PDES : Ce combat imaginaire !
Longtemps programmé par de novices gérants de boxe, ce sensationnel combat entre le président du PDES, Hamed Diané Séméga et son vice-président, Jeamille Bittar, aura-t-il lieu? Des organisateurs invisibles de ce combat nocturne ont d’abord bien préparé leur salle de spectacle et installé le ring.
Ils ont ensuite incité le Secrétaire national de la jeunesse PDES, un féru de la boxe professionnelle, à inviter les annonceurs publics pour une large et pompeuse diffusion de ce combat idéal. D’une manière puérile teintée d’extravagance, ledit représentant des jeunes a, le 06 juillet dernier, parlé publiquement d’une mauvaise gestion politique de son parti en ces termes: «…cette gestion clanique nous a amenés dans une situation inconfortable…les militants sont aujourd’hui désemparés… une guerre des chefs qui va les amener vers une situation désastreuse, voire à la cassure du parti ». Pour étayer ses dires, il a cité les deux boxeurs en derby politique, Séméga-Bittar, et aligné derrière chacun d’eux des noms de responsables déterminés à se battre pour l’un ou l’autre. Après cette mise en forme logistique, on attendait que la logique mise en scène de l’ultime combat de boxe des poids lourds du PDES se fasse.
Quoi de plus normal que la presse se saisisse de ces déclarations, à la fois, tendancieuses et pernicieuses pour dire et écrire des commentaires rationnels ou parfois sensationnels. Les spectateurs et les commentateurs de ce duel, annoncé mortel, augmentaient continuellement en nombre. Certains n’ont point hésité de commenter que la haine grandissante entre les deux ennemis jurés ne leur permettait plus de se retrouver sur un lieu de célébration politique.
Une dizaine de jours après, le dimanche 17 juillet dernier, dans le cadre du premier anniversaire de la création du PDES, les supposés «ennemis mortels», en compagnie de leurs présumés combattants responsables du parti, ont tous fêté ensemble. Au cours de la conférence de presse donnée par le PDES le même jour à l’hôtel Nord-Sud où Séméga et Bittar étaient assis côte à côte, l’étonnement des curieux était à son comble.
Aux questions diversement posées sur le combat de boxe Séméga-Bittar pour le titre de candidat à la prochaine présidentielle de 2012, le président du PDES a répondu avec une sérénité remarquable et une banalité déconcertante en qualifiant cette situation de «prétendue tension». Il a martelé que cette question de candidature n’est pas à l’ordre du jour au PDES. Un parti qui est presque à la fin de son efficace travail d’implantation et de dynamisation de ses structures partout au pays.
Malgré ces propos précis tenus à cette conférence de presse, les amateurs invétérés de ce combat imaginaire continuent à insister sur sa tenue. Ce fut donc le tour au Vice-président Bittar d’ignorer la programmation de ce combat lors d’une entrevue, accordée au journal «Les échos» du lundi 25 juillet dernier, ainsi titrée à
Il est certain que la pensée est plus âgée que l’action qui n’est que sa matérialisation. Ce combat de boxe tant programmé et annoncé entre Séméga et Bittar semble maintenant étouffer dans son œuf : l’imagination.
L’étouffement de cet affrontement à l’état embryonnaire prouve que le leadership du président du PDES, Hamed Diané Séméga, demeure entier au sein de son parti qu’il dirige avec perspicacité et efficacité. Ces qualités dans une atmosphère consensuelle ont, pour le moment, évité au PDES une anémie disciplinaire dont souffrent la plupart des grands partis.
Donc l’autorité du président, Hamed Diané Séméga, n’est pas contestée dans une équipe disciplinée en grande majorité. Mais, le président Séméga peut-il ne pas sanctionner le ou les propagateurs de ce combat imaginaire sans atténuer son autorité confirmé de chef ?
Lacine DIAWARA
Ecrivain et consultant en communication
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