Pour répondre à ses questions, Sputnik a sollicité l’ex-colonel des services de renseignement algériens, Abdelhamid Larbi Chérif, expert en sécurité internationale et politiques de défense. Pour lui, "il faut bien se rappeler que c’est l’actuel ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui occupait le poste de ministre de la Défense durant tout le mandat de l’ex-Président François Hollande (2012-2017). Ainsi, nous ne pouvons que parler d’une continuité de la même stratégie politico-militaire de la France dans la région du Sahel. Le Drian a été le premier responsable du lancement des premières opérations extérieures de la France depuis la fin de la guerre d’Algérie en 1962. En effet, l’opération Serval, en 2013, puis Barkhane, en 2014, ont été mises en branle par Le Drian, qui avait estimé que les insurgés touareg du nord du Mali pouvaient mettre en péril la sécurité mondiale en raison du danger d’un endoctrinement wahhabite des habitants de la région. Ainsi, les rebelles du nord du Mali qui n’ont jamais menacé la France ou l’Occident, encore moins commis des actes terroristes sur leur territoire, ont servi de prétexte à des opérations militaires extérieures françaises, dont les plans étaient en réalité échafaudés bien avant pour des intérêts géostratégiques".