Prisonnier du désert de Olivier Dubois
Ce livre est terrible !
Terrible par sa profondeur.
Terrible par le degré de résilience de l'auteur qui a lutté pendant près de deux ans (711 jours) de captivité pour rester en vie. D'autres à sa place sont morts ou sont devenus fous.
Olivier Dubois est, sans doute, un sacré veinard qui revient de loin, de très loin.
Personne n'avait parié sur sa libération. Lui-même avait fini par en douter après l'échec de quelques tentatives d'évasion de sa part.
Mais il y a aussi ce jour où l'auteur a ressenti la plus grosse frayeur de sa vie lorsqu'un ravisseur présenté comme un déséquilibré, a failli le tuer en pointant sur lui sa 'kalach", excédé par le caractère affirmé de l'otage qui refusait la soumission.
Oliver Dubois est un des rares rescapés de l'enfer du désert, synonyme d'immensité à l'infini, de chaleur torride et de traumatisme.
L'auteur, un journaliste chevronné a su, intelligemment, transformer sa condition d'otage pour observer, écouter, prendre des notes, engager des discussions avec certains éléments accomodants de leur garde (un mélange d'adolescents et d'adultes) et bien entendu, avec d’autres otages d'infortune.
Au fil des pages, le lecteur aura parfois l'impression de regarder un film de prise d'otage à forte émotion : des scènes de torture psychologique (les nuits à la belle étoile même en cas de pluie et parfois enchaîné à un arbre, des piqûres d'insectes, des changements fréquents de sites pour échapper à d'éventuels poursuivants surtout lorsque un drone était aperçu au ciel.
Un livre terrible par ses révélations.
Comment deux journalistes européens Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont-ils été assassinés suivant les confidences (à prendre avec réserve) faites par un djihadiste.
Les conditions de libération d'autres otages que nous ne nommerons pas.
Au départ, ce qui devait être un rendez-vous pour l'interview d'un chef djihadiste, s'est transformé en une prise d'otage.
Un inversement de rôle qui a donné à ce récit, tout son mérite.
Ce que l'auteur avait voulu savoir à travers une interview, il l'a su et vécu dans sa chair, dans sa psyché,..... pour avoir été finalement le témoin direct des méthodes d'une organisation aux ramifications internationales.
Il n'y a pas meilleur témoignage que le sien.
Moussa Baba Coulibaly Journaliste
Quelle est votre réaction ?
Like
0
Je kiff pas
0
Je kiff
0
Drôle
0
Hmmm
0
Triste
0
Ouah
0