La CEDEAO à Bamako : Pour le retour à l’ordre constitutionnel : ça passe ou ça casse!

29 Mar 2012 - 13:28
29 Mar 2012 - 13:28
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Le retour à l’ordre constitutionnel après le coup d’Etat militaire opéré par le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) et le statut des régions agitées du Mali figureront en tête du menu des pourparlers entre la CEDEAO et la junte militaire au pouvoir, ce jeudi 29 mars à Bamako. Au terme de cette rencontre, la CEDEAO, présidée par le Chef d’Etat ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, accompagné d’une délégation composée de Blaise Compaoré du Burkina-Faso, Yayi Boni du Bénin, Issoufou Mahamane Ousmane du Niger et Goodluck Jonathan du Nigéria, et le Président du CNRDRE, Amadou Haya Sanogo, débuteront les négociations pour tenter de faire retourner le Mali à l’ordre constitutionnel avant de jeter un regard croisé sur un conflit de plusieurs mois entre le pays et les rebelles. Ces consultations multilatérales visent à trouver un mécanisme de restauration de l’ordre constitutionnel et à permettre l’organisation d’une élection libre et transparente avec, à l’appui, des solutions pour un cessez-le-feu dans le Nord-Mali et le retour des personnes déplacées. Aussi, il s’agira de lancer des négociations multilatérales dans le Nord sous les auspices régionaux et internationaux concernant le programme d'auto-détermination de l'Azawad. Aux grands maux les grands remèdes Déjà, le CNRDRE a créé, le mardi dernier, une nouvelle Constitution et procédé à l'approfondissement des consultations. Cette initiative intervient deux jours après que le Président du CNRDRE se soit adressé à la Nation et lancé un appel à la classe politique en vue de tracer les chemins les plus courts menant au  retour à un ordre constitutionnel. Le chef de la junte a assure et rassuré les Maliens de sa disponibilité à maintenir l’élan d’espoir qui a toujours existé au Mali et au sein de la communauté internationale. Dans son message à la Nation, le CNRDRE ouvrira des consultations plus formelles avec la société civile, les autorités traditionnelles et coutumières et les forces vives pour dégager de meilleures orientations pour le Mali. Dans cette optique, une étude exécutive sera mise en place, composée de meilleures compétences techniques et morales pour donner corps et âme à ces orientations. La junte promet  que les solutions seront fondées sur le choix du peuple et répondront aux aspirations légitimes de leurs droits. Le CNRDRE demande que la communauté internationale assume ses responsabilités morales, humanitaires et juridiques envers le peuple malien et travaille à analyser ce qu'elle a qualifié de « renversement du pouvoir » au Mali. De plus, le CNRDRE déclare que le Mali n’est pas prêt à laisser en péril son image et sa lutte au sein de la communauté internationale africaine. Selon le Président  Amadou Haya Sanogo, le Mali est un vieux pays de civilisation qui reste une Nation avant-gardiste de l’unité africaine. Pour le retour à l’ordre constitutionnel, les négociations sont entamées sous des pressions directes exercées sur la junte par la communauté internationale et les partenaires financiers qui commencent déjà à « fermer le robinet à sous » à notre pays. Ces entretiens sont dans l'intérêt du CNRDRE car les Maliens cherchent par tous les moyens à mettre fin à la suspension de l’aide par les partenaires et faire face à la préparation des prochaines élections. Pour sa part, la CEDEAO s'est retrouvée dans l'obligation de suspendre le Mali, et elle souhaite par conséquent que la junte militaire axe tous ses efforts sur le retour à l’ordre constitutionnel. Toutefois, les observateurs, qui ne font pas montre d'un grand optimisme concernant l'issue de ces négociations, expliquent que les résolutions qui seront issues de ces rencontres ne seront pas respectées. En réalité, des négociations « secrètes » sont actuellement entamées par la junte sous les auspices de ses alliés. Mais leur règlement devra favoriser la poursuite de la gestion de l’Etat par le Président du CNRDRE jusqu’à l’organisation des élections. Par ailleurs, la CEDEAO rejette le coup d’Etat, dans la mesure où la suspension de l’aide financière au Mali pourrait mettre toute la Nation sur les genoux. La communauté internationale accepte de soutenir le Mali si la junte opte pour le retour à l’ordre constitutionnel. Mais le fait que le CNRDRE ait créé une Constitution prouve qu’il n’est plus prêt à revenir à l’ordre constitutionnel. Cependant, il reste ouvert à toutes les bonnes volontés prêtes au dialogue et à la concertation pour l’intérêt supérieur du Mali. Jean Pierre James  

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