Incitation à la haine à Kadiolo : Quand un sous préfet appelle à l’extermination des peaux blanches (touaregs)
A la faveur de la prise par les forces rebelles des trois régions nord du pays, et surtout suite à leur avancée fulgurante et sans la moindre résistance de qui que ce soi ; nos frères et sœurs du nord Mali, vivant dans d’autres localités du pays, particulièrement du Sud, sont menacés de représailles. Pour preuve le Sous/préfet central de Kadiolo, sans aucune preuve (concrète) en sa possession a invité les chasseurs de la localité à monter des gardes tout aux alentours des villes et villages du cercle de Kadiolo ; le motif évoqué est : « la région de Sikasso et particulièrement, le cercle de Kadiolo serait sous la menace d’attaques de rebelles touaregs. Les dites attaques en gestation devraient se produire du côté de la Côte d’Ivoire ou du Burkina Faso ».
En effet d’après nos sources et surtout les enquêtes que nous menées sur place dans certaines communes du cercle de Kadiolo ; il ressort des témoignages des uns et des autres, que depuis plusieurs semaines, la localité est envahie par des prêcheurs Pakistanais, lesquels seraient présents dans le village de Nimbougou, situé à environ une douzaine de km du chef lieu de la commune rurale de Loulouni. Ils seraient dans la zone, pour tenter de convaincre les populations locales à adhérer ou à pratiquer leur religion. Ces asiatiques, faut-il le rappeler, qui n’ont rien de commun avec des rebelles touaregs, seraient en train d’enseigner leur culture et leur religion à certaines populations du cercle de Kadiolo, qui ont, sans aucune exigence ou une quelconque pression adhérées à leur cause.
Toujours selon nos sources d’enquêtes, il s’avérait que ses prêcheurs Pakistanais, qui n’ont pas voulu céder à une doléance du chef de village de Nimbougou, se seraient alors mis en porte à faux avec ce dernier, qui a décidé coûte que coûte de les mettre hors de son village. N’ayant pu parvenir à ses fins, il n’aurait eu d’autres motifs, que de qualifier ses prêcheurs venus du Pakistan ; de rebelles touaregs.
Toujours dans sa logique de chasser ces prêcheurs pakistanais de son village (Nimbougou), il a dû planifier cette stratégie afin de parvenir à ses fins ; c'est-à-dire mettre ces étrangers hors de son village. C’est pour cette raison, car voyant qu’il a échoué dans sa tentative de convaincre ses propres populations pour chasser ces étrangers, il décida d’informer le sous préfet de Loulouni, sous le prétexte que ces prêcheurs Pakistanais ne sont autre que des rebelles touaregs, et qui seraient en train de planifier des stratégies pour attaquer la région de Sikasso à partir du Sud ; notamment à partir de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso et dans ce cas, c’est la localité de Kadiolo, qui serait la première visée.
Saisi à son tour par son homologue de Loulouni, le Sous/préfet central de Kadiolo, le sieur Falaye Sy, sans se donner la peine d’aller vérifier la source de l’information, a à son tour, immédiatement écrit une correspondance, qu’il a adressée à tous les maires du cercle, leur informant de prendre des dispositions pour éventuellement faire face à des attaques (probables) de la région de Sikasso à partir du Sud, par des rebelles touaregs. Notre source d’indiquer, que selon les propos des (radios Kankan) l’attaque devrait venir en premier lieu, du côté de la Côte d’Ivoire, notamment à partir des villes et villages frontaliers ivoiriens de : Tengréla ; Pogo et Tomikoro ; et dans un deuxième temps du côté du Burkina Faso, principalement à partir des zones de : Koloko, Banfora et Fôh, en territoire burkinabé.
