Avant l’hivernage, Bamako déjà inondée : alerte rouge sur la capitale

Ce lundi 28 avril 2025, une pluie torrentielle de plus de 50 millimètres s’est abattue sur Bamako, provoquant des inondations majeures dans plusieurs quartiers de la capitale malienne.

3 Mai 2025 - 09:49
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Avant l’hivernage, Bamako déjà inondée : alerte rouge sur la capitale

Des zones administratives telles que la route de Koulikoro et l'ACI 2000 ont été particulièrement touchées, avec des débordements d'eau signalés à plusieurs endroits. Cette situation survient alors que l’hivernage n’a pas encore officiellement commencé, laissant présager des défis encore plus importants pour les mois à venir.

L’hivernage de 2024 avait déjà laissé des cicatrices profondes. Le Mali avait alors enregistré 729 cas d’inondations, causant l’effondrement de 47 306 maisons et affectant plus de 88 000 ménages. Le bilan humain était dramatique en ce sens qu’il a fait état de 77 décès et 148 blessés. Face à cette catastrophe, le gouvernement avait déclaré l'état de catastrophe nationale le 23 août 2024.

Pourtant, malgré l’ampleur des dégâts, les leçons semblent ne pas avoir été tirées. Un plan d'action de 43 milliards de francs CFA avait été annoncé, avec le soutien de la Banque mondiale, pour restaurer les infrastructures, curer les caniveaux et renforcer les capacités de réponse aux urgences.

Parmi les mesures phares figurait la démolition de plus de 750 constructions illégales entravant les voies naturelles d’écoulement des eaux. Un budget spécifique de 800 millions de francs CFA avait été mobilisé, dont 700 millions destinés exclusivement aux opérations de démolition.

Mais aujourd’hui, force est de constater que peu de ces engagements ont été tenus. Les caniveaux, censés être curés, sont toujours obstrués, remplis de déchets plastiques et d'ordures ménagères. Ils sont devenus de véritables dépotoirs à ciel ouvert. Les démolitions annoncées se font attendre, et les constructions anarchiques persistent, accentuant la vulnérabilité de la ville face aux inondations.

L’incivisme a atteint des sommets. Les habitants continuent à jeter leurs ordures dans les canaux, contribuant à l’envasement des voies d’évacuation des eaux. Les campagnes de sensibilisation prévues n’ont manifestement pas porté leurs fruits. Pourtant, le contexte climatique actuel exige une vigilance intense. Les experts prévoient pour l’hivernage 2025 des précipitations moyennes à supérieures à la normale, avec des risques élevés d’inondations.

Bamako souffre aujourd’hui d’une double peine à savoir l’imprévisibilité climatique et l’inaction humaine. Alors que la ville avait un an pour se préparer, elle se retrouve submergée avant même le début officiel de l’hivernage, attendu entre fin mai et début juin. Cette situation n’augure rien de bon pour les semaines à venir.

Il est urgent que les autorités maliennes passent de la parole aux actes. Les populations, elles aussi, doivent comprendre que la sécurité collective dépend de la responsabilité individuelle. Sans une prise de conscience générale, Bamako continuera à compter ses morts et ses sisnistrés à chaque pluie, aussi précoce et minime soit-elle.  

Cheick B. CISSE

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