A Ségou : Le Président IBK rappelle la majorité à l’ordre
En marge de la visite qu’il effectue depuis lundi dans la région de Ségou, le Chef de l’Etat a reçu une vingtaine de responsables de partis politiques se reconnaissant dans la majorité. Ici comme d’habitude, le Président Keïta se sentirait presque mal accompagné. Se disant être au courant de tout ce qui se trame maladroitement entre ses alliés, le numéro Un malien est formel : Si leur existence a un sens, c’est de s’atteler faits contre dires, à défendre ses actions bec et ongle, certainement face à une opposition qui réclame en vain le débat.
Ségou - 10/12/2015 - Décembre 2015, le Président Ibrahim Boubacar est presqu’à mi-mandat. Durant cette période de louvoiement, ses opposants de Bamako ne lui ont fait aucun cadeau. Ces derniers lui reprochent corruption, népotisme et favoritisme, le tout emballé dans un bilan « catastrophique », si l’on s’en tient au jugement d’un opposant lors de l’anniversaire de ces deux années de Gouvernance IBK.
A ses côtés, un nombre important de partis politiques inscrits dans une coalition autour du pouvoir. Mais, apparemment, c’est une ligue où les composantes ont d’abord du mal à cohabiter pour s’unir autour d’un idéal et défendre les actions de celui qu’ils disent soutenir.
Or ce soir, dans la salle de conférence du Gouvernorat de Ségou, c’est encore IBK, comme en Août dernier à Sikasso, qui rappelle à l’ordre ces formations politiques de la majorité, venues lui exprimer leur adhésion à ses actions et projets comme la création du statut du chef de file de l’opposition; la signature de l’accord d’Alger II, l’adoption de la loi de programmation militaire. Dans la même veine, ils lui ont exprimé leurs attentes se résumant, au chômage des jeunes, l’extension de l’université de Ségou, la construction d’un pont sur le fleuve Niger à Ségou; la viabilisation de la zone industrielle pour permettre l’installation des unités industrielles, et la promotion agricole.
A ces mots, même si le Président s’en réjouit, il se veut percutant pour obtenir une ligue beaucoup plus prolixe et à la fois crédible à ses côtés. Surtout pas d’agenda personnel ou caché auprès de lui, leur a-t-il ironiquement fait entendre. Lui qui, au moment où la communauté internationale soupçonnait le Mali d’intenter à un génocide de « peaux blanches », a dû procéder au dur « travail d’explicitation de la réalité malienne », d’abord, selon sa propre expression. Ce qui lui a, à l’en croire, valu d’être vilipendé, traité de tous les noms d’oiseaux, avant d’être compris.
Toutefois, il reconnait que l’accord d’Alger signé le 15 mai dernier n’est pas parfait, mais offre un dénouement heureux, favorable à l’instauration de la paix dans le pays.
Enfin, à ses amis de la majorité, il exclut l’existence de toute raison les poussant à « raser les murs », avant de leur demander ce qui les empêche de défendre le bilan, « bec et ongle, faits contre dires ».
Tendre ? Non, IBK se veut franc avec ses amis qu’il ne voit que « lorsqu’il est question de poste et de privilèges », atteste un proche du pouvoir.
En tout cas, si l’opposition animée par Soumaïla Cissé, Tiébilé Dramé, Modibo Sidibé et Ahamadou Abdoulaye Diallo a dû être aussi percutante pour semer la panique au sein de la majorité, « ce n’est pas la faute à IBK », jubile un observateur. Ce n’est non plus « une opposition bien organisée et favorable au débat qui manquera au rendez-vous de la construction citoyenne du Mali, quel que soit le prix à payer », a ironisé un cadre de l’URD, venu rencontrer le Chef de l’Etat à Ségou pour lui exprimer sa satisfaction du fait de cette visite de six jours dans la région.
Issiaka M Tamboura(maliweb.net)
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