Pourparlers à Ouagadougou: Les protagonistes s'entendent sur la laïcité, l’unité nationale et la forme républicaine du Mali

6 Déc 2012 - 13:56
6 Déc 2012 - 13:56
 6
Le dossier malien a connu un nouveau développement  avec l'annonce, mardi à Ouagadougou, d'une entente entre les autorités de Bamako  et les groupes armés occupant le Nord, sur l'ouverture d'un dialogue basé  notamment sur la laïcité et le respect de l'intégrité territoriale du pays en vue de régler la  crise malienne.   Le mardi 4 décembre 2012, des représentants du gouvernement malien et des groupes rebelles du Nord, Ançardine et MNLA, se sont rencontrés à Ouagadougou sous l’initiative de Blaise Compaoré, Médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne. L’objectif de cette rencontre vise à trouver des solutions négociées et politiques au conflit qui déchire le pays de Soundjata Keïta depuis des mois.  A l’issue d’une heure et demie d’échanges, le ministre burkinabè  des Affaires étrangères, Djibril Yipènè Bassolé, a confié que le Médiateur de la CEDEAO, Blaise Compaoré, a rappelé aux protagonistes les exigences de ses mandataires et de la communauté internationale. À la tête de la délégation malienne, le ministre des Affaires étrangères, Tiéman Coulibaly, a souligné que son pays est prêt pour le dialogue à condition que ceux d’en face (Ançardine et MNLA) prennent l’engagement de respecter l’intégrité territoriale du Mali, l’unité nationale, la forme républicaine et la laïcité.  « La Nation malienne est une et indivisible. Je crois que les différents groupes l’ont compris. C’est pourquoi nous sommes là pour engager le dialogue », a indiqué le diplomate malien. Du côté du MNLA, la question de l’indépendance de l’Azawad n’est plus à l’ordre du jour. « Mais pas celle de l’autodétermination. Nous voulons nous sécuriser, avoir notre développement en main, être rassurés de dormir tranquillement chez nous sans être inquiétés », a rétorqué le chef de la délégation du MNLA, Mahamadou Djiéri Maïga. Selon le chargé de communication du MNLA, Moussa Ag Assarid, leurs revendications du mouvement  datent de 50 ans. Il précise que les problèmes du MNLA doivent être gérés indépendamment des difficultés soulevées par les autres groupes rebelles. « Je parle au nom du MNLA et non d’aucune autre partie. Nous ne voulons pas que le problème de l’Azawad soit mélangé à un autre. Les négociations, c’est du donnant-donnant. Chaque partie doit faire des concessions », a affirmé le porte-parole du mouvement. Toutes les parties ont reconnu la nécessité de sortir définitivement de la crise par des solutions négociées et politiques. Pour y parvenir, les protagonistes  ont établi des principes à respecter de part et d’autre, à en croire le ministre burkinabè des Affaires étrangères. Dans la Déclaration finale qui a couronné leurs premières discussions  autour de la médiation burkinabé, la délégation du gouvernement malien et les  émissaires et  du MNLA se  sont engagés à négocier sur « le rejet de toute forme de terrorisme et d'extrémisme ». Après avoir été reçus par le Médiateur de la CEDEAO, le Président Blaise Compaoré et les acteurs  de la crise malienne ont convenu « d'observer une cessation des hostilités » et  ont reconnu « la nécessité de créer un cadre de dialogue inter-malien inclusif »,  selon le Communiqué final.                                                                                                                                             Comme préalable  au dialogue, ils se sont également entendus sur « le respect des droits de l'homme,  de la dignité humaine, des libertés fondamentales et religieuses ».  Dans la Déclaration finale, les envoyés de Bamako ont signalé que « la  laïcité est aussi un préalable à l'ouverture du dialogue ».                                                                                                          De son côté, Ançardine a annoncé renoncer à imposer la charia dans  tout le Mali, mais exige jusque-là de l’appliquer dans les zones  du Nord placées sous son contrôle. Quant au MNLA, il a officiellement cessé de réclamer l'indépendance  pour ne plaider désormais que pour le droit à l'autodétermination.  « L'autodétermination est quelque chose qui sera discutée autour de la  table de négociations », a expliqué le chef des émissaires du MNLA, Mahamadou  Djeri Maïga, après la rencontre à trois dans la capitale burkinabé. Paul N’Guessan

Quelle est votre réaction ?

Like Like 0
Je kiff pas Je kiff pas 0
Je kiff Je kiff 0
Drôle Drôle 0
Hmmm Hmmm 0
Triste Triste 0
Ouah Ouah 0