Le président Trump : nationalisme contre mondialisme.

Les élites mondialisées, débarrassées des soucis de revenus et de "pouvoir d’achat", évoluant dans le monde abstrait de la finance et des services, ont été alors plus préoccupées par les questions sociétales que sociales. La cristallisation des débats sur des thèmes telles que les questions sexuelles, la théorie du genre, le wokisme, avec les passions qu’ils introduisent depuis la nuit des temps dès qu’il s’agit de questions anthropologiques, et de leurs conséquences morales et civilisationnelles, expliquent le caractère extrême et passionnel des tensions actuelles. Ces tensions ne sont pas seulement économiques mais culturelles et morales. La dégradation extrême des valeurs proclamées occidentales a atteint son paroxysme à Gaza, à travers une inhumanité totale. Ne pourrait-elle pas s’expliquer, sans trop forcer la note, par cette évolution mondiale d’élites désormais sans repères, sans empathie, évoluant dans une sorte de vide identitaire, qu’il soit anthropologique ou national. Internationalisme mondialiste contre nationalisme Le mondialisme occidental a des faux airs d’internationalisme. Il a ambitionné de constituer une bourgeoisie internationale, une classe supranationale, l’oligarchie financière, l’union des bourses et des banques, qui dépasse les conflits nationalistes. Cela s’est exprimé entre autres dans le projet de construire une Union européenne. De la même manière, les élites nourries par l’économie financière, ont été enclines naturellement à des idéologies politiques supranationales, puisque bénéficiaires d’une "mondialisation heureuse". L’internationalisme, si cher au mouvement ouvrier, a pris l’aspect d’un autre internationalisme, moderniste, apparemment ouvert au monde, mais reposant sur une accentuation des inégalités sociales. On a vu alors s’opposer à ces élites dirigeantes les partisans d’un nationalisme d’autant plus exacerbé qu’il s’identifiait aux ravages causés ou supposés de cette mondialisation. Le nationalisme des milieux populaires s’est alors opposé à l’internationalisme moderniste des catégories sociales qui ont bénéficié de la mondialisation. Il a trouvé son expression dans des partis qu’on désigne en gros d’extrême droite, faute encore d’autres mots. Mais il s’exprime aussi dans le nationalisme d’une gauche radicale. On en reparlera. Le 2 avril 2025, le président Trump annonce ses taxes douanières protectionnistes, "nationalistes". Dans les trois jours qui suivent 17 000 milliards de dollars de valeurs boursières partent en fumée à Wall Street. L’économie réelle, elle, évidemment, n’avait pas bougé. Mais cela donne une idée du poids de l’économie immatérielle sur l’économie réelle, et des conséquences désastreuses que fait peser chacune de ces crises sur le travail productif. En se cristallisant sur les taxes douanières, en prenant comme modèle le protectionnisme, le président Trump s’est attaqué au cœur même du mondialisme : le libre-échange. On comprend dès lors que c’est le capital financier, le capital bancaire, la bourse qui vont se mobiliser contre Trump, à travers leurs partis et leurs médias : le parti démocrate, CNN, le New York Times, le Washington Post aux Etats-Unis, et leurs équivalents politiques et médiatiques dans les pays de l’Europe occidentale. On peut même se risquer à un peu de complotisme en soupçonnant le capital financier et boursier, les mondialistes, de jouer un rôle dans la panique boursière, qui s’est déclenchée, sur les principales places financières, notamment en diffusant la peur dans la masse des petits épargnants. Le but est d’évidence de stopper Trump en attendant de le faire chuter. Sur les deux rives de l’Atlantique Les liens entre les élites mondialistes occidentales des deux rives de l’Atlantique sont flagrants. On a pu observer que la plupart des médias européens ont fait contre Donald Trump la même campagne, presque mot pour mot, image par image, que celle engagée par les médias proches des démocrates aux Etats-Unis. Il en est de même, dernièrement, concernant l’accusation de "délit d’initié" formulée contre le président Trump et son entourage suite à la brusque montée des actions en bourse après l’annonce par le président des EU du gel de la hausses des taxes de douanes pour 90 jours. Les élites mondialistes, à mesure qu’elles se découplent de la réalité, qu’elles évoluent dans le monde abstrait de la finance, ou dans le monde médiatico-politique, ou qu’elles se bureaucratisent, perdent de leur crédibilité auprès de l’opinion. Trump l’avait bien senti qui avait désigné, dès sa première campagne, à la vindicte publique les élites de la côte Est et de Washington. On a le même discours anti-élitaire dans l’extrême droite nationaliste française. Donald Trump avait montré aussi du doigt, dès sa première campagne, le complexe médiatico-politique des oligarchies financières, et notamment son réseau de grands médias dont on a parlé plus haut. Le mouvement contre les médias mainstream, s’est ensuite amplifié. Ces médias, et leurs journalistes, se sont retrouvés souvent accusés et même chassés par la foule dans les rassemblements populaires aux Etats-Unis et en Europe. C’est un phénomène qui a pris de l’ampleur.
Les réseaux sociaux dénoncent "l’empire du mensonge médiatique". L’Union européenne veut "réguler", comme elle le dit, les réseaux sociaux. Les trumpistes, aux Etats Unis et en Europe, mais aussi d’autres courants d’opinion, la soupçonnent de vouloir empêcher l’expression alternative aux médias dominants. La question de la liberté d’expression médiatique est donc devenue, récemment, un enjeu entre le trumpisme et les mondialistes. La dénonciation vigoureuse et inattendue faite par le vice-président des Etats-Unis, David Vance, le 14 février 2025 à Munich, des atteintes européennes à la liberté d’expression sur Internet en est un moment significatif. En Europe, les élites politiques ne font plus recette. Les partis traditionnels, créés ou entretenus par le système oligarchique financier s’étiolent, s’affaiblissent ou même s’effondrent devant la poussée de forces radicales, e droite ou de gauche. Le système politique en place dit, de ces forces, et avec quelque mépris, qu’elles sont "populistes" mais il n’explique pas ou il ne comprend pas leur succès de plus en plus grand, le plus souvent sur les thèmes antimondialistes. Ou alors, les partis du système essaient de récupérer les thèmes dits "populistes", pour retrouver une influence. Un exemple récent en a été l’exploitation du thème de l’immigration dans la crise algéro-française actuelle. Dans le bureau ovale Dans le bureau ovale, lieu sacrosaint, mythique du pouvoir aux Etats-Unis, c’est une joyeuse cohue. Des journalistes, des conseillers, l’envahissent allant jusqu’à toucher le bureau en chêne, si célèbre, et si souvent vu dans les films hollywoodiens, où est assis, impavide, le président. Il y a même X, le fils d’Elon Musk, juché sur les épaules de son père. Donald Trump regarde tout cela avec un sourire énigmatique. Le président Trump, "populiste", s’il en est, casse tous les protocoles. Ce n’est plus le président américain, si lointain, enfermé dans les mystères de la Maison blanche, comme l’étaient ses prédécesseurs. C’est un vrai coup d’Etat contre tout l’apparat et la solennité des institutions. Le coup d’Etat n’avait-il pas d’ailleurs commencé le jour de l’attaque du Capitole. Trump signe les décrets et gère en direct les Etats-Unis devant les caméras de la télévision, devant les étatsuniens, devant le monde. Il dit lui-même que c’est de "la transparence". On pourrait même parler de méthode révolutionnaire, du moins dans la forme, car le fond c’est évidemment une autre histoire. Les révolutionnaires en rêvaient, une démocratie directe, et c’est un milliardaire qui la pratique. Mais il y a toujours et encore le bon vieil "impérialisme US" Le Président Trump serait-il un révolutionnaire ? Serait-il en train de changer le monde ? Peut-être mais indépendamment de sa volonté, par la logique implacable des contradictions qu’il approfondit entre sa volonté de maintenir la domination des Etats Unis et le nouveau monde émergent qui s’impose chaque jour plus. Le monde serait-il en train de devenir meilleur comme l’assure ses partisans aux Etats-Unis et en Occident ? Ce serait bien aventureux de le penser. Pour qui aurait déjà oublié les ravages causés au monde par l’occidentalisme, la nouvelle crise qui se noue actuellement autour de l’Iran lui ferait immédiatement changer d’avis. Chassez le naturel il revient au galop. Le temps d’une trêve dans l’application des nouveaux tarifs douaniers, la solidarité, la complicité occidentale se sont reformées. Il y avait longtemps qu’on n’avait pas entendu une certaine terminologie : "communauté internationale", "l’axe de mal". Trump retrouve la faveur des médias de la Finance pour sa "détermination" vis-à-vis de l’Iran. C’est que l’Iran coche toutes les cases des thèmes traditionnels de la propagande guerrière occidentaliste : "condition des femmes, l’Islam, les ressources pétrolières, l’hostilité à Israël". La loi du plus fort, le diktat, le deux poids deux mesures reviennent brusquement, comme "au bon vieux temps". L’arrogance d’un discours médiatique occidental qui redevient consensuel est stupéfiante. Israël a la bombe atomique, elle en a des dizaines, mais on veut interdire à l’Iran d’en posséder. Où est la logique ? Il suffirait que chacun, Israël et l’Iran s’accordent pour renoncer à l’arme nucléaire. Mais ce serait trop demander à Israël. Les Etats-Unis et Israël n’y songent même pas. N’est-ce pas une immense injustice ? Ils veulent interdire à l’Iran de fabriquer même des missiles. Ils veulent tout simplement désarmer l’Iran comme les EU l’avaient fait pour les Indiens avant de les faire disparaitre. C’est d’ailleurs leur projet à Gaza. Les Palestiniens sont les indiens d’Israël. Le carnage des Palestiniens se poursuit méthodiquement. Trump vient d’autoriser la livraison de 12 milliards de dollars d’armes et d’aides diverses à Israël. Et en prime, il a supprimé la subvention fédérale à l’Université d’Harvard, pour "antisémitisme", c’est-à-dire pour avoir manifesté contre le sionisme et le génocide des palestiniens. Tout ceci devrait servir de leçon permanente. L’humanité a encore beaucoup à faire. Prochain article :"le trumpisme révèle un monde inédit"
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