Col Abdoulaye Maïga, PM intérimaire de Transition : Une nouvelle phase de respiration à la transition ?

29 Aoûtust 2022 - 01:34
29 Aoûtust 2022 - 01:34
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Col Abdoulaye Maïga, PM intérimaire de Transition :  Une nouvelle phase de respiration à la transition ?
La récente nomination du ministre colonel Abdoulaye Maïga comme Premier ministre par intérim apparaît comme une douce mise à la touche du Dr Choguel Kokalla Maïga. Pour une nouvelle phase de la transition ? -maliweb.net- La Transition malienne avait atteint une phase assez tendue au point qu’il lui fallait une dose de décrispation facilitant son accompagnement en vue de son parachèvement. En effet, après une entame plutôt mouvementée, la transition militaro-politique malienne consécutive au renversement du président IBK, le 18 août 2020 était arrivé à son apogée. Et la rupture, qu’elle prônait, était lourde de défis et d’obstacles. Puisque cette option politique menaçait de nombreux intérêts. C’est ainsi que l’ancienne classe politique et ses alliés ne se retrouvaient pas dans les initiatives les plus importants du pouvoir de transition. Ce qui exacerbait les récriminations relatives au caractère non inclusif de la gouvernance : réformes politiques et institutionnelles, justice et lutte contre la corruption, etc. En outre, au plan diplomatique, le Premier ministre Choguel Maïga s’était résolument inscrit dans la guéguerre et la polémique récurrente. Il n’hésitait pas à faire rompre des cadres de coopération avec de nombreux partenaires du pays. En lieu et place d’une diplomatie discrète pour réaffirmer la souveraineté du Mali, le PM Choguel Kokalla Maïga engageait trop ouvertement le bras de fer et ne cessait de verser de l’huile sur le feu au point que de nombreux acteurs finissaient par plaider ostensiblement pour son limogeage. Ce fut le cas de l’imam Mahmoud Dicko qui appelait au « redressement », après les phases du « parachèvement » et de la « rectification ». Idem pour une frange importante de la classe politique, qui ne cessait de réclamer la tête du Premier ministre Choguel Maïga « clivant ». Dans ces conditions, si le sort a mis à mal la santé du PM Choguel Maïga, l’on s’étonne un peu de la rapidité avec laquelle le président de la Transition a nommé un chef du gouvernement intérimaire. Comme pour dire qu’il voulait éjecter le patron du comité stratégique du M5-RFP, mais tardait à la faire du fait des éventuelles capacités de revanche du leader du parti du tigre (MPR). Mais des confidences de palais avouaient que le Col Assimi Goïta était souvent gêné par certaines prises de positions trop audibles de son Premier ministre. Ce fut le cas quand Choguel a déclarait à la face du monde, aux Nations Unies que « la France a abandonné le Mali en plein vol », et à diverses occasions de la brouille avec la CEDEAO… En plus, avec l’adoption de la loi électorale, il était apparu un climat de méfiance entre le chef de l’Etat et le locataire de la Primature. C’est au point que Choguel devrait démissionner, mais il s’était refusé à cela, compliquant l’équation du chef de la Transition. Le PM et ses proches au sein du gouvernement n’avaient pas apprécié les modifications profondes apportées à la loi électorale ; pourtant opérées avec l’accord du chef de l’Etat. Celui-ci voulait à partir de là confier les premiers rôles du processus électoral au    ministre de l’Administration territoriale, le Col Abdoulaye Maïga, qui a été intronisé, dans la foulée, « porte-parole du gouvernement »… Donc, en nommant ce dernier Premier ministre intérimaire, c’est sûrement la confirmation d’un plan d’éviction de Choguel Kokalla Maïga devenu presque incontrôlé voire gênant pour les colonels putschistes. Ce qui va ouvrir une voie de  gouvernance plus sagement menée dans la discrétion qui caractérise les militaires, afin de tenter de ramener certains partenaires désobligés à passer le cjhiffon sur les rugosités inutiles crées dans le passé récent sous le leadership de Choguel Koklla Maïga. Cela veut dire donc que l’intérim ainsi entamé par Abdoulaye Maïga sera certainement confirmé surtout que Choguel serait sur le coup d’un AVC, qui laisse toujours des séquelles incompatibles avec les immenses charges de travail de la primature. Surtout que le profil du nouveau chef du gouvernement provisoire est plus conciliant et plus favorablement accueilli par les acteurs sociopolitiques du pays. Ancien commandant du Groupement d’intervention mobile de la Gendarmerie (GIM), le Col Abdoulaye Maïga avait également été nommé officier chargé de programmes et analyste en charge du terrorisme, de l’extrémisme violent et de la sécurité maritime à Abuja (Nigeria) au compte de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il maitrise donc très bien les rouages des relations diplomatiques. Il faut rappeler que c’est en 2020, à la suite de l’insurrection populaire, il est rappelé au bercail pour occuper le poste de ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, avec la mission de préparer les élections de retour à l’ordre constitutionnel. Quelque mois plus tard, il héritera du stratégique portefeuille de Porte-parole du Gouvernement. Ses collaborateurs le décrivent comme un homme qui a un sens élevé de la patrie, humble, discret et loyal. Il est apprécié aussi par de nombreux leaders politiques et religieux auxquels il accorde un respect et une écoute, qui les désarment. Des qualités que Choguel Kokalla Maïga n’avait pas, ce qui va le faire oublier rapidement, même tout le monde continue de prier pour son prompt rétablissement. Boubou SIDIBE/maliweb.net

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