Pour pousser le ministre de la fonction publique et de la reforme administrative, Mamadou Namaory Traoré, de revenir sur sa décision de radiation de 263 fonctionnaires à la Fonction publique malienne, l'union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) n'exclu pas d'aller en grève. Cette révélation a été faite hier par le secrétaire général de cette centrale syndicale, Siaka Diakité. C'était à la faveur de la Conférence de presse du Collectif des jeunes " Touche pas à mon droit ". Un mouvement regroupant tous les fonctionnaires concernés par l'arrêté de radiation.

Cette conférence de presse du Collectif des jeunes
" Touche à mon droit " a enregistré la présence du secrétaire général de l'UNTM Siaka Diakité et de l'avocat constitué par le Collectif, Mohamed Ali Bathily.
D'entrée de jeu, le secrétaire général de l'UNTM a salué l'esprit de patriotisme des membres du collectif, qui malgré le choc de l' arrêté du ministre n'ont pas posé des actes de nature à troubler l'ordre public.Pour ce faire, il a tenu à préciser que leur intervention dans ce débat est intervenue après une analyse approfondie du dossier.
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Après nous nous sommes rendus compte que l'acte du ministre est illégal, car c'est une administration qui les a intégré, ils ne sont pas responsables de leur recrutement. Au delà de tous ces aspects, il y a lieu de se demander pourquoi ces 263 personnes seulement ? Pourquoi les fonctionnaires civils seulement. Malheureusement, au cours de notre rencontre avec le ministre, il n'a pas pu nous donner de réponse satisfaisante " a déploré Siaka Diakité. Toute chose qui a fait dire au premier responsable de l'UNTM que l'acte du ministre est illégal, qu'il a outrepassé ses prérogatives.
C'est pourquoi ajoute Siaka Diakité, l'UNTM considère toujours ces 263 personnes comme des fonctionnaires de plein droit. Aussi, il a invité le ministre à revenir rapidement sur sa décision.
A la question de savoir quels sont les moyens dont dispose le syndicat pour faire fléchir la position du ministre Traoré, Siaka Diakité de répondre en ces termes : "
Si le gouvernement veut nous obliger à observer la grève pour réclamer l'intégration de ces gens, il n'y a pas de problème nous sommes prêts à l'observer. En tout cas si le ministre ne revient pas sur sa décision notre syndicat d’exclu pas d’aller en grêve".
Mohamed Ali Bathily, l'Avocat du Collectif qui maitrise très bien son dossier a surtout déploré que la lecture juridique ait manqué à la prise de décision du ministre.
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Le ministre se trompe en disant que ces conditions de recrutement violent l'article 29 du statut général des fonctionnaires, car il oublie qu' une loi est intervenue en 2009 portant dérogation à l'application de l' article 29. Cette loi n'étant pas abrogée, on ne peut pas parler de violation dudit article " a précisé l'avocat. Avant d'indiquer que le délai de recours administratif (2 mois) contre ces fonctionnaires est expiré. Pour ce faire, l'avocat a souligné qu'ils ont introduit un référé au niveau de la Cour suprême pour suspendre l'application de la décision et l'arrêté du ministre afin que ces 263 personnes puissent continuer à percevoir leurs salaires pour le simple fait que la procédure judiciaire suit son cours normal. En plus une requête a été introduite auprès de la même cour pour annuler l'arrêté portant radiation des fonctionnaires en question. En tout cas, l'avocat a mis en garde contre une politisation du dossier. Il a invité les pouvoir publics de laisser la justice faire son travail. A côté de cette procédure judiciaire, le président du Collectif Hamadou Konda a révélé que le regroupement a été reçu à l'Assemblée nationale et à la Primature où ils ont remis une déclaration destinée au Premier ministre.
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D'ici mardi, si la Primature ne donne pas une suite à notre déclaration on va marcher encore sur la Primature pour nous faire entendre " prévient le président du Collectif.
Moussa SIDIBE