Fête du 1er mai : regard croisé sur le métier “ très difficile” des ramasseurs d’ordures!

À l’occasion de la fête du 1er mai, journée dédiée à la célébration du travail et des travailleurs), notre projecteur se détourne des festivités habituelles pour s’immerger à Bamako dans le quotidien souvent rude et méconnu de ceux qui œuvrent dans l’ombre au bien-être collectif : les ramasseurs d’ordures.

3 Mai 2025 - 01:08
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Fête du 1er mai : regard croisé sur le métier “ très difficile” des ramasseurs d’ordures!
Les ramasseurs d'ordure

Ces professionnels de la propreté urbaine, dont le rôle s’avère fondamental pour la salubrité de nos quartiers, sont trop souvent victimes d’une perception négative et d’un manque flagrant de reconnaissance de la part de leurs concitoyens.

 «Nous sommes mal vus dans notre métier. Or, ce métier-là, nous ne l’avons pas choisi parce que nous ne savons pas quoi faire. Ce sont des jeunes maliens, parfois même des diplômés, qui se sont sacrifiés pour rendre ce pays propre. Mais, nous ne sommes pas considérés par nos concitoyens. Nous sommes mal vus. Parfois, quand vous êtes là en train de parler à un ménage, on te considère comme si tu étais un moins que rien. Comme si c’était un chien qui leur parlait. Même quand il y a un petit retard dans le transfert des déchets, quand vous venez leur expliquer, on nous parle comme si on n’avait pas de dignité », a déploré  Lamine Coulibaly, rencontré au dépôt de transit de Darsalam ,non loin de l’échangeur Babemba.

Au cours notre échange Lamine Coulibaly , a accepté de lever le voile sur les réalités complexes de ce métier essentiel mais injustement stigmatisé. Ses paroles touchantes révèlent un sentiment d’injustice profond face au manque de considération dont sont victimes ses collègues et lui-même sur le terrain.

Ses propos tranchent avec l’image  condescendante à laquelle ces travailleurs sont trop souvent confrontés.

je voudrais que nos concitoyens, nos frères et sœurs comprennent que c’est là que nous nous sacrifions pour servir notre pays. Parce que ceux qui partent vers eux pour l’abonnement et le recouvrement, ce sont des Maliens comme eux. Nous avons tous une famille et nous avons tous une dignité. Qu’on respecte notre métier », déplore Lamine Coulibaly.

Par ailleurs, Lamine Coulibaly lance un appel vibrant à un changement de regard. Il exhorte aussi les autorités, en particulier les responsables communaux, à accorder un soutien accru à ce secteur vital en assurant le transfert régulier et rapide des déchets vers la décharge finale.

« Les autorités communales doivent respecter le transfert des déchets à temps. Si cela n’est pas fait, ça impacte notre activité. Ça impacte même nos revenus. Nous faisons de gros efforts pour amener les déchets ici, que les communes pensent à ça, d’envoyer les déchets à temps à la décharge, pour qu’au moins on ait bonne presse auprès de nos abonnés, et qu’on soit payé à temps », souligne-t-il.

En ce jour symbolique du 1er mai 2025, les mots Lamine Coulibaly résonnent avec force comme un plaidoyer pour la justice sociale et la reconnaissance d’un métier essentiel, pierre angulaire de la salubrité et du fonctionnement durable de toute agglomération urbaine. Il est crucial de se souvenir que derrière chaque uniforme de ramasseurs d’ordures se cachent des individus qui contribuent, souvent au prix de leur dignité, au bien-être de tous.

 A.T.Dansoko

Source : La Revelation

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