Le mercredi après-midi, le Président de la République a eu toutes les peines du monde pour pouvoir quitter Bamako à destination de la France, pour un check-up plus approfondi, à la suite de la lâche et barbare agression qu'il a subie le 21 mai dernier avec la complicité du CNRDRE et du Gouvernement de Cheik Modibo DIARRA.

Ceci constitue un nouvel acte de défiance de la Cedeao par les hommes du CNRDRE qui exercent encore et toujours la réalité du pouvoir, malgré le retour à la normalité constitutionnelle.
Pendant ce temps, Oumar MARIKO, TABOURE, Cheick Oumar SISSOKO, le professeur Rokia SANOGO et complices pagayaient gaiement au stade Omnisport où un maigre public avait répondu à leur appel. Ledit appel avait pour objectif d'informer leurs compères anarchistes et antidémocrates sur les conclusions auxquelles leur pseudo convention avait abouti; notamment celle relative à la désignation du Capitaine SANOGO comme Président de la transition ainsi que l'organisation de son investiture le vendredi 25 Mai 2012, jour anniversaire de l'Union Africaine qui abhorre les putschs contre tout régime démocratique sur le continent et dans le monde entier.
Ce regroupement du 23 Mai 2012, au stade Omnisport Modibo KEITA, est une autre preuve de la collusion entre le Gouvernement de la transition et le CNRDRE, qui aurait, semble-t-il, déboursé environ 250.000.000 Francs CFA pour l'organisation de la pseudo convention nationale sus-évoquée et ses corollaires, dont l'agression du Président Dioncounda TRAORE et l'organisation d'une cérémonie d'investiture de leur champion, le Capitaine Sanogo, qui croit pouvoir nous tromper en faisant savoir de façon diffuse qu'il n'est point intéressé.
Car à ce jour, aucun communiqué officiel relatif à la question n'a été diffusé par la junte et le capitaine Sanogo.
Mon capitaine, i bè ngalon na, wa ngalon bélé bélé, parce que la capacité de compréhension du peuple malien est incommensurable.
Par ailleurs, ton gouvernement, capitaine Sanogo, au lieu de se concentrer sur les deux objectifs majeurs qui lui ont été assignés à savoir, la reconquête de l'intégrité territoriale et, l'organisation d'élections crédibles sur la base d'un fichier inattaquable, s'est lancé dans une chasse aux sorcières sur fonds de règlements de comptes personnels, tant par le proconsul du Président Compaoré, que par la sainte famille, c'est-à-dire GMT et consort, et last but not the least, et par vous-même Sérénissime Capitaine Sanogo.
Mais permettez-moi de vous dire que certains mouvements sur le plan diplomatique constituent hélas, par le contexte qui prévaut en ce moment chez nous et compte tenu de l'implication de certaines juridictions plus qu'intéressées par la situation, équivalent à une véritable trahison de l'intérêt national. Non pas que les ambassadeurs en question soient indispensables,car les cimetières à travers le monde en sont remplis, mais parce que les procédures de départ et d'accréditation en la matière sont aussi délicates que complexes. Surtout qu'en ce moment, les finances de l'Etat sont presque au rouge.
Par ailleurs, dans un tel contexte de crise, certains pays accréditaires rechignent à discuter de choses importantes avec un chargé d'affaire.
Tout ceci n'est donc point dans l'intérêt de la République, car le temps imparti à la transition ne plaide pas pour la prise d'une telle initiative.
Le gouvernement doit, en ce moment, plutôt se concentrer sur l'obtention d'un cessez le feu et l'ouverture de négociations avec tous les agresseurs du Mali.
Autant il est maintenant clair pour le peuple malien que son armée est inopérante pour le recouvrement de l'intégrité territoriale, autant il devient clair, pour le même peuple, que le gouvernement unilatéral du capitaine Sanogo et de son premier ministre n'est pas aussi qualifié pour le faire. En effet, de sa mise en place à ce jour, à part un petit séminaire conduit par Django SISSOKO, qui devra nécessairement choisir un jour entre sa fonction de médiateur de la République et celle de conseiller spécial du premier ministre, car les deux sont antinomiques, ledit gouvernement, plombé sans doute par l'ampleur de la tâche, peine à démarrer et reste donc improductif.
Dans tous les cas, le président de la République, de retour de soins, devra faire nécessairement un sort à ce gouvernement.
Mais avant, il devra requérir auprès de la Cedeao l'envoi de troupes pour assurer sa sécurité, et nul, à moins de vouloir revendiquer publiquement la tentative de régicide du 21 Mai 2012 et les morts et blessés qui en ont découlé, ne pourrait s'y opposer.
Revenant ainsi gonflé à bloc, il pourra désormais compter sur le front anti putsch, duquel il ne devrait plus être coupé, et montrer en conséquence la voie à un nouveau et vrai gouvernement d'union nationale conduit, cette fois, par un homme moralement apte , ayant à la fois l'expérience de la gestion gouvernementale et une connaissance intime du pays, des enjeux du Nord Mali, des enjeux géopolitiques et géostratégiques qui en découlent, au contraire du capitaine Sanogo et de son homme lige, qui ont trompé et continuent de tromper le peuple malien par leur mauvaise foi manifeste et leur incompétence avérée.
Croyez-moi, nous ne vous laisserons pas faire, car si le gouvernement a une durée de vie de 12 mois, cela ne veut nullement dire qu'il ne peut être ni réaménagé ni remanié.
Mon capitaine, en toute fraternité, je voudrais te conseiller d'avoir le courage de surmonter ta peur et d'essayer d'élaborer une liste de tous les soldats félons qui sont allés te chercher chez toi, cette nuit-là, pour plonger le Mali dans l'ignominie.
C'est parce que je comprends ton embarras devant tes complices, après avoir obtenu ce statut d'ancien chef d'Etat que tu ne mérite pas, alors qu'à part les retombées de vos rapines et crapuleries ainsi que l'amnistie, eux n'ont encore rien de concret entre les mains. Que vous soyez 100, 200, 300 , 400 ou 500, je te prie d'avoir le courage de présenter une liste avec une proposition raisonnable pour chacune ou chacun d'eux, parce que, en plus des breloques en chocolat (galons), la Nation et la Région (Cedeao) seront à même de leur trouver des places dans des opérations de maintien de paix de l'ONU et de l' Union Africaine à travers le monde, ou des pécules pour ceux d'entre eux qui envisageraient de quitter l'armée pour le domaine de l'entreprenariat.
En toute fraternité mon capitaine, le CNRDRE ne peut rester longtemps encore sur le pont, sinon c'est le Sud qui s'effondrera à son tour, et alors Adieu Mali, Adieu veaux, vaches, lait et laitières.
Votre maintien forcé constitue une hypothèque sur la transition en ses principaux organes, sur le fonctionnement desquels vous interférerez sans vergogne, créant ainsi une situation de pesanteur sur toutes les initiatives.
Un rapide regard dans le rétroviseur depuis le 22 mars 2012, au regard des actes posés et du marasme ambiant qui en a découlé, devrait vous en persuader. Il s'agit là d'une situation que la Cedeao et le Conseil de Sécurité des Nations Unies dirigé par les puissances occidentales ne sauront longtemps tolérer, quand on sait que le Nord Mali prend,au fil des jours et des semaines qui passent sans réaction aucune, ni de la part du gouvernement, ni de la part de l'armée, les allures d'un véritable émirat islamique.
En toute fraternité mon capitaine, je vous conseille de vous effacer car, et vous le savez pertinemment, en votre sein, il n'y point de compétence dans le cadre de la réforme d'une armée. N'espérez pas rentrer dans le comité technique qui y sera dédié, car trop élitiste pour de mauvais soldats qui osent mener une mutinerie en temps de guerre, en laissant tomber le putsch qui en a découlé. En effet la mutinerie, à elle seule, suffit à vous disqualifier pour cette mission.
Laissez au moins cette tâche à nos généraux, dont les 3/4 seront bientôt à la retraite administrative, et non celle de fait que vous leur imposez en ce moment, ainsi qu'à nos valeureux officiers supérieurs.
Mon capitaine, je sais pertinemment que l'armée d'aujourd' hui est la résultante du mauvais leadership d'un homme comme le général Tiecoura DOUMBIA, du temps où il dirigeait le Ministère de la Défense lors de la transition de 1991-1992, pendant laquelle la coordination des sous-officiers a vu le jour, l'ordinaire a été supprimé et la chaine de commandement dans les camps accusée de Vols, de détournements devant leurs subordonnés.
L'armée a été gâtée depuis que les sous-officiers ont en 1991, cravaté les officiers sur toute l'étendue de la République et récemment encore au cours des événements des 21 et 22 mars 2012. L'armée à été gâtée depuis que les punitions ont cessé d'avoir des répercussions sur les salaires des hommes ; l'armée à été gâtée depuis que les soldats ont pu compter sur un supérieur plus gradé que celui qui l'a puni pour bloquer sa punition au lieu de l'amplifier. L'armée à été gâtée depuis que le sport matinal a disparu dans les camps, hormis ceux qui sont consubstantiels à la formation, formation dont la durée a été amputée. L'armée à été gâtée depuis que le CAT1 et le CAT2, ainsi que diverses formations et bourses et le recrutement sont devenues monnayables ; les soldats avaient toujours des tâches à accomplir et ne vagabondaient pas dans les marchés et les rues à pied ou sur moto Djakarta.
Il s'agit là de remarques de forme que vous et vos hommes peuvent partager avec un civil comme moi, mais de grâce, laissons le fonds de la réforme aux hommes qui en ont l'expertise à l'interne comme à l'externe.
Mon capitaine, ces officiers généraux ou supérieurs n'accepteront pas le souffle d'un officier subalterne passé par le rang sur leur nuque au sein dudit comité et, la réforme s'en ressentira nécessairement.
Faites confiance à la Nation ! Faites confiance à vos concitoyens ! Faites confiance à la communauté internationale pour prendre valablement en main et de façon responsable le destin du MALI.
Mon capitaine, vous avez fait votre part. Laissez le soin du parachèvement aux autres.
Encore une fois mon capitaine, point trop n'en faut. Prenez vos distances avec les aigris politiques qui vous manipulent.
Car vous avez beau faire, par le harcèlement et le matraquage d'une certaine élite politique dont le Président Dioncounda, ils n'arriveront à rien, y compris votre candidat IBK, si cela ne rencontre pas la volonté de Dieu. Vous croyez en IBK et c'est pourquoi il est le seul géant politique à n'avoir pas subi vos outrages. Cependant, à force de vous obstiner, vous courrez le risque de lâcher la proie pour l'ombre. Aussi, je vous conseille fraternellement, encore une fois, de vous en aller, de vous effacer en toute grandeur.
Au Mali, ne vous en déplaise, nous avons plutôt besoin d'un Président chef de chantier comme on l'a vu depuis l'avènement de la démocratie et, non d'un Mansa, dont GMT devrait en être le dernier modèle au Mali.
Mon Capitaine, en toute fraternité je vous conseille, une fois vos hommes pris en charge, ce qui est d'ailleurs prévu, lâchez, lâchez sinon vous risquez de passer au travers de l'histoire et d'alimenter ainsi la chronique des faits divers.
Malgré mes articles assez caustiques à votre endroit, ce n'est pas du tout ce que je vous souhaite. A ce propos, j'ai déjà écrit par anticipation l'article dithyrambique qui sera consacré à votre retrait effectif. Allah m'en est témoin.
Mon capitaine, dites à votre commis principal de Premier ministre d'arrêter de se fourvoyer, d'arrêter la chasse aux sorcières et de se consacrer à ses principales missions, surtout que le temps qui lui est imparti est déjà plus qu'entamé, sans que l'on voie se dessiner la moindre esquisse d'initiative, en rapport avec les objectifs assignés à la transition.
Le Président ATT a certes transformé en coup d'état ce qui était destiné à être un simple passage de témoins en Mars 1991, mais curieusement, c'est ce putsch qui a assuré la survie de GMT qui apparait aujourd'hui comme le plus grand bénéficiaire de la démocratie dont il ne voulait pourtant pas. Il s'offre même la coquetterie de coacher son beau-fils qui est désormais son bras vengeur, et cela ne l'honore point. Car le Président ATT a quand même eu l'élégance de relancer pratiquement tous les ténors actifs de idépènè, pardon je veux dire UDPM, à des postes assez gratifiants.
D'autre part, mon cher Soumano, ci-devant Président du RECOTRAM, tu feras mieux cher aîné, de chercher à savoir quand est-ce que les vaillants fils du Mali, qui sont allés le défendre devant le Parlement européen contre certains apatrides, rentreront à Bamako pour aller leur déclamer tout ce que vous avez dans le ventre, dans la tête et dans le cœur, au lieu de continuer à jouer au courtisan sous les lambris dorés de la République.
Vos hommes devraient être là ce jour pour chanter le DJANDJO aux honorables: Chato, la Walkyrie nationale, son mari Sandy et le très fidèle Assaride Ag IMBARCAOUANE pour la leçon donnée, pour leurs faits d'armes contre les très pendables députés verts européens militants virtuels du fractionnement de notre pays dans l'intérêt de la droite impérialiste, alliée de la cannibale Finance Internationale qu'ils sont censés combattre idéologiquement.
En tout cas l’initiative de ces occidentaux est révélatrice de leur position ambigüe dans une Europe jusqu'ici Droite dans ses bottes sur le principe de la sauvegarde de l'intégrité territoriale du Mali.
Mais jusqu'à quand durera notre inertie face à la question qui risque de créer, à plus ou moins long terme, un sentiment d'acceptation du fait accompli par la communauté internationale? Et nous n'aurons que nos yeux pour pleurer, pour avoir laissé faire le capitaine Sanogo, le CNRDRE et le gouvernement incompétent de Cheick Modibo DIARRA.
Aussi j'en appelle encore et toujours à l'UNTM, au FDR, à tous les nationalistes, à tous les amis du Mali, pour une mobilisation grandiose, en les suppliant d'avoir toujours une pensée positive et combative pour notre MALIBA, trahi dans sa chair par son armée, par la classe politique du MP 22, par une partie de la société civile mobilisée au sein du MP22 et de la COPAM, ainsi que par son gouvernement.
Sur la tête de tous ceux et de toutes celles qui sont membres de ces structures incriminées, je demande aux oulémas réellement engagés pour la cause du Mali, jamais compromis avec le CNRDRE et son gouvernement, une FATIHA FIN (fatiha noire) afin de désarmer leurs cœurs au bénéfice de notre chère patrie.
NTJI DIARRA