Goonga Tan : Mahmoud Dicko : viendra, ne viendra pas

Avr 5, 2025 - 09:01
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Goonga Tan : Mahmoud Dicko : viendra, ne viendra pas
Neuf partisans de Mahmoud Dicko, arrêtés le 14 février dernier, ont comparu, jeudi 20 mars 2025, devant le tribunal de la commune cinq de Bamako. Tous avaient été arrêtés et incarcérés lors de la journée consacrée au grand retour au Mali de l'imam Dicko. Tous les observateurs s’accordent sur un verdict clément assorti de sursis. En attendant, le séjour forcé de l'imam Mahmoud en Algérie depuis plus d'un an se prolonge, celui-ci ayant été obligé d'annuler son voyage retour au Mali en février dernier. En mars 2020, il y a quatre ans, presque jour pour jour, après convocations, marches et meetings, l'imam Mahmoud Dicko appelait le peuple à descendre dans la rue pour « exiger la démission du président IBK ». Depuis, la donne a changé. Le flamboyant imam de Badalabougou, autrefois figure de proue de l’opposition à Ibrahim Boubacar Keïta, semble aujourd’hui relégué à une posture plus effacée. Contraint à la prudence, il se retrouve à égrener son chapelet loin de Bamako, attendant une issue favorable aux conciliabules avec le pouvoir d'Assimi Goïta qui pourraient lui permettre un retour honorable, ne serait-ce que dans sa mosquée. Un leader marginalisé De porte-voix puissant contre le régime IBK, Mahmoud Dicko s’est retrouvé progressivement en porte-à-faux avec le pouvoir de transition dirigé par Général Assimi. L’influence de Mahmoud et sa voix critique se sont atténuées au fil des événements ayant conduit à la chute de Keïta. De plus en plus marginalisé sur la scène politique nationale, il paraît poussé vers une retraite forcée, tant son retour, à moins d’un miracle, est de nos jours hypothétique. Un exil politique « déguisé » Écarté par les maîtres du moment, l’imam Mahmoud Dicko découvre que ses prises de parole trouvent davantage d’écho à l’étranger, notamment lorsqu'il plaide pour un « retour à l’ordre constitutionnel et la fin de la transition ». A cet effet, son exil forcé ne sera point pour lui une opportunité de se maintenir politiquement en vie, car son influence au Mali s’amenuise. Entre la Mauritanie, la péninsule arabique et une visite en Algérie au moment où les tensions entre Bamako et Alger étaient au plus haut, l’imam multiplie les déplacements. Son retour avorté à Bamako a d’ailleurs suscité de nombreuses interprétations et des interrogations, mais point de tumultes. Une tentative de retour sous haute tension Ce pseudo-retour a été diversement apprécié, entre des partisans discrets, mais fidèles et un régime de transition bien décidé à le contenir, les tensions étaient palpables en février. La mobilisation exceptionnelle des forces de sécurité pour gérer cette tentative de retour témoigne du malaise qu’il suscite au sein du pouvoir actuel. Certains observateurs évoquent plus de 1 200 agents des forces de l’ordre mobilisés pour contrôler un comité d’accueil somme toute virtuel. Seule consolation pour l’imam et ses ouailles, cet épisode, bien que marqué par l’échec d’un retour triomphal, a permis à Dicko de remettre son nom au centre du jeu politique malien. Un pari risqué pour l’imam Le jeu d’équilibriste auquel s’adonne l’imam semble aujourd’hui moins efficace. Autrefois capable de mobiliser les foules et d’imposer ses conditions, il apparaît aujourd’hui affaibli. Son absence prolongée du pays renforce l’idée d’un éloignement contraint, même si lui-même continue d’entretenir l’ambiguïté sur ses intentions. Une issue incertaine Les tractations en coulisses ne manqueront pas. D’un côté, certains chercheront à négocier son retour sous conditions, notamment un retrait définitif du jeu politique. De l’autre, ses adversaires préféreraient qu’il demeure à l’étranger, réduisant ainsi son influence à de simples déclarations distantes. Entre jeux de pouvoir et stratégies d’évitement, l’avenir de Mahmoud Dicko reste incertain. Son retour au Mali, s’il se concrétise, se fera probablement de manière discrète, loin des démonstrations de force de jadis. Seidina Oumar Dicko

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