Après moult tergiversations, la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) a fini par proclamer officiellement les résultats du scrutin présidentiel. Selon ces résultats, le président sortant, Joseph Kabila, est le grand vainqueur avec 49% des suffrages contre 32% seulement à son principal rival, Etienne Tshisékédi. Ce dernier d’ailleurs rejette le verdict, ne reconnaît pas sa défaite et s’autoproclame président élu d’après les compilations de son propre Etat-major politique qui l’accrédite de 56% du suffrage exprimé.
Le pays se retrouve donc plongé dans une incertitude totale. Dans les quatre coins de la République démocratique du Congo, notamment à Kinshasa, hostile au sortant, la garde présidentielle charge depuis plusieurs jours les manifestants favorables à l’opposition et qui dénoncent les résultats officiels. Dans ce climat déjà trouble, les observateurs internationaux du Centre Carter, fondé par l’ancien président américain Jimmy Carter, affirment que « les résultats officiels manquent de crédibilité », même si auparavant, ils avaient déclaré que « le scrutin avait été entaché de défaillances, mais qu’il n’y avait pas de preuves d’une fraude massive et systématique ». D’autre part, les observateurs africains composés de l’U.A. (Union Africaine), de la SADEC (Communauté de Développement de l’Afrique Australe), de la CEEAC (Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale), etc., ont quant à eux salué la tenue des élections tout en notant les difficultés logistiques qui l’ont émaillées et demandent aux protagonistes de la retenue en usant de tous les mécanismes postélectoraux pour résoudre leurs contentieux. Les chancelleries occidentales, hormis la Belgique (ancienne puissance coloniale), sont très critiques à l’endroit des autorités congolaises, notamment la France par le biais du Quai d’Orsay dont le patron Alain Jupé a jugé la situation « explosive », en appelant à tout faire pour « éviter » la violence. « Nous avons du mal à nous faire une idée précise de la façon dont ces élections se sont déroulées », a-t-il dit. Mais dans ce pays fortement christianisé, il y a un homme, et non des moindres, le Cardinal Laurent Mosengo, archevêque de Kinshasa, qui dénonce des fraudes massives et doutent des résultats officiels proclamés par la CENI dirigée par un homme d’Eglise comme lui, mais protestant. Pour l’heure, les leaders des deux camps arrivent à retenir leurs troupes. Le président Kabila est même sorti de son mutisme pour reconnaître des problèmes mineurs et appeler le pays à la réconciliation. Les pressions occidentales en cours vont-elles amener le pouvoir à plus de souplesse pour, véritablement, éviter le chaos couvant et négocier avec son opposition ? La suite des évènements nous édifiera dans les jours à venir, tant le climat politique postélectoral est grave et incertain avec, déjà, son cortège de morts et de blessés. La République Démocratique du Congo a, plus que jamais, besoin du soutien et de l’accompagnement de la communauté internationale pour faire face aux défis de tous genres qui l’assaillent.
Projet de relecture de la Charte des Partis Politiques : Votre point de vue ?
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Il faut suspendre les partis politiques
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Il faut dissoudre les partis politiques
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Sans opinion
23.2 %
Si vous optez pour la dissolution des partis politiques, que préconisez-vous ?
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Limiter le nombre de nouveaux partis politiques à 2
30.9 %
Limiter le nombre de nouveaux partis politiques à 3
24.2 %
Elaborer une nouvelle charte des partis politiques
44.8 %
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