Extrait du « Livre blanc sur l’Accord d’Alger –juillet 2006_ Page 57
Ce que révèle, de façon drastique et dramatique, les évènements du 23 mai (attaque des casernes militaires et de la gendarmerie de Kidal, de Ménaka et de Tessalit par « l’Alliance Démocratique du 23 mai 2006 pour le Changement » NDLR), la vraie question, c’est ceci : L’Etat malien, l’armée malienne, tels qu’ils sont aujourd’hui, sont-ils aptes à faire face à leurs missions régaliennes en matière de sécurité intérieure, de protection des populations sur toute l’étendue du territoire, ainsi que de leurs biens, de préservation de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale ? En ont-ils la volonté ? La compétence. Les ressources matérielles ? Logistiques ? Humaines ? (…)
Assurément, avec un Etat aussi déliquescent que l’est devenu celui du Mali, et une armée à son image, le pays est en danger. (…)
C’est connu, quand le chat n’est plus, c’est la java des souris. Quand l’autorité de l’Etat s’efface, quand l’armée nationale s’affaisse dans un pacifisme bêlant, uniquement pour masquer son inaptitude à assumer les grandeurs et servitudes de sa mission, c’est le festival des brigands qui commence, brigands venant de dedans comme du dehors.
En de telles circonstances, quel que soit par ailleurs l’agenda politique en cours, sonner l’alarme, sans état d’âme, ouvrer à faire en sorte que, dans un sursaut national salvateur, l’on trouve, chacun à son niveau, solution à l’incurie, devient un devoir hautement patriotique.
Depuis les évènements du 23 mai, le peuple malien, du nord au sud, de l’est à l’ouest, est traumatisé. Inquiet, au plus haut point. Lui qui, sans rechigner, a accepté de consentir tant d’effort pour son armée ; Lui, qui lui consacre une très grande part de son budget national, découvre, avec brutalité, qu’en fait il n’a pas d’armée véritable, malgré une impressionnante inflation colonelle, malgré les juteux maroquins politiques et civils qu’il accepte de lui offrir !!! (…)
Le Mali est donc aujourd’hui un pays où il y a un Etat (pour l’instant), mais deux armées, l’une s’assumant, alors que dans l’autre, on tente d’inoculer le virus défaitiste du pétainisme.
Toumani Djimé DIALLO
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