Libéré le 8 octobre après six mois passés aux mains des jihadistes, l’ancien chef de file de l’opposition malienne voyage, réactive ses réseaux et réfléchit à son propre destin politique post-transition.
Si certains de ses partisans le voient déjà à Koulouba à l’issue des dix-huit mois que doit durer la transition dirigée par
Bah N’Daw, Soumaïla Cissé n’a pas encore exprimé son intention de se lancer dans la course à la présidence. Depuis sa libération, et un séjour médical en France à la mi-octobre, l’ancien chef de file de l’opposition malienne effectue une tournée de remerciements des présidents de la sous-région qui lui ont manifesté leur soutien lors de sa détention.
Avec Kaboré et Ouattara
Il a notamment été reçu par
le Sénégalais Macky Sall, le Ghanéen
Nana Akufo-Addo, président en exercice de la Cedeao, le Togolais
Faure Essozimna Gnassingbé et le Nigérien
Mahamadou Issoufou. Dans chaque pays, il rencontre également des membres de la diaspora malienne.
Dans les semaines à venir, l’opposant devrait également se rendre à Ouagadougou, où il échangera avec
Roch Marc Christian Kaboré, réélu pour un second mandat le 22 novembre – selon les résultats provisoires de la Ceni. Il a prévu de séjourner également à Abidjan pour une audience avec
Alassane Ouattara, ainsi qu’à Nouakchott, pour y rencontrer
Mohamed Ould Ghazouani.
Face à la junte
Puis, le 27 décembre, son parti, l’Union pour la république et la démocratie (URD), devrait tenir un congrès. Au cours de cette rencontre, ses partisans définiront leur position vis-à-vis de la junte et discuteront des prochaines échéances électorales. L’URD avait remporté 19 sièges à l’issue des
législatives de mars et d’avril 2020, avant la dissolution de l’Assemblée nationale.
Si Soumaïla Cissé prévoit d’effectuer une tournée dans les principales villes du Mali, il ne s’est pas encore exprimé publiquement sur l’actualité politique. Il a confié à
Jeune Afrique, à la mi-octobre, vouloir prendre le temps de se remettre à niveau et d’analyser la recomposition de la scène politique.
Ainsi, ses échanges avec le nouvel exécutif, notamment avec le président de la transition, Bah N’Daw, et son vice-président,
le colonel Assimi Goïta, n’ont pas porté sur la situation politique. Il n’a pas non plus évoqué ces dossiers lors de son appel téléphonique de remerciement à l’ex-président
Ibrahim Boubacar Keïta, en octobre, alors que l’ancien président se trouvait à Abou Dhabi pour recevoir des soins médicaux.
Yattara