Loterie Sanogo : Voici les quatre grands perdants

10 Avr 2012 - 00:10
10 Avr 2012 - 04:13
 36
Des démocrates qui applaudissent les coups d'Etat des deux mains et même des deux pieds ? Il ne s'en voit que sous nos cieux. On peut même affirmer, sans se tromper, que dans notre cher pays, cette race de démocrates étranges ne sera pas inscrite de sitôt sur la liste des espèces en voie de disparition. Dès qu'ils ont entendu à la télé qu'un groupe de soldats dirigé par un certain capitaine a renversé le président ATT, les pieds de nos fameux démocrates ont commencé à les démanger. Il fallait, pour calmer ce mal soudain, qu'ils fassent le déplacement de Kati, siège de la nouvelle junte. Histoire de se signaler à la haute attention du maître des lieux. Et, au bout du compte, de se refaire une santé politique et, peut-être, économique. [caption id="attachment_59350" align="alignleft" width="200" caption="Oumar Mariko"][/caption] Le premier de ces voyageurs, pardon!, de ces pèlerins politiques s'appelle Oumar Mariko. Médecin de son état, l'ancien chef des élèves et étudiants s'est hâté de déclarer sur les ondes de RFI, de sa propre radio (Kayira) et à la télé nationale qu'il était en contact avec les putschistes bien avant leur opération armée du 21 mars et qu'il les soutenait à 100%. Mariko, dans la foulée, a créé le MP22, un groupe de machins où l'on chercherait vainement une vieille connaissance. Les micro-associations et autres OVNI qui peuplent ce regroupement   plus bruyant qu'une barrique vide et plus squelettique qu'un sidéen portent des noms comme  Bara, Pcnu, Sanfi, Csiom, Oed, Cpn, Fipa... excusez du peu! Le cas Mariko n'étonne pas les observateurs avertis car l'homme, en fait de démocratie, rêve plutôt d'un régime d'anarchie où le peuple serait aveugle et le président borgne de l'oeil droit. Il se murumure que notre ami médecin était si sûr de décrocher la primature qu'il s'est fait enlever sa célèbre barbe et sa non moins fameuse moustache. Curieuse pratique de la part de quelqu'un que l'on comparait au très barbu Fidel Castro ! Mariko peut se consoler de n'avoir pas été seul chercher à boire au marigot de Kati. [caption id="attachment_59351" align="alignleft" width="200" caption="Me Mountaga Tall"][/caption] Me Mountaga Tall, président du CNID, fait partie de ses suivants immédiats. Reçu, puis reçu, et ensuite reçu par le capitaine Sanogo, celui qui prétend avoir, le premier, bravé à visage le régime du parti unique, a tenté de noyer tous les poissons du fleuve Niger  en publiant une déclaration brinquebalante où il "condamne par principe" le putsch avant de proposer qu'on oublie cet attentat et qu'on s'attelle à la construction du pays. Comme si un démocrate pouvait imager la construction du pays sans la démocratie! Me Tall ne s'est pas arrêtée en si bon chemin. Pendant que son ministre, Kadioké, se trouve mis aux arrêts par les militaires et que ses députés squattent la Bourse du travail aux côtés du Front anti-putsch, lui s'active auprès d'un groupe politique qui prône le maintien de la junte au pouvoir et la formation d'un gouvernement civil. Décidément, les années d'opposition ont laissé un fort mauvais souvenir à Me Tall qui semble désormais  craindre, comme la peste, les marches et le pain sec auxquels l'ex-président Konaré avait réduit l'opposition. On se serait attendu à une autre posture de la part d'un homme politique qui a régulièrement partagé les politiques et idées d'ATT et qui figurait en bonne place dans l'ADP (mouvance présidentielle)... [caption id="attachment_59352" align="alignleft" width="200" caption="Housseini Amion Guindo"][/caption] Housseyni Guindo, le leader de la CODEM, avait connu une ascension politique fulgurante. Si fulgurante que l'intéressé en a oublié la prudence démocratique élémentaire. Oubliant qu'il a toujours soutenu l'ex-président ATT, notre brave enseignant de Sikasso a tôt salué les tombeurs de son idole: "Nous soutenons la junte militaire pour avoir ébranlé un système... Notre combat est pour le Mali et rien d'autre!". Vraiment ?  Mais alors, pourquoi l'auguste député du Kénédougou n'a-t-il  pas combattu ou, à tout le moins, critiqué le système ATT qu'il se plaît à dénoncer aujourd'hui, à l'abri des baïonettes de la junte ? L'attitude de "Poulho" peut être mise sur le compte de la jeunesse mais on comprend que son grand-frère, Hammadoun Amion Guindo, vogue sur les mêmes eaux. Chef de la centrale syndicale CSTM, Hammadoun  aurait dû se souvenir que la démocratie et le pluralisme syndical résultent des combats menés en 1990 par le syndicat rival: l'UNTM. Que la CSTM applaudisse une junte militaire est aussi indécent que de voir un juif masser les pieds de Hitler. En  vérité, les personnages que nous venons de citer ont confondu politique et loterie. Si le cas du syndicaliste Hammadoun peut s'expliquer par sa vieille inimitié avec l'UNTM, celui des trois politiciens se fonde plutôt sur l'ambition personnelle. Ils ont pensé qu'à la faveur du coup d'Etat et du chaos ambiant, ils pouvaient miser sur des numéros gagnants qui, au final, les aurait conduits qui à la primature, qui à la tête d'un superministère, qui à la cime d'une montagne sonnante et trébuchante. Hélas, les résultats  du grand loto politique lancé à Kati par la junte militaire sonnent le glas pour des chefs politiques qui, en temps normal, ne récolteraient pas 2% des suffrages des Maliens. Heureusement! Car s'il s'était agi de leaders politiques importants, cela aurait signifié que les Maliens n'aimaient plus la démocratie...   Tiékorobani

Quelle est votre réaction ?

Like Like 0
Je kiff pas Je kiff pas 0
Je kiff Je kiff 0
Drôle Drôle 0
Hmmm Hmmm 0
Triste Triste 0
Ouah Ouah 0