Gouvernance et crise sécuritaire : Le stratège Premier ministre peut-il échapper à son rôle de fusible ?

Jan 29, 2019 - 01:20
Jan 29, 2019 - 01:20
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Gouvernance et crise sécuritaire :  Le stratège Premier ministre peut-il échapper à son rôle de fusible ?
Le Premier ministre malien Soumeylou Boubeye Maïga
Pour une difficulté remarquable dans la maitrise du climat sécuritaire du pays, IBK prendra-t-il le risque de limoger son cinquième  Premier ministre et le ministre saint-cyrien de la sécurité intérieur, le Général Salif Traoré ? - Maliweb.net -La crise sécuritaire que traverse notre pays semble s’exacerber ces derniers mois avec la recrudescence des cas d’affrontements intercommunautaires et des cas de violences meurtrières en particulier à Bamako. Ces événements malheureux poussent certains acteurs politiques à exhiber la responsabilité politique du chef du gouvernement et à demander même sa tête. C’est ainsi que depuis quelques jours, Bamako bruit de rumeurs persistantes d’une probable motion de censure contre le gouvernement Soumeylou Boubèye Maïga. En effet, de discrètes sources proches de certaines chapelles politiques de la majorité présidentielle, une motion de censure serait en préparation pour déposer le Premier ministre Soumeylou Boubèye  Maïga auquel le parti présidentiel aurait suggéré une démission en douce. Ces mêmes sources laissent entendre que le ministre de la Sécurité intérieure, le Général Salif Traoré serait sur une chaise éjectable du fait de ce climat aggravé d’insécurité dans le pays et surtout à Bamako. Certains détracteurs du Général Salif Traoré citent les cas d’assassinats dans la capitale la semaine passée pour crier leur déception. Il s’agit de l’assassinat d’un imam en pleine rue de Bamako, celui d’un apprenti chauffeur en commune VI et de l’attaque d’un supermarché samedi dernier. A ces événements malheureux s’ajoutent des cas d’attaques terroristes comme ceux ayant récemment occasionné la mort de soldats tchadiens de la MINUSMA et de violences intercommunautaires notamment dans le centre du pays. Ce triste spectacle met l’opinion dans un certain émoi et poussent les acteurs politiques à évoquer un certain échec de la gouvernance au plan sécuritaire. Or, il est de toute évidence que le gouvernement actuel n’est sûrement pas responsable de cette situation de dégradation du contexte sécuritaire dans le pays. L’on peut noter qu’après la nomination de Soumeylou Boubèye Maïga, il y a eu une phase d’accalmie sur le terrain des attaques terroristes. L’on a senti que la crise sécuritaire a un tant soit peu baissé d’intensité baissé d’intensité en nombre d’attaques et s’est finalement déplacée du septentrion vers le centre avec des affrontements entre Peuls et Dogons. A partir de ce constat, l’on se demande si une initiative de motion de censure peut prospérer. L’on peut en douter surtout que le Premier ministre apparaît aujourd’hui et depuis plusieurs mois comme le « sauveur » du président de la République, en ce sens que les observateurs s’accordent à noter le rôle important joué par Boubèye dans la réélection du chef de l’Etat. En outre, il est probable que si IBK et ses amis politiques du RPM tentent de se mettre à dos le locataire de la primature, celui-ci ne se fera pas prier pour dérouler son « agenda personnel pour 2023. Ce qui pourrait compliquer la gestion du pays pour le locataire du palais de Koulouba. C’est en effet un secret de polichinelle que Boubèye est parvenu à un niveau de notoriété et d’aura politique que si IBK le laissait renverser par une motion de censure, il se sentira humilié et n’hésitera pas à vouloir prendre sa revanche sur l’histoire. Comme il le fait actuellement sur les événements de Kidal qui ont conduit à son limogeage en mai 2014, alors qu’il était ministre de la Défense. En outre, ayant devant lui un chantier engorgé de réformes, de dialogue politique et de consultations électoral, une quelconque motion de censure émanant de la majorité présidentielle fragilisera sûrement l’alliance Ensemble pour le Mali (EPM) bien entrepris par le parti du Premier ministre, l’ASMA-CFP. Sans compter que l’opposition guette un éventuel faux pas de l’alliance au pouvoir pour se repositionner et reprendre l’initiative de la contestation. Surtout que cette opposition pourrait bénéficier d’un soutien populaire provenant des déçus de la société civile et des organisations religieuses, cela risque de constituer un puissant cocktail molotov pouvant… faire mouche. Boubou SIDIBE/ Maliweb.net

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