Seconde lecture du code des personnes et de la famille : Le haut conseil islamique face à la presse demain

20 Octobre 2010 - 00:00
20 Octobre 2010 - 00:00
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Le haut conseil islamique du Mali tient demain une conférence de presse pour exprimer ses positions par rapport au code des personnes et de la famille. Ce texte législatif renvoyé à l’Assemblée nationale en seconde lecture suscite une attention particulière dans la classe politique malienne et la société civile.

Ce projet de code, attendu par les organisations féminines et de défense des droits de l’homme comme une occasion de révolutionner le cadre législatif et social malien, est perçu par des confessions religieuses et traditionnelles comme une volonté manifeste du gouvernement de servir des visions étrangères dans notre société. Si les premiers perçoivent ce code comme une exigence constitutionnelle et démocratique, voire une source de justice sociale, les seconds y craignent une source de déstabilisation du tissu social malien. Il est, comme l’abolition de la peine de mort et la législation anti-excision, l’un des projets de loi les plus sensibles de notre jeune démocratie.

La réforme législative doit servir de cadre de référence pour la gestion de nombreux litiges sociaux du pays (le mariage et la tutelle, la parenté, les changements de nom de famille, les règles régissant l’état-civil, la protection de l’enfant, la nationalité malienne, etc.). La session parlementaire qui s’est ouverte, le 4 octobre 2010, pour 90 jours renferme dans son agenda l’examen de ce texte. On se souvient qu’en août 2009, l’adoption de ce code a souffert d’une vive contestation de la communauté musulmane entraînant du coup son renvoi en seconde lecture par le président de la République.

A la récente rentrée parlementaire, le président de l’Assemblée nationale, Pr. Dioncounda Traoré, a annoncé la probabilité de vote du nouveau code qui est, selon lui, le fruit d’une large concertation entre son institution et le haut conseil islamique. Le président de l’Assemblée nationale a indiqué qu’un «texte consensuel» a été produit et il a émis un vœu de le voir voté par les députés.

Dans le cadre de ces concertations, il s’agissait, surtout pour l’Assemblée nationale, de sortir des malentendus et des procès d’intention, pour parvenir à concilier les impératifs d’un Etat républicain avec certaines de nos valeurs traditionnelles. Le président de l’Assemblée a souligné à l’occasion de la rentrée parlementaire que des changements majeurs ont été opérés et concernent la reconnaissance du mariage religieux, la suppression de l’adoption filiation et la reformulation de l’article 748 sur les droits de succession. On n’en sait pas plus sur ces reformes, puisque de nombreux députés contactés par nos soins ont indiqué qu’ils n’ont pas encore reçu les recommandations issues des travaux de la commission paritaire Assemblée nationale-haut conseil islamique.

Les nouvelles reformes satisfont-elles la communauté musulmane qui s’était opposée à ce code adopté en août 2009 ? Quelle démarche le haut conseil islamique va-t-il adopter si certains de ces amendements venaient à être rejetés par l’Assemblée ? Ce sont autant de questions auxquelles l’organisation musulmane tentera de répondre à la conférence de presse qu’elle organise, ce jeudi 21 octobre 2010, à la maison de la presse du Mali. Sa tâche, il faut le rappeler, sera de «veiller à ce que le nouveau texte prenne en charge certaines préoccupations religieuses des populations». Mais le souci de l’intérêt général et de la paix sociale anime tous les partis dans le suivi de ces dispositifs.

Seydou Coulibaly

 

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