Mali : La CEDEAO refuse de donner carte blanche aux militaires, qui « risque de déstabiliser » la région ouest-africaine
La commission de la CEDEAO a exprimé ses inquiétudes dans un communiqué face à la situation qui prévaut au Mali. L’organisation craint un risque de déstabilisation de la région Ouest africaine et demande le retour à l’ordre constitutionnel à travers des élections dans un délai « raisonnable et acceptable ».
La commission de la CEDEAO persiste et signe : « la question sécuritaire ne saurait être un argument pour ne pas aller aux élections ». Et du coup, elle reste sur sa position de maintien des sanctions sévères infligées au Mali lors de son dernier sommet extraordinaire à Accra. Pour les dirigeants de l’organisation ouest africaine, qui ont vu deux de leurs pairs (Guinée et Burkina Faso) chassés du pouvoir par des militaires après le double coup de force au Mali, l’insécurité ne saurait justifier le maintien de la junte au pouvoir cinq ans supplémentaires.
La CEDEAO estime que de nombreux pays, victimes d’attaques terroristes, organisent régulièrement des élections dans un contexte sécuritaire quasi identique à celui du Mali. Mais au Mali, au lieu que les militaires se consacrent à leur rôle qui est justement de défendre le territoire national contre les attaques terroristes, ils adoptent une posture qui laisse clairement entrevoir leur volonté de se maintenir au pouvoir pendant une durée de plus de cinq (5) ans. « Il est inadmissible qu’un régime militaire reste en place pendant un quinquennat », avait déjà prévenu l’Ivoirien Alassane Ouattara devant la presse à Libreville.
Selon toujours la CEDEAO, accepter une telle posture, équivaudrait à priver ainsi « le Peuple malien de son droit légitime à désigner démocratiquement, de manière libre et transparente, ses dirigeants ». « La période des coups d’État pour accéder au pouvoir d’État est révolue aux plans régional, continental et international », prévient la commission de la CEDEAO qui exhorte toujours les autorités militaires de la transition à proposer un calendrier raisonnable et réaliste pour la tenue des élections. Cette option demeure, selon le communiqué, la solution sine-quo-non pour la levée progressive des sanctions sur la base d’un chronogramme et de sa mise en œuvre diligente et satisfaisante.
L’organisation régionale refuse d’accorder un blanc-seing aux militaires qui ont fait main basse sur le pouvoir il y a plus d’un an. Pour elle, « accepter la proposition des Autorités Militaires du Mali telle que formulée, ferait peser un risque majeur sur le Mali et également un risque de déstabilisation grave sur la Région toute entière de l’Afrique de l’Ouest, avec la jurisprudence ainsi créée ». La CEDEAO insiste qu’elle ne saurait s’accommoder d’une telle pratique qui, au-delà de créer l’instabilité, constituerait un recul majeur dans tous les domaines.
En conclusion de ce communiqué, elle dit « rester très attentive à l’évolution de la situation, disponible et ouverte au dialogue pour accompagner le Mali vers un retour à l’ordre constitutionnel à travers des élections crédibles et transparentes, organisées dans un délai raisonnable et acceptable ».
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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