Mali : l’opposition rejette une seconde prorogation du mandat des députés et la révision constitutionnelle

Juin 14, 2019 - 00:35
Juin 14, 2019 - 14:46
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Mali : l’opposition rejette une seconde prorogation du mandat des députés et la  révision  constitutionnelle
l’opposition rejette une seconde prorogation du mandat des députés
Les présidents des partis politiques du front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) étaient, hier, face à la presse pour  se prononcer  sur l’actualité nationale.  D’emblée, ce regroupement de l’opposition a rejeté l’accord politique de gouvernance signé le 2 mai 2019,  la seconde prorogation du mandat des députés à l’Assemblée nationale et une révision de la Constitution sans une occupation préalable de l’ensemble du territoire l’État. -Maliweb.net- C’est  l’aile dure de l’opposition malienne, réunie au sein du Front pour la sauvegarde de la démocratie, qui s’est prêtée à la maison de la presse de Bamako aux questions des journalistes  après plusieurs semaines de silence.  Au présidium, on pouvait noter la présence du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, Me Mountaga Tall du CNID-FYT, Choguel Maïga du MPR, Djibril Tangara, Konimba Sidibé… A l’ordre du jour,  l’Accord Politique de gouvernance signé le 2 mai dernier entre le gouvernement  et  certaines forces vives,  la seconde prorogation du mandat des Députés, et la Révision de la Constitution du 25 février 1992 et le Dialogue National Inclusif en perspectives. D’emblée, le FSD  a indiqué qu’il n’est pas signataire de ‘’ l’accord politique de gouvernance’’. Une manière pour ses membres de taire  les rumeurs qui alléguaient que  ce front de l’opposition a intégré le gouvernement de large ouverture formé récemment par le Premier Ministre Dr Boubou Cissé. «  La majorité des partis politiques du FSD  a décidé de ne pas participer à la formation du gouvernement. L’entrée de Tiébilé Dramé et Moutapha Dicko n’engage point le FSD. Ils sont responsables », clame Soumaïla Cissé, qui  ajoute que suite aux  graves périls qui planaient  sur la Nation et de la nécessité subséquente d’une union sacrée autour du Mali que  le FSD a demandé, avec insistance, l’instauration « d’un Dialogue National Inclusif » avec toutes les forces politiques et sociales significatives du Mali.  La  finalité, dira-t-il,  serait d’établir un diagnostic précis des maux dont souffre notre pays en vue de leur apporter des solutions efficaces et pérennes. Pour ce faire, il a indiqué que l’opposition avait proposé  « un Accord politique clair de partage de responsabilités assorti d’une feuille de route transparente connue de tous ».  Toujours selon lui,  ce texte a été vidé de sa substance dans une partie importante de la Feuille de route en  ajoutant, dans son préambule, des affirmations inexactes,  «  ce texte se ramenait substantiellement à la révision constitutionnelle et à la prorogation du mandat des Députés qui en étaient les préalables alors que le FSD souhaitait une approche plus globale et plus ambitieuse pour le Mali ». Quant au projet de loi  relatif à  la prorogation du mandat des députés à l’Assemblée nationale décidé par le gouvernement, le FSD a estimé que cette décision est une violation grave de l’Accord Politique de Gouvernance  et une négation des prérogatives du Dialogue Politique Inclusif. « L’Article 2, Alinéa 5 de l’Accord Politique de Gouvernance indique clairement que le Programme d’actions du Gouvernement sera articulé autour  de  l’organisation de consultations référendaires, des élections législatives, locales et régionales dans les délais convenus lors du dialogue politique inclusif », a rappelé la déclaration du FSD.  Avant de poursuivre que le gouvernement  a ôté au  « Dialogue  Politique Inclusif » tout pouvoir de connaître de la date des élections législatives en imposant son propre agenda.  «  Une telle violation par le Gouvernement de ses propres engagements sur une question aussi substantielle nous édifie sur sa conception instrumentaliste du « Dialogue Politique » Inclusif. Pour  cela, le FSD rejette la prorogation du mandat des députés et  refuse d’adhérer au projet de violation flagrante de notre Constitution », a-t-il déclaré.  Pour Soumaïla Cissé,  « Il se murmure, qu’en vérité, des membres de la haute juridiction, en quête de restauration d’un minimum de sa crédibilité perdue, ont refusé de suivre le Gouvernement dans ses errements ».  Dans ce registre, Me Mountaga Tall dira que «  la décision manque de  l’habillage juridique. Le gouvernement n’ayant pas bénéficié du soutien de la Cour Constitutionnelle veut faire un passage forcé de la prorogation du mandat des députés ».  Cet ancien député n’exclut  pas une contestation de cette décision du gouvernement par l’opposition à partir du 30 juin prochain. « Dialogue politique inclusif » S’agissant de la révision de la constitutionnelle en perspective, l’opposition a déploré une  absence de visibilité sur les motivations et les objectifs de ce projet. Tout en rappelant   l’article 118 alinéa 3 de la Constitution en vigueur qui stipule  que : « Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il peut porter atteinte à l’intégrité du territoire ». Ainsi,  elle propose,  comme préalable à un référendum Constitutionnel, l’instauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire, notamment la libération de  Kidal en le faisant revenir dans le giron national. De surcroît, le FSD indique que  la révision constitutionnelle devrait être l’aboutissement du dialogue politique envisagé. « Elle ne doit  être organisée avant », a indiqué les détracteurs du régime d’IBK. Enfin, évoquant l’organisation du dialogue national inclusif, l’opposition a dénoncé  « l’initiative illégale » de la Commission Lois de l’Assemblée nationale qui, selon elle, a organisé des écoutes en usurpant les prérogatives d’une éventuelle Commission spéciale. S’y à la  désignation unilatérale par le Président de la République, des personnalités chargées de conduire le processus du dialogue politique inclusif et du Président du Comité d’Organisation. Ce,  au mépris de toutes les mesures d’exclusivité, et de l’esprit des discussions avec le Chef de file de l’opposition politique. Les membres FSD  indiquent avoir rappelé  au Président de la République par une  lettre  datant du 21 mai 2019 de l’inclusivité réelle du processus du  « dialogue politique inclusif » en ces termes : « Nous voudrions attirer votre attention sur les mesures indispensables à prendre pour assurer.  Parmi celles-ci, l’organe de pilotage et son premier responsable doivent faire l’objet d’une attention particulière et d’un large consensus ». En attendant  la tenue de cette rencontre, Soumaïla Cissé et compagnons estiment que la plus urgente mesure de sortie de crise  est l’organisation  indispensable d'un dialogue politique national inclusif. Lequel, selon eux,  permettra à tous les Maliens de se parler afin de sauvegarder l’essentiel, aujourd’hui, dangereusement menacé par une crise multidimensionnelle sans précédent. Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net  

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