Cercle de Yélimané : 150 personnes mises sous embargo parce qu’elles refusent le titre « esclave »

Août 3, 2019 - 01:20
Août 3, 2019 - 01:20
 37  1.6K
Cercle de Yélimané : 150 personnes mises sous embargo parce qu’elles refusent le titre « esclave »
Situation des migrants en Libye : La jeunesse malienne s’indigne
La pratique de l’esclavage par ascendance continue  son chemin dans la région de Kayes et est à l’origine de la violation de  la dignité humaine de plusieurs familles  dans les communes de Tringa Marena et Tambacara dans le cercle de Yélimané.  Selon les antennes locales du CNDH, environ 150 personnes sont interdites d’accès à leur champs et les services sociaux de bases parce qu’elles  refusent d’accepter leur titre « esclave ». - Maliweb.net -Comme nous l’annoncions sur Maliweb.net, la semaine dernière, que 86 personnes victimes  de l’esclavage dans le cercle Diéma accueillies par la Commission nationale des Droits de l’homme, il nous revient encore que la même pratique continue  de mettre en cause le vivre  ensemble dans la première région du Mali.  C’est la Brigade de recherche de Kayes qui a révélée aux défenseurs des droits humains, le lundi 22 juillet 2019,  l’arrestation de 13 personnes.  Ces individus, interceptés par  une équipe de la gendarmerie, ont été pris en flagrant délit  avec 4 personnes attachées dans un tricycle.  Les bourreaux,  après avoir violemment battus leurs proies, ont fait le tour du village de Tringa Marena avec eux en guise de les humilier et dissuader les autres qui refuseraient le statut d’esclave.  Une pratique qui est apparemment cher aux personnes attachées aux us et les coutumes du terroir Soninké. En effet, les individus copieusement battus, auraient refusés de se soumettre ou exprimer leur réticence à  la pratique de l’esclavage  par ascendance. Selon le rapport des antennes du CNDH,  la Brigade de recherche a procédé au déferrement des 13 personnes arrêtées devant le  tribunal d’instance du cercle de Yélimané. Mais, à la grande surprise des victimes, elles ont été libérées, le mardi 23 juillet,  après un court passage du  Procureur de la Cour d’Appel de Kayes, le sieur Ibrahim Konta, soit vingt heures après leur arrestation. Dans ce même registre,  les défenseurs des droits humains, indiquent que Cherif Aly Diarra, domicilié du village Hamdallaye dans la commune rurale de Tambacara leur a rapporté que sa famille et d’autres  sont victimes de l’esclavage.  Ce dernier soutient qu’ils sont qualifiés « d’esclave » et son sous embargo, car ils sont interdits d’accès au centre de santé, les boutiques, le marché et autres services  sous peine de représailles.   Pire, ces exclus de la société dont le nombre se chiffre à 150 personnes, sont interdits à leur champs à cette période d’hivernage par les autochtones, qui estiment qu’un esclave n’a pas de terre. Selon également d’autres sources locales, ces personnes sont quotidiennement victimes des menaces et des intimidations à chaque fois qu’elles refusent  de reconnaître leur statut d’esclave par ascendance.  Des fins connaisseuses du milieu Soninké indiquent que tous les noms de familles Diarra, Dembélé, Traoré, Konaté, Sissoko, Koné… sont considérés comme des esclaves. L’abolition de l’esclavage par ascendance demeure un sujet tabou dans cette partie du Mali.  Les campagnes de sensibilisation des associations de lutte contre l’esclavage et le respect de la dignité humaine, dont le rassemblement malien pour la fraternité et le progrès (Gambana en Soninké), n’ont pas suffi pour dissuader les autochtones qui se livrent à cette pratique à nos jours. Il semble que la justice malienne  soit incapable de conjurer le phénomène, l’esclavage par ascendance tant il est ancré dans les mœurs. En attendant que les autorités maliennes trouvent une solution à cette pratique qui n’a que trop duré se sont des milliers de personnes qui sont privées de leurs droits. L’article 2 de la Constitution malienne n’a-t-il pas banni l’esclavage ? Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net

Quelle est votre réaction ?

Like Like 0
Je kiff pas Je kiff pas 0
Je kiff Je kiff 0
Drôle Drôle 0
Hmmm Hmmm 0
Triste Triste 0
Ouah Ouah 0