Présidentielles 2012 : L’inévitable report

Mar 20, 2012 - 00:01
Mar 20, 2012 - 02:11
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Les hommes politiques maliens rougissent à tort, quand on leur dit au visage qu’ils ne connaissent ni n’aiment leurs électeurs. Qu’ils ne se soucient guère des maliens de leurs problèmes, qu’ils n’ont de préoccupation que leurs fauteuils et de vision que leurs convoitises. C’est dans leurs actes mêmes qu’ils démontrent que le Nord Mali et les populations qui y vivent, qui s’y peinent ou qui y meurent, sont le cadet de leurs soucis. Les politiciens maliens savent bien que la question du report des élections n’est plus à poser. Ils n’ignorent pas également que cette question est mieux entendue dans leurs bouches à eux, que dans celle du président sortant qui peut être soupçonné de « vouloir s’éterniser au pouvoir sous le prétexte de l’insécurité ». Ils savent qu’ils doivent parler, débattre ou se prononcer pour libérer les maliens de l’incertitude et du doute. Ils ont toutes ces responsabilités, mais se taisent de façon irresponsable, laissant le pays dans l’impossibilité d’organiser des élections et dans l’impréparation ou l’initiation de quoi que ce soit, voguant ainsi dans le hasard et la fatalité. Il ne peut y avoir d’élections dignes de ce nom. Les ministres envoyés à Kidal et Gao l’ont entendu avec les deux oreilles : les élections sont les dernières choses auxquelles pensent les populations. Je ne suis pas devin mais Tombouctou ne dira pas moins. Cela veut dire qu’il n’y aurait ni campagne, ni affiche, ni slogan ni bureau de vote encore moins vote sur les 2/3 du territoire malien. Mais tout cela ne donne ni à réfléchir, ni à s’inquiéter à nos hommes politiques, à nos candidats et à leurs directions de campagne, qui se lèchent les babines, en pensant à tous les ravissements qu’ils trouveraient à Koulouba. Peu soucieux de leurs compatriotes qui n’ont pour seul désir que de survivre et de préserver leurs biens, ils se taisent pensant que quand ça se gâte, l’Histoire ne retiendrait qu’ATT comme seul coupable et qu’ils pourraient advienne que pourra tirer leurs cyniques épingles du jeu. Quel bas calcul quand le pays brûle, quel bas calcul quand les maliens meurent, quel calcul bas lorsque la vie ne vaudrait pas un report consensuel, quel bas calcul quand c’est le Mali qui doit compter avant tout ? Mais nos politiciens à la petite semaine ne perdront rien pour attendre. Aucune élection ne prévaudrait et ne saurait être reconnu si elle se fait en enjambant le cadavre d’autres maliens. Se mentant à eux-mêmes et pensant chacun avoir déjà la victoire en poche, ils se bouchent les oreilles et se ferment les yeux sur nos peines et sur nos meurtrissures, pensant que les tambours de leur victoire résonneront plus fort que les clairons du deuil. Pour les maliens qui aiment leur pays et qui savent que le Mali s’éternisera longtemps après aujourd’hui la conviction est claire. C’est celle où nous devrons avant tout nous donner la main, poser le problème, réfléchir à des voies démocratiques pour éviter toute impasse en mettant les idées au-dessus des considérations de personne. Le Mali survivra à ATT et à cette génération d’hommes politiques, voilà pourquoi nous devons à temps poser les jalons pour qu’on sache où l’on est et où l’on va, prolonger ou non le mandat actuel pour finir la guerre, former ou non un Gouvernement de pleins pouvoirs, qui aurait pour mission de réarmer moralement et physiquement notre pays pour faire face aux terroristes et organiser par la suite des élections justes et acceptables par tous les citoyens. Les forces vives du pays doivent dès à présent, contourner les hommes politiques, qui ont montré leurs limites dans l’amour et le sacrifice pour le Mali, pour développer une dynamique de relance de notre pays en proposant des voies et moyens solidaires et consensuels pour éviter la division à notre pays. C’est le moment pour notre pays de faire appel à la générosité intérieure de ses filles et de ses fils. Nous ne devons en aucun cas abandonner nos institutions à leurs faiblesses. Si nous sommes unis, plus rien ne pourra nous arriver. Il y’a un temps pour tout : aujourd’hui c’est celui de s’effacer, et de tout donner, pour les intérêts supérieur du Mali. Karim FOMBA

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