dans la règlementation de nos lois. S'il y a un mariage, c'est le minimum avec les parents, les amis, sans tam-tam ni tambour. Quel est votre mauvais souvenir ? J'ai eu à interpeller des élèves lors d'une grève quand j'étais sergent chef dans les années 1982. Au moment de leur interpellation, j'ai failli être lynchée par eux. Chose que je vais  garder durant toute ma vie.  Quel appel lancez-vous aux femmes ? Je lance un vibrant appel aux femmes du Mali et du monde de ne pas baisser les bras, elles doivent s'atteler pour être à la hauteur des tâches qui leur sont confiées, qu'il s'agisse des femmes au foyer ou des fonctionnaires. Falé COULIBALY

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