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Le Président IBK revient à Bamako après sa participation au Forum Economique Mondial de Tianjin[/caption]
Il avait l’air heureux. Si, si, il avait l’air même très heureux. Il s’agit du président IBK pour qui ses camarades politiques ont déroulé le tapis rouge a son retour de la Chine. Ils étaient tous la, ses amis, au pied de la passerelle de l’avion présidentiel.
IBK a été accueilli comme un héros de retour au bercail (nous n’oserons pas parler de retour de l’enfant prodigue). Sur le tapis rouge, IBK était comme en lévitation, il touchait à peine le sol. Il saluait vigoureusement les membres du corps constitué ; il a même manqué de distribuer des bises a une dame de ses connaissances qui semblait avoir fait le déplacement de l’aéroport plus pour voir le président que de l’accueillir. Bref, il était heureux, ému même.
Mais le meilleur l’attendait ; dehors ; le long du parcours de l’aéroport a son domicile de Sebenicoro. Ses amis politiques lui ont offert un authentique bain de foule. IBK en était ému.
Profitant de l’option toit ouvrable de son véhicule, IBK a multiplié les gestes de remerciements et d’affection à ceux qui se sont massés le long du parcours. Nous pouvons l’affirmer sans risque d’être démenti, IBK était visiblement en manque de bain de foule.
Depuis son élection, il n’en a pas eu de vraie et de délirant. C’est vrai que lorsqu’il s’était rendu a Markakoungo pour lancer la vaccination du cheptel, on lui avait mis quelques personnes sur le bord de la route ; ou encore lors de la célébration du 20 janvier, mais cela n’avait pas le coté délirant qui authentifie les bains de foule.
Et puis entre nous, IBK, à défaut d’avoir toutes les raisons du monde d’être content en avait au moins deux. La première raison est qu’il est rentré de la Chine avec le jackpot.
En effet, la Chine lui a donné 26 milliards fermes dont 18 milliards sous forme de don sans condition et les 8 autres sous formes de prêt sans intérêt. Ces sommes sont celles validées par le président lui-même et qu’on peut considérer comme acquises. Et puis il y a l’autre somme, astronomique celle-là.
Les services de la Présidence parlent de 5500 milliards de francs Cfa. Oui, vous avez bien lu : les services de Koulouba estiment les gains engrangés à 5500 milliards de francs Cfa. Il y a de quoi être sur un petit nuage et même de risquer de perdre la raison. Mais le flot de bonheur et les youyous de plaisir, IBK semble être plus sobre que les autres. Il sait que le plus dur reste à venir. C’est bien d’entrevoir 5500 milliards, mais il serait mieux de transformer l’essai et d’aller chercher ses milliards. Avec les dents s’il le faut. Nous insistons sur la mobilisation des fonds et la concrétisation des promesses parce que les 3 milliards d’euros promis au Mali sous la Transition attendent encore d’être dans les caisses de l’Etat.
La deuxième raison pour laquelle IBK devait être heureux, c’est que ces moments d’allégresse efface d’un trait les sarcasmes et les critiques acerbes de l’opposition à l’occasion du premier anniversaire de son accession au pouvoir. Les quolibets des ténors de l’opposition ressemblaient souvent à des coups au dessous de la ceinture. Soumaila Cissé brode sur l’âge du capitaineen qualifiant IBK de vieux. Mais pas, il l’a traité à la limite de vieux fainéant qui n’aurait pas le profil de l’emploi, incapable de se lever tôt et prompt à se coucher très tôt.
Mais nous avons l'impression que Soumi Champion est parvenu à oublier jusqu'à au fait qu'il n'y a que 4 ans entre lui et IBK. En somme ils sont de la même génération.
En disqualifiant IBK au motif qu'il serait vieux, Soumi se disqualifie lui même pour la course de 2018 dans la mesure où il aura 69 ans c'est-à-dire l'âge qu'IBK affiche fièrement aujourd'hui.
Donc, dans cette affaire de vieux, nous les jeunes nous saurons nous en souvenir le moment venu c'est-à-dire qu'il ne devrait pas être surpris si nous lu rappelons qu'il s'est disqualifié pour les élections.
Ce qui semble plus grave pour ne pas rédhibitoire, c'est que Soumi, dans sa volonté de sortir la petite phrase assassine contre IBK s'en est pris à une catégorie importante et qui plus est, qui occupe une place de choix dans nos sociétés. Il s'agit des vieux, de tous ces vieux qui ne seraient pas capables de tenir la fonction présidentielle si l'on en croit celui qui, il y a a peine un an rampaient devant eux pour obtenir leurs suffrages. C'est vrai que quand on est en face d'une foule (nous ne parlons pas de bain de foule), ils ne sont pas nombreux ceux qui peuvent résister a la tentation de la petite phrase. Soumi a visiblement succombé à la tentation. Il faut dire que ce jour-la, les militants de l'opposition qui avaient pris d'assaut la salle des 3000 places du Palais de la Culture, se pâmaient de rire devant ce qu'ils estimaient être un trait d'humour de leur parrain. Mais les vieux pourraient toujours parler de stigmatisation. Sous d'autres cieux, on aurait poursuivi Soumi pour "racisme social".
Mais Soumi champion n'était pas le seul en verve du côté de l'opposition à l’ occasion de l'An I d'IBK. On peut signaler les envolées de l'ancien ministre Abdoulaye Amadou Diallo. Lui, sa cible, ce fut "le gouvernement des enfants". Mais quelqu'un qui le connait bien jure que nous avons échappé au pire. "C'est par pudeur qu'il parle de gouvernement des enfants. Je suis presque sur, sans vouloir lui intenter un procès d'intention, qu'il a fait violence sur lui-même pour ne pas dire gouvernement de non circoncis" jure notre bonhomme. Vu sous cet angle, on peut qu'effectivement nous avons échappé au pire.
Reconnaissons que l'opposition avait sonné le rappel de tous ses forts en parole. En plus de Soumi et de Diallo, Tiébilé Dramé et PPR ont également apporté leur touche personnelle sous forme de piques bien senties. Quand l'un déclarait urbi et orbi (c'est Tiébilé est parti animer le meeting de l'opposition en France) qu'IBK s'est trompé de pays, l'autre, c'est-à-dire PPR, continuait à taper sur la famille.
Donc quand après cet épisode traumatisant, IBK ne pouvait être qu'heureux de l'accueil à lui réservé et du bain foule à lui offert par ses amis. Il pourrait s'inspirer du titre du livre de l'ex compagne de François Hollande et dire à ses amis: "merci pour ces moments ».
Mais pour que ces moments ne soient pas ternis, nous recommandons au président de la République de s’intéresser un peu plus et sans doute un peu au dossier de l’UNTM. Il y a certes eu la reprise des négociations, mais entre nous c’était pour amuser…les journalistes et l’opinion et se donner bonne conscience à peu de frais. Apres les images qui ont tourné en boucle le lundi 8 septembre, le gouvernement a demandé et obtenu que les choses sérieuses ne puissent commencer véritablement que le vendredi 12. Au moment ou nous mettons sous presse cet article, force est de reconnaitre qu’aucune avancée sérieuse n’a été enregistrée. L’UNTM dont les responsables ont déclaré que le gouvernement n’a rien proposé a été obligée de demander aux médiateurs de lui rendre sa liberté en attendant que le gouvernement soit prêt.
Les points d’achoppements concernent la bourse qu’il faudrait délier. Or, pour délier la bourse, c’est le gouvernement qui en prend la décision ou c’est le président de la République qui donne des indications très précises. Nous voyons quelques esprits malins tenter de charger la ministre des Finances. Mais la pauvre ne peut rien, surtout par ces temps où elle a une délégation du FMI sur les bras pour ne pas sur le dos après les contentieux qui oppose notre pays à cette institution financière qui prend son rôle de gendarme et de père-fouettard très au sérieux. Nous insistons parce que le pays ne pourrait pas supporter une autre grève des travailleurs ; même un deuxième préavis de grève serait désastreux pour l’image du pays.
Talfi