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C'est l'ambassadeur ivoirien aux Nations Unies qui l'a affirmé, hier lundi 17 septembre, devant le Conseil de sécurité de l'ONU. La Cédéao aura besoin d'avions de chasse et d'un soutien militaire pour lutter contre les islamistes au nord du Mali, a estimé l'ambassadeur ivoirien, Youssouf Bamba. Mais, le Conseil de sécurité de l'ONU, n'a donné aucun signe laissant entendre qu'il apporterait son soutien à la force internationale que la Cédéao dit vouloir envoyer au Mali. Une campagne militaire "nécessite beaucoup de moyens militaires, dont des avions de chasse, pour la conduite des opérations", a déclaré Youssoufou Bamba, qui s'exprimait au nom de la Cédéao. Au même moment, les ministres des Affaires étrangères, de l'intégration africaine et de la Défense des pays membres de la CEDEAO se réunissaient à Abidjan autour des propositions formulées par les chefs d'Etat-major sur la base de la requête de Dioncounda Traoré.
Les choses se précipitent, de plus en plus, pour l'envoi de troupes pour libérer le nord Mali. Tant à Abidjan qu'à New York, la CEDEAO et l'ONU travaillent pour trouver la meilleure formule d'une intervention dans notre pays. Même si les contours restent compliqués à cause des divergences de vue au sommet de l'Etat malien où les autorités ont du mal à clairement définir les besoins. Malgré cet état de fait, la CEDEAO s'active pour venir en aide au Mali dont l'insécurité au nord constitue un danger pour toute la sous-région.
Hier, devant le Conseil de sécurité de l'ONU, l'ambassadeur ivoirien, Youssouf Bamba, dont le pays assure la présidence de la CEDEAO, a clairement demandé à l'ONU un appui financier et des avions de chasse pour toute intervention au Mali. A ses yeux, ces avions et un soutien, y compris financier, devraient venir d'autres pays africains, mais aussi d'autres puissances internationales.
Soulignant que le projet d'intervention de la Cédéao suscitait "une résistance forte", il les a attribués à des membres de l'ex-junte militaire et à leur influence sur le gouvernement de transition. Les divisions du Mali "risquent de diminuer les chances" de parvenir à la formation d'une force d'intervention, a jugé M. Bamba.
Pour le moment, le Conseil n'a donné aucun signe laissant entendre qu'il apporterait son soutien à la force. Cependant, une conférence internationale sur le Sahel, présidée par le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, est prévue le 26 septembre à New York en marge des travaux de l'Assemblée générale de l'organisation. En attendant ce rendez-vous majeur pour le Mali et le Sahel tout entier, la CEDEAO concocte son plan opérationnel définitif à Abidjan. Ses ministres des Affaires étrangères et de la défense étaient réunis, hier, dans ce sens à Abidjan.
Le Conseil de médiation et de sécurité de la Cédéao se réunit pour "
tracer le cap de l`appui militaire de la Cédéao au Mali, en liaison avec l`Union africaine", a déclaré le ministre ivoirien des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan, en ouvrant les débats qui se sont poursuivis jusqu'en début de soirée. "
Nous voulons lancer un message sur la volonté et la détermination de la Cédéao et de l`Afrique entière à accompagner le Mali dans la reconquête de son intégrité territoriale. La tâche est immense mais pas impossible", a-t-il souligné.
Les ministres ont notamment examiné les propositions des chefs d`état-major de la Cédéao, qui se sont retrouvés vendredi et samedi à Abidjan. Les travaux ont pris fin tard dans la nuit. Ils ont permis d’étudier munitieusement la requête de Dioncounda Traoré. Pour le moment aucune date n’a été retenue pour l’arriver des premiers convois sur le sol malien. Mais les parties sont d’accord sur le principe de l’envoi des troupes, même si quelques détails restent à éclaircir. La partie malienne et la CEDEAO devront s’entendre sur le contenu du dossier à envoyer à l’Union africaine et à l’ONU afin d’éviter toute surprise de dernière minute.
Youssouf Camara