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Tiéblé Dramé[/caption]
Le 19 avril, 700 migrants ont péri en mer Méditerranée. Ils voulaient rejoindre l'Europe à bord d'un chalutier affrété par des négriers des temps modernes que sont les monstres-passeurs-buveurs de sang.
Quelques jours avant, 400 personnes avaient trouvé la mort au fond de l'océan.
Depuis le début de cette année, 1776 personnes sont mortes ou ont disparu au fond de la Méditerranée.
En 2014, au moins 3500 migrants fuyant la misère ou la guerre sont morts en tentant de rallier les côtes européennes.
L'ampleur de la tragédie du 19 avril a ému le monde. Le peuple malien est aussi sous le choc: la comptabilité macabre fournie par le Gouvernement estime à près de 200 le nombre Maliens ayant perdu la vie le 19 avril. Ils seraient tous de la région de Kayes.
En juillet 2014, 76 jeunes originaires de Selinkégny (Bafoulabé) ont péri en une nuit aux larges de la Libye.
Les disparitions tragiques de jeunes Africains en mer prennent l'allure d'hécatombe qui interpelle la conscience universelle. Elle pose avec gravité et acuité de nombreuses questions:
1- la responsabilité des gouvernements des pays de départ et de transit,
2- la responsabilité des requins-passeurs qui s'enrichissent du sang de la jeunesse africaine,
3- la politique d'immigration et de visa de l'Europe qui érige des murs à ses portes, obligeant les migrants à recourir, au péril de leur vie, à des moyens de fortune pour traverser la Méditerranée,
La tragédie des boat-people africains interpelle également les émigrés et leurs associations en Europe. Qui avance l'argent pour payer aux passeurs les frais exorbitants de traversée? Quels messages sont envoyés aux jeunes restés au village?
En présentant ses sincères condoléances aux familles des disparus, le PARENA recommande au Gouvernement du Mali de:
- prendre l'initiative d'une réunion des pays de départ notamment ceux du bassin du fleuve Sénégal et du Sahel afin de coordonner les réponses et élaborer une politique d'émigration commune,
- demander la convocation d'une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'Union Africaine spécialement consacrée à la tragédie des boat-people africains,
- prendre l'initiative d'un sommet extraordinaire de la CEDEAO et de l'Union Africaine pour définir des politiques concertées en matière d'émigration des Africains vers l'Europe, l'Amérique et l'Asie.
Bamako, le 30 avril 2015
Pour le Comité Directeur du Parti pour la renaissance nationale ( PARENA)
Le Président
Tiébilé Dramé