Cette information émanant du Sous/préfet central de Kadiolo a davantage semé une panique générale au sein des populations locales. Toute chose qui amena, le maire de la commune rurale de Zégoua à convoquer d’urgence une réunion de crise, pour faire face aux éventuelles attaques de rebelles touaregs ; si toute fois, elles venaient à se produire. Au cours de cette réunion de gestion de crise, qui a regroupé les chefs de quartiers, les chefs coutumiers, les religieux et autres notabilités de la commune rurale; les arguments avancés par le maire suivant le contenu de la correspondance du Sous/préfet central de Kadiolo, n’ont pas semblé convaincre les populations de la ville Douanière de Zégoua. Qui, faut-il le rappeler, ont quasiment toutes jugé ces propos du Sous/préfet central, comme de l’intox, qui viserait à exterminer les populations touaregs qui vivent depuis des années en parfaite harmonie avec leurs frères et sœurs du cercle de Kadiolo. Un sage de la commune rurale de Zégoua de souligner ceci: « Il n’y a pas lieu de confondre rebelles et touaregs ; On peut bien être de l’ethnie touaregue sans appartenir à la rébellion, comme il peut y avoir au sein de la rébellion des non touaregs. Vraiment, il faut éviter de faire un amalgame entre rebelles et touaregs ». Un autre notable de la ville de Zégoua de confier : « dans la rébellion, il n’y a pas seulement que des touaregs, elle est composée de plusieurs types de personnes. Il y a toutes sortes d’ethnies qui l’a composent. Donc pas question de nous induire dans l’erreur. Il ne faudrait que nous cultivions de la haine contre nos frères et sœurs qui sont de l’ethnie touareg. Ceux qui sont ici dans notre cercle n’ont rien à voir avec la rébellion. S’ils étaient des rebelles, ils n’allaient pas restés parmi nous ici au sud. Nous demandons à vous monsieur le maire d’aller dire au Sous/préfet central de Kadiolo de ne pas se mettre à cultiver de la haine dans les cœurs des populations du cercle contre leurs frères et sœurs, ressortissants septentrion nord. Avant tout, nous tous maliens et maliennes ».
Voici à présent le contenu de la correspondance écrite par le Sous/préfet central de Kadiolo, dont notre rédaction a pu se procurer une copie : « Kadiolo, le 17 avril 2012 ; le Sous/préfet central à messieurs les Maires, les chefs de villages. Objet : vigilance au sein de vos populations et autour du voisinage. De sources dignes de foi, il nous parvient que des touaregs en transit dans les pays voisins envisagent d’attaquer la région de Sikasso à partir du Sud donc de notre cercle. Aussi, me revient-il de vous demander chacun en ce qui le concerne, d’organiser sa communauté en général les chasseurs et les jeunes en particulier autour de brigades de surveillance pour veiller à l’intérieur des villages, aux alentours des concessions et des villages, sur les pistes rurales en de dénoncer avec la plus célérité toute personne étrangère aux comportements douteux et à la limite lorsque les circonstances l’exigent ; la faire arrêter et conduire devant le Commissaire de Police ou de la Brigade de Gendarmerie.
Dans tous les cas, je vous demande d’éviter à tout prix de lever la main sur quiconque ou de lui porter des coups. Aussi, je vous invite à communiquer toutes dispositions prises à votre niveau aux corps habillés sus évoqués au préalable pour requérir la conduite à tenir avant de poser tout acte ». Fin de correspondance.
De tels propos, il n’est pas donner à n’importe qui, d’analyser et ou, de comprendre le sens des mots utilisés par le Sous/préfet central de Kadiolo, Falaye Sy. Ce qui est sûr, il ne s’agit pas de cultiver une haine ou d’ouvrir une guerre d’extermination contre nos frères et sœurs, notamment contre les touaregs ou autres ressortissants du septentrion, voir d’autres localités en proie actuellement à de la rébellion du MNLA. Aussi, faut-il signaler, que tous les ressortissants du nord en général et les touaregs en particulier, ne sont pas tous des rebelles. Parmi les rebelles, on retrouve toutes sortes d’ethnies et de races, et aussi n’oublions pas que la rébellion actuelle qui secoue notre pays depuis le 17 janvier dernier, a pris corps à partir de la crise libyenne et surtout de la chute du régime et de la mort « sauvage » du Col Mouammar El Kadhafi.
La rébellion actuelle au Nord Mali, est composée de plusieurs ethnies et de races et elle comprend des groupes, tels que : le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) ; les terroristes d’AQMI et les islamiste d’Ançardine d’Iyad Ag Ghaly, à cela, nous pouvions ajouter les assassins du groupe terroriste nigérian du Boko Haram. Donc, il n’est pas question de focaliser la guerre de la rébellion qui secoue la partie nord de notre pays sur nos frères et sœurs touaregs ou de peaux blanches, qui vivent en harmonie et en parfaite symbiose de convivialité avec « nous » leurs parents ressortissant du Sud et d’autres régions du Mali. Le Mali est un et indivisible et les maliens et maliennes de peaux noires ou blanches sont avant tout, tous et toutes des enfants d’un même pays, qui a pour nom : « Le Mali des grands hommes épris de la paix, de l’entraide, de la cohésion, de la tolérance et du social ».
Par Zhao Ahmed A. Bamba
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15 Juillet 2006 - 00:00
